Le prendre soin parental s’applique tout au long de la vie
Quand les enfants sont petits, il nous faut beaucoup d’attention pour leur donner l’environnement qui leur permettra de grandir. L’Amour qui les entoure leur permet d’oser affronter la vie qui les attend et de devenir les hommes et les femmes de demain.
Nos propres parents nous disaient toujours : « Petits enfants, petits soucis, grands enfants, grands soucis ! ». De fait, prodiguer des soins aux petits est plus simple que d’affronter les périodes de l’adolescence, des choix scolaires, du cursus professionnel, des premiers amours ! … Le soin devient alors plus subtil ! Il faut rester attentif, confiant, persévérant pour accompagner les crises, les remises en cause, les ruptures potentielles. Du rôle de protecteurs et éducateurs, nous passons à celui de veilleurs et éveilleurs.
Et un jour, nos chers enfants prennent leur envol, faisant eux-mêmes leur choix de vie. Il nous faut encore ouvrir notre cœur et rester accueillant à l’inattendu, la nouveauté, l’inconnu. On pourrait croire que nous avons terminé notre mission mais bien au contraire, elle se développe. C’est en effet, la période où les ajustements de caractère peuvent être explosifs car la fratrie se voit complétée par de nouveaux arrivants : les conjoints. C’est alors, que nous, parents, sommes sollicités pour maintenir les liens et servir de médiateurs à un moment ou un autre. Il nous faut déborder de bienveillance pour accueillir et faire accueillir l’autre dans sa différence et maintenir une certaine harmonie. C’est l’école de l’unité dans la diversité !
Le prendre soin grand parental reste une expérience gratuite d’amour inconditionnel
À la joie d’être grands-parents, nous devons redoubler de vigilance pour respecter le choix des nouveaux parents en matière d’éducation, de transmission de valeurs, d’option de vie. Il nous faut être à l’écoute des besoins, disponible en cas de coups durs ou de grosse fatigue et garder un optimisme sans faille lors des doutes ou des drames. La veille bienveillante est là encore de mise.
Voir arriver chacun de nos huit petits-enfants a été un bonheur incommensurable ! La relation établie avec eux tous est forte et belle. Nous poursuivons notre mission de veilleurs et d’éveilleurs avec eux. Nous leur transmettons leur histoire familiale. Nous les sensibilisons aux grandes causes de notre monde et de celui qu’ils cocréeront. Nous témoignons de ce que nous sommes, de nos engagements de chrétiens, dans le respect des croyances de leur famille propre où croyants, athéistes et agnostiques se côtoient.
Et quand on envoie un sms à nos ados pour leur demander ce que prendre soin signifie pour eux, Maël 16 ans constate que c’est de son cousin qu’il prend soin. Il prend de ses nouvelles toutes les semaines. Noélie, 14 ans dit : « Pour moi, ce sont mes grands-parents dont je prends le plus soin. Je fais cela en les aidant et profitant d’eux quand je les vois et en essayant de prendre des nouvelles régulièrement ». Ce que nous confirmons ! Justin, 12 ans estime prendre soin de sa sœur et de son petit frère : « on joue ensemble, on n’a pas mal de points communs ! et je m’occupe bien du chien ! ». Prune, 12 ans raconte : « je prends soin de mes parents et de notre chienne. Je masse maman par exemple et quand mes parents sont plus fatigués, j’essaie d’être plus sage ! ».
C’est donc chaque membre de la famille qui se sent concerné dès le plus jeune âge par l’harmonie à conserver au sein de la famille. Prendre soin de la famille c’est l’école de la vie !
Marie-Ange Tremblay, laïque de l’Assomption
Une parole pour aujourd’hui
Ainsi parle le Seigneur :
« La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission. »
(Is 55,10-11)