Par son incarnation, Dieu s’engage résolument dans notre monde et nous invite nous aussi à nous engager au service de l’avènement du Règne de Dieu. A travers ce parcours de l’Avent, nous allons rendre grâce à Dieu pour nos différents engagements. Ce sera aussi le temps de les évaluer pour nous engager davantage ou pour choisir de nouveaux engagements.
» 1964. Temps du concile Vatican II. Tout un programme nous attendait : « aimer l’homme appelé à monter vers Dieu, principe de tout amour, aider l’humanité à retrouver son Dieu par la voie de l’amour fraternel… » C’étaient les paroles de Paul VI à la conclusion du concile. Dans cette Église, nos évêques ne seraient plus des Seigneurs de ce monde, mais serviteurs de celles et ceux qui sont les pierres vivantes de l’Église, les baptisés. Les églises ne seraient plus des palais ; elles seraient le cœur du baptisé qui est le Temple de Dieu. Le prêtre ne serait plus sur un piédestal, il sera serviteur. Cette vision d’une Église servante et pauvre ne pouvait que combler le cœur du jeune prêtre qui avait inscrit sur son image d’ordination : « Serviteur pour l’amour de Jésus.»
Je me suis engagé joyeusement dans cette Église pour que sa Parole soit une force d’espérance pour l’humanité. J’ai voulu travailler pour faire de l’Église, une communauté, un lieu d’Évangile, une page à écrire ensemble avec les laïcs dans les Actes des Apôtres du troisième millénaire, convaincu que l’Esprit poursuit son œuvre dans le monde aujourd’hui comme hier.. J’ai donné ma parole et j’ai mis mes forces, avec le désir de la tenir jusqu’au bout. J’ai essayé d’être fidèle, ne cherchant qu’à me rendre disponible aux appels qui me seraient faits. Ces appels divers, je les ai acceptés « dans l’obéissance » aux supérieurs et un souci de fidélité à mon engagement à suivre la Règle de vie assomptionniste. Comme un acte de foi. Pleinement engagé dans le service demandé, j’ai découvert que la tâche était passionnante : rencontrer des hommes et des femmes, les écouter, découvrir leur cœur plein de richesses et souvent d’épreuves, dans les circonstances les plus variées. Les rencontrer pour leur « montrer le chemin du ciel » ou gratuitement, comme Bernadette, « sans les obliger d’y croire. »
J’ai pris conscience du trésor qui m’a été confié pour le transmettre. Je l’ai porté dans des mains fragiles. J’ai compris que l’œuvre que le prêtre accomplit n’est pas la sienne. Elle ne peut porter de fruit que si on laisse Dieu à l’œuvre. J’ai appris à travers mes faiblesses que mon engagement ne pouvait tenir que dans l’humilité et grâce à la prière. L’engagement demande une fidélité solide, sûre. « Amarre bien le canot » me disait mon Père. Le point d’amarrage sûr, c’est le Christ, Dieu-avec-nous. En lui, Dieu s’est engagé résolument envers l’humanité, envers chacun de nous. Dieu a tenu sa promesse. Il est fidèle, jusqu’au bout. Ce qu’il dit, il le fait. On peut compter sur lui. Noël nous rappelle son engagement envers nous. Et aussi qu’Il compte sur nous. Il nous invite à nous engager à le mettre au monde, aujourd’hui. Il nous fait confiance et nous pouvons mettre notre confiance en lui. Joyeux Noël d’avance. »
P. Noël Le Bousse, assomptionniste.
UNE PAROLE POUR AUJOURD’HUI
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles :
son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.
(Ps 84,9ab.10)
UNE PRIÈRE POUR AUJOURD’HUIQue notre prière, Seigneur, se fraie un chemin jusqu’à toi : suscite au cœur de ceux qui te servent les désirs purs, les désirs forts, qui les prépareront au mystère de l’incarnation de ton Fils. (Oraison du lundi de la deuxième semaine de l’Avent )