Par son incarnation, Dieu s’engage résolument dans notre monde et nous invite nous aussi à nous engager au service de l’avènement du Règne de Dieu. A travers ce parcours de l’Avent, nous allons rendre grâce à Dieu pour nos différents engagements. Ce sera aussi le temps de les évaluer pour nous engager davantage ou pour choisir de nouveaux engagements.
» Dans ma langue maternelle (Filipino), le mot foi se dit « Pananampalataya », dont la racine « taya » signifie littéralement » risquer « . C’est dans cette perspective que je voudrais orienter ma réflexion sur l’engagement.
Pour moi, être engagé c’est prendre le risque avec une foi totale, malgré les incertitudes de notre vie, malgré les faiblesses auxquelles nous sommes confrontés. Être engagé, c’est aller jusqu’au bout, malgré les désagréments rencontrés. Je crois fortement que c’est ce dont le monde a le plus besoin en ce moment. Face à la réalité du déclin des jeunes à choisir de s’engager dans le mariage, dans la vie religieuse, et même dans un emploi stable, n’est-ce pas formidable d’assister, par exemple, à un mariage ou à une profession perpétuelle ? A mon avis, c’est d’une part un témoignage positif, et d’autre part une source d’espérance pour un monde qui perd la capacité de risquer au nom de la foi et de l’amour.
Ce dont je suis reconnaissant à l’Assomption, c’est que, malgré nos limites, je constate comment, dans le témoignage des frères et des laïcs que j’ai vus et entendus, je vois concrètement cet engagement total, cette capacité d’aller jusqu’au bout. En d’autres termes, je vois le mot « Pananampalataya » incarné dans leur témoignage. Cela se présente sous diverses formes. Qu’il s’agisse de préparer un repas pour la communauté, qu’il s’agisse des histoires de fidélité de nos ainés et de la manière dont ils ont surmonté les difficultés de l’époque dans leurs missions respectives ; des histoires de mes confrères qui ont quitté leur famille, leur culture et leurs pays pour répondre à la mission, et bien sûr, des histoires des laïcs qui, dans les périples de la vie, s’accrochent à leur foi et restent fidèles à leur engagement dans l’Assomption. Pour moi, c’est extrêmement inspirant, et je crois nécessaire de partager cela avec un monde de qui perd sa capacité de prendre des risques à la lumière de la foi et de l’amour.
Bien évidemment, c’est dans cette lumière que je continue de parcourir ma vie comme jeune frère. Quelle que soit la tâche, que ce soit dans l’économat, dans l’étude de la théologie, dans la catéchèse, dans l’animation de la liturgie, je porte en moi cette inspiration des frères et des laïcs dont j’ai été témoin. Avec toutes mes limites, j’essaie de me donner à fond, et je me rappelle toujours que tous les services que nous rendons, doivent être faits dans le contexte de l’amour fraternel. Sans amour, ce serait difficile. Sans amour, ce serait impossible.
En ce temps de l’Avent, prenons plutôt le temps de méditer sur nos propres engagements. Dans nos réussites malgré les difficultés, rendons grâce au Seigneur. Dans toutes nos craintes, nos doutes et nos échecs, demandons son aide. Finalement, laissons résonner en nous la parole de Saint Augustin qui dit : « Aime et fais ce que tu veux, (…) que l’amour soit à la racine de tout, puisque de cette racine, il ne peut rien sortir que de bon. »
F. Romel Bautista, assomptionniste, communauté de Lyon
UNE PAROLE POUR AUJOURD’HUI
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
Ps 26 (27), 1
UNE PRIÈRE POUR AUJOURD’HUI
Seigneur Jésus, venu nous appeler à ton Royaume de lumière, que cette lumière éclaire nos vies. Amen