Par son incarnation, Dieu s’engage résolument dans notre monde et nous invite nous aussi à nous engager au service de l’avènement du Règne de Dieu. A travers ce parcours de l’Avent, nous allons rendre grâce à Dieu pour nos différents engagements. Ce sera aussi le temps de les évaluer pour nous engager davantage ou pour choisir de nouveaux engagements.
« […] Notre amour de l’Église est hardi. Quand les périls sont si pressants, quand les gouffres se creusent si profonds sous nos pieds, quand les espérances de l’enfer se manifestent par des cris funestes comme eux dont nous entendons tous les jours éclater la joie sauvage, suivre les prudentes théories de la chair, c’est-à-dire des intérêts humains et des combinaisons politiques, c’est plus que de la lâcheté, c’est de la trahison, c’est du sacrilège. On nous accuse de trop nous compromettre, c’est du sacrilège. On nous accuse de trop nous compromettre, c’est là notre gloire. O hommes prudents, je soupçonne que vous trouviez Jésus-Christ bien téméraire quand il compromettait l’œuvre de son Église en mourant sur la croix ; les martyrs étaient eux aussi des fous, et les apôtres des insensés, quand, avec un grand courage, ils rendaient, sous les persécutions des Juifs et des païens, témoignage de la résurrection du Sauveur. Pour nous, dans notre folie, nous sommes jaloux de la hardiesse des martyrs, de la témérité des apôtres et c’est avec cette hardiesse que nous prétendons aimer l’Église, la servir de tous nos efforts, nous inquiétant peu des jugements si contradictoires des hommes, et nous souvenant surtout que le monde a été sauvé par la folie et la hardiesse imprudente des prédicateurs.
Tel était l’amour du prince des apôtres [Pierre] et du grand docteur des nations [Paul]. Inutile de dire que cet amour hardi est bien rare de nos jours, mais aussi il nous imprime un caractère original, il est une nouvelle raison pour nous d’être ce que nous voulons être.
Enfin, notre amour est désintéressé, je n’ose pas dire chevaleresque, comme celui de toutes les grandes institutions religieuses dans leurs commencements. Il est triste de voir combien l’homme se hâte de s’approprier le peu de bien qu’il est capable de faire, combien il aspire à être seul à le faire et à empêcher les autres de le réaliser quand lui-même il ne peut pas faire tout. Oh ! mes frères, que ce ne soit jamais là notre tentation ! Aimons assez l’Église pour nous réjouir de tout le bien accompli par ses enfants et pour son triomphe ; n’excluons aucune forme de la sainteté ni de la charité ; nous ne pouvons les prendre toutes pour nous ; aimons, admirons, encourageons chez les autres ce dont nous-mêmes nous sommes incapables. Que le bien général soit notre seul préoccupation […]. »
P. d’Alzon, “Instruction de clôture du chapitre général de 1868”, Écrits Spirituels p. 137-139
UNE PAROLE POUR AUJOURD’HUI
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
(Lc 1,39-45)
UNE PRIÈRE POUR AUJOURD’HUI
Que ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos cœurs : par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé, conduis-nous par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection.