La Cène
selon l’Evangile de Jean (Jn 13,21-38)
« Ce que tu fais, fais le vite «
Au cours de ce repas, Jésus, tout entier livré à la volonté du Père, se donne comme nourriture et breuvage pour ses disciples afin d’être leur force et leur vie. Mais au-delà du don de soi, l’épisode de la Cène met en lumière deux attitudes contrastées : celle de celui qui trahit et celle de celui qui aime le maître. Le traitre se retire et accomplit une œuvre mauvaise. Car lorsqu’on se détache du Seigneur pour agir selon nos propres désirs, notre œuvre ne peut qu’être mauvaise : « quand nous t’avons quitté, nous avons fait le mal, en tout nous avons failli » (Dn 3, 29). C’est en cela que consiste le péché. C’est une trahison, une blessure, une séparation de la sève qui nous nourrit. Par contre le disciple qui aime le maître s’appuie contre lui pour recevoir de lui la lumière qui éclaire ses doutes et son action.
Trois attitudes du disciples à imiter
« L’un de vous me livrera ». À table avec ses disciples, cette déclaration de Jésus suscite dans leur cœur des interrogations. Mais dans cette agitation des disciples, Jean nous décline, à travers trois mouvements caractéristiques, l’attitude du véritable disciple du Seigneur. Premièrement, le disciple est celui qui s’appuie contre le Seigneur, c’est-à-dire qui est dans l’intimité de son maître. Deuxièmement ce disciple accueille la demande de Pierre : Simon-Pierre lui fait signe de demander au maître de qui il veut parler. Notre rôle en tant que disciples du Seigneur est d’accueillir les cris, les interrogations, les craintes et les doutes des hommes pour les relayer auprès du Seigneur. Mais comment pourrons-nous être des relais si nous ne prenons pas appui sur le maître ? De plus, c’est notre proximité et notre complicité avec le Seigneur qui rendra crédible notre action et notre parole au milieu de nos contemporains. Car, de lui nous recevons la force nécessaire pour agir en son nom, de sorte que notre action et notre parole deviennent l’action et la parole du maître. Troisièmement, le disciple se penche sur le cœur de Jésus. Le fait de se pencher traduit une attitude d’adoration profonde et d’écoute du maître. Se reposer sur le cœur du Seigneur, l’écouter, y puiser l’amour, les réponses à nos propres doutes et fragilités, en être aussi le relais auprès des autres disciples. Cette attitude d’adoration nous plonge dans l’intimité, dans le secret même du cœur de Jésus. Nous avons besoin d’être dans notre monde d’aujourd’hui des hommes et des femmes qui contemplent ce cœur doux et humble et qui sont dans ce double mouvement de transmettre, en prière, le cri des hommes à Dieu et de transmettre la parole du maître au monde.
P. Paul Martin Makawouna Talake, communauté de Lille
Une prière pour la journée
Seigneur, comme le disciple qui se penche sur ta poitrine, nous avons besoin de pencher notre tête pour trouver le repos en toi. Donne au monde de toujours trouver refuge en toi. Que les croix de nos misères humaines ne nous fassent pas oublier que ton fardeau est doux et léger.