Procès-verbaux des réunions du Tiers-Ordre féminin de l’Assomption

jun 1867 Nîmes Tertiaires Dames

Sur la fête du Très Saint-Sacrement et les fruits de l’Eucharistie.
L’Eglise et le futur concile.

Informations générales
  • Procès-verbaux des réunions du Tiers-Ordre féminin de l'Assomption
  • Registre 1866-1867
    12 et 13. Réunions du 15 et du 29 juin 1867
  • CD 23, p.22-23 et, pour la lettre, orig.ms. ACR, OA 214.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DU CHRIST DANS L'AME
    1 AMOUR DE LA VERITE A L'ASSOMPTION
    1 ANEANTISSEMENT
    1 APOSTOLAT DES TERTIAIRES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
    1 EUCHARISTIE
    1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
    1 FETE-DIEU
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 PRIERE POUR L'EGLISE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    2 BARAGNON, MADAME
    2 BERNIS, MADAME DE
    2 BEUF, BLANCHE
    2 BOLZE, MADAME EUGENE
    2 BOLZE, MADAME SIMEON
    2 BOYER, MADAME EDOUARD
    2 CHAUDORDY, ANGELINA
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 GORSSE, MADAME DE
    2 GOUBIER, MADAME
    2 PIE IX
    2 ROUSSELIER, MADEMOISELLE H.
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Dames
  • 15 et 29 juin 1867.
  • jun 1867
  • Nîmes
La lettre

[12] Réunion du 15 juin 1867.

Soeurs présentes. Mmes Durand, Bolze, Baragnon, de Bernis, Boyer, Doumet, de Gorsse, Goubier, E. Bolze. Mlles Coulomb, Combié, Fabre, Rousselier, Beuf. Mlle Chaudordy postulante.

Le T.R.Père d’Alzon sur la fête du Très Saint Sacrement et le fruits de l’Eucharistie. Il nous a dit qu’il nous fallait considérer J.C. dans le tabernacle comme il était, c’est-à-dire comme un Dieu puissant, mais caché et anéanti, ne souffrant plus mais voulant nous donner à tous l’exemple de l’humilité. Plus l’âme veut s’unir à N.S. dans le sacrement de l’autel, plus elle doit l’imiter dans cette vie d’anéantissement, plus elle doit chercher à se dérober aux regards des hommes, et c’est dans cette intimité mystérieuse que commencera pour elle une vie toute nouvelle. Cachée ainsi, que lui importe alors que le monde la loue ou la blâme, elle est sous le regard de ce divin Maître, et pour s’unir davantage à lui elle doit lui demander d’agir sans cesse en elle, afin de la rendre tous les jours plus digne de lui. Le moyen le plus efficace dont se sert N.S. pour travailler les âmes et s’en faire des instruments souples entre ses mains, c’est la souffrance. Aussi quand l’âme veut s’unir à J.C. dans la communion, elle doit sortir de la théorie et entrer dans la réalité du sacrifice, elle doit se livrer tout entière à l’action dévorante de son amour afin qu’il brûle et qu’il détruise en elle tout ce qu’il y a d’imparfait. Elle doit lui dire: Seigneur je mets au pied de vos autels mon âme comme du fer sur l’enclume, afin que vous la frappiez, que vous mettiez le feu; redoublez vos coups, ne craignez pas jusqu’à ce que je sois docile et propre à vous aimer…

La souffrance acceptée ainsi devient une source de joie, elle ouvre à l’âme de nouveaux horizons et lui donne un commencement de béatitude éternelle.

[13. Le 29 juin 1867].

D’une lettre du 29 juin 1867, de Cécile Germer-Durand, prieure du Tiers-Ordre, à son mari Eugène Germer-Durand:

« Le P. d’Alzon vient de nous faire une instruction au T.O. sur l’Eglise et le futur concile(1). – Ainsi qu’il nous l’avait déjà dit, il pense que la première décision sera la définition dogmatique de l’infaillibilité du Pape. L’Eglise désire et demande que l’on fasse beaucoup de prières à l’intention d’attirer les lumières du St-Esprit et invite même les chrétiens fervents à faire le voeu de défendre cette vérité par tous les moyens possibles. Les engagements du T.O. que nous avons déjà pris rentrent bien dans cette intention puisque nous nous sommes consacrés à travailler à l’extension du règne de N.S. et que c’est surtout par son représentant visible qu’il règne sur la terre. J’avais envie tout de suite après le sermon d’aller demander à notre père la permission de faire ce voeu quoique je ne puisse pas personnellement faire grand chose, mais j’ai réfléchi que nous pourrions plutôt que je ne pourrais et qu’il valait mieux t’attendre, parce que si tu veux t’engager aussi plus solennellement, comme je le pense, il y aurait peut-être moyen de travailler à quelque publication dans ce sens. Et puis, ne pouvons-nous pas embrasser d’un coeur plus libre encore que la première fois cette cause de la vérité avec toutes ses conséquences de haine de la part du monde, de lutte et de pauvreté. L’Eglise demande avec des lumières nouvelles des saints d’un nouveau genre. Soyons-en et consolons au moins de notre mieux cette mère outragée par tant d’ingrats. Nous avons reçu plus que d’autres, elle a le droit de nous demander davantage, ne refusons rien. »

Notes et post-scriptum
1. Quelques jours auparavant, le 26 juin, Pie IX avait officiellement annoncé son intention de réunir un concile général.