- Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
- Cahier des procès-verbaux 1847-1851
67. Séance du 4 novembre 1851 - Ecrits spirituels, 1376-1378
- CE 1, p.106-109 et CE 2 et 3 (feuillets joints).
- 1 AUTORITE DU MAITRE
1 COLLEGE DE NIMES
1 CONVERSATIONS
1 CRITIQUES
1 ESPRIT CHRETIEN
1 ESPRIT DE L'EDUCATION
1 FOI
1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
1 JEUX
1 MAITRES TERTIAIRES
1 MAUVAISES CONVERSATIONS
1 ORGUEIL
1 PIETE
1 PURETE D'INTENTION
1 SUPERIEUR
1 TIERS-ORDRE MASCULIN
1 UNITE CATHOLIQUE
1 VANITE
2 BLAUD, CLAUDE-JULES
2 DOYEN-CAYOL, ALEXANDRE
2 FERRY, FRANCOIS-LEON
2 GERMER-DURAND, EUGENE
2 HENRI, EUGENE-LOUIS
2 MAZEL, EUGENE
2 MONNIER, JULES
2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
2 VERGNES, AUGUSTE
2 YZALGUIER, M.-DOMINIQUE-EUGENE D' - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Hommes
- 4 novembre 1851
- 4 nov 1851
- Nîmes
- Collège de l'Assomption
Séance du 4 novembre [18]51
Présidence de Mr d’Alzon
Présents Mrs Henry, d’Yzalguier, Ferry, Blaud, Mazel, Vergnes, Cayol, Sauvage, Durand, Monnier (1).
Mr le Directeur appelle l’attention des Tertiaires sur les conversations avec les élèves, quelle influence elles peuvent avoir et quel bien nous pouvons faire par ce moyen. Cette année, proposons-nous d’agir sur les élèves par nos conversations. Faites-en d’autant plus dans les cours qu’on en fait moins dans les classes. Ne nous le dissimulons pas: il y a eu l’an dernier, sous ce rapport, des influences funestes exercées sur plusieurs enfants; il s’agit de réparer le mal fait. Que ce soit là la préoccupation des Tertiaires.
Pour agir avec fruit, une règle indispensable c’est l’esprit d’unité. A chacun sans doute, liberté d’agir selon son caractère; mais regardez comme un devoir de conscience de ne pas se placer en dehors de la direction générale. L’année dernière encore, l’unité a été plusieurs fois détruites; il est à désirer que ces faits ne se reproduisent plus.
Pour se maintenir dans l’esprit chrétien, il faut se convaincre que la foi, une piété sérieuse, l’estime même de la piété sont nécessaires. Quelle influence, en effet, peut exercer celui dont la bouche ne parle pas de l’abondance du coeur, et qui ne trouve en soi que tiédeur et froideur ? Il faut donc que tout chez le Tertiaire révèle une profonde estime de la piété, qu’on le voie régulier dans ses exercices, qu’il soit à la chapelle à certains moments, qu’il ait le courage de parler de Dieu, de ramener les conversations à Dieu, de blâmer sévèrement les murmures, de savoir présenter à ceux qui murmurent le véritable point de vue des choses.
Il faut surtout respecter l’autorité en la respectant soi-même; elle peut, il est vrai, quelquefois avoir tort, mais il ne faut pas le dire. On ne se rend pas assez compte du mal que peuvent faire ces désaveux indirects, ces critiques, ces murmures, en un mot ces riens apparents dont on ne calcule pas assez la mauvaise influence. Il est naturel de faire de l’opposition: malheureusement elle n’est pas seulement dans nos moeurs constitutionnelles, c’est aussi comme un besoin de notre vanité et de notre orgueil. Ayons donc une foi plus courageuse, sachons enfin nous élever au-dessus de nous-mêmes, et ne nous abaissons pas à toutes ces petitesses. Il faut fortifier l’autorité en tout et partout, et s’il y a des abus (où ne s’en glisse-t-il pas ?) il ne faut pas s’en plaindre publiquement, mais par devoir les signaler à l’autorité. Ce qui est bien différent de les publier et de les critiquer.
Souvenons-nous que dans les récréations on peut faire beaucoup de bien et aussi bien du mal. Il faut distinguer deux dispositions: recherchons-nous les enfants pour nous amuser avec eux ou pour nous amuser d’eux ? Il est très bon de nous amuser avec eux, dans quel esprit allons-nous à eux pour les divertir ? Songeons-nous à leur faire du bien et voulons-nous faire servir ces récréations à la gloire de Dieu ? Telles sont les questions que nous devons nous adresser sérieusement; elles valent la peine d’être approfondies. Combien ne devrions-nous pas être pénétrés du respect des âmes! avec quelle délicatesse, quel soin, quelle tendre sollicitude nous devrions exciter au bien ces jeunes enfants! Sachons-le, nous avons en ce moment dans la maison un certain nombre d’enfants sur lesquels agit la grâce. Ils aspirent vers Dieu, leur âme s’éprend de l’amour de Dieu, se tourne vers la piété, vers le monde surnaturel. Les arrêter dans cet élan serait bien coupable; mais, si nous le pouvons, ne pas faire éclore ces germes de foi, quelle plus grande faute encore devant Dieu!
Formons un bon noyau de ces jeunes chrétiens, généreux, ardents au bien, pleins de foi; et, convaincons-nous en, nous aurons assis sur un fond solide l’édifice de notre éducation, et nous vaincrons avec eux le mal qui peut subsister encore, qui réapparaîtra toujours, mais qui ne pourra plus faire alors d’irréparables ravages. Notre zèle, notre action ne sont-ils pas secondés de tout le zèle, de toute l’action de ces jeunes frères ?