Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

22 jul 1847 Nîmes Tertiaires Hommes

Election d’un secrétaire – Les obstacles que nous opposons à la vie chrétienne pratique – Les idées de saint Paul sur la vie chrétienne – L’aide que peuvent nous apporter notre office et la prière en général.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1847-1851
    2. Séance du 22 juillet 1847
  • CE 1, p.2-3.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR-PROPRE
    1 AUGUSTIN
    1 BIEN SUPREME
    1 CHRETIEN
    1 EVANGILE DE JESUS-CHRIST
    1 FAIBLESSES
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 GRACE
    1 HUMILITE
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 MISSION DES LAICS
    1 OFFICE DIVIN
    1 ORGUEIL
    1 PAIX DE L'AME
    1 REGLE DU TIERS-ORDRE
    1 SIMPLICITE
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 DUROZOY
    2 FERRY, FRANCOIS-LEON
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 JOVENICH
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MONNIER, JULES
    2 PAUL, SAINT
    2 ROCHER
    2 VIEU
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 22 juillet 1847
  • 22 jul 1847
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 22 juillet

Présidence de Mr Monnier

Présents Mrs Durand, Rocher, Durozoit, Jovenich, Laurent, Vieu, Ferry.

La séance est ouverte par la récitation en commun de Sexte dans le petit office.

On fait observer que l’absence de plusieurs membres a pour cause l’irrégularité du jour où la réunion se fait, car c’était le mercredi et non le jeudi qu’elle devait avoir lieu. Mr Monnier motive cette irrégularité par l’attente d’une lettre que Mr d’Alzon devait envoyer pour le jour de la réunion, et cette lettre qui n’est pas encore arrivée sera lue aux membres sans qu’il y ait réunion officielle. Mr Monnier fait observer que l’élection d’un secrétaire qui avait eu lieu dans la séance précédente doit être annulée parce que le secrétaire élu n’a pas été choisi parmi les novices. On procède à l’élection d’un nouveau secrétaire. Mr Ferry est nommé.

Nous rappelons la simplicité dont Mr d’Alzon a fait le sujet de son entretien dans la dernière séance. Mr le président entre dans quelques détails sur les obstacles que nous opposons à la vie chrétienne pratique.

Agnosce christiane dignitatem tuam, le chrétien doit connaître sa dignité; il faut qu’il s’en pénètre, qu’il sache où il est appelé par J.C. lui-même. Dans l’Evangile, dans les Pères, nous trouvons souvent ces paroles que nous sommes des J.C. Mais nous ne pouvons l’être qu’à la condition d’unir nos actions aux siennes en le prenant pour notre unique modèle. Réjouissons-nous, nous dit saint Augustin, nous sommes non seulement des chrétiens mais encore des J.C. Pour mériter un si beau titre, il semble qu’il n’y ait plus à tergiverser, plus à hésiter.

Cependant les scrupules, la crainte, l’humilité même sont autant de motifs que met en avant notre amour-propre pour nous éloigner de la vie chrétienne. Une pensée de respect, d’hommage de reconnaissance envers J.C. devrait nous aider à vaincre toutes ces résistances, ces hésitations.

Lisons saint Paul si sublime dans les idées qu’il développe sur la vie chrétienne, nous y trouverons à chaque page quelle doit être la force du chrétien.

Nous trouvons aussi dans notre office une foule de passages qui peuvent nous exciter à nous engager dans la vie chrétienne. Largitus est divinitatem. J.C. nous appelle à prendre part à sa divinité et pour le faire nous devons appuyer sur lui-même notre faiblesse. Fecit nos sacerdotes et regnum Dei(1). Nous ne pouvons être appelés à de plus hautes fonctions car ce ne sont pas seulement les prêtres, mais les laïques que Dieu veut revêtir du sacerdoce [dans](2) son royaume. Sous l’impression de ces paroles, nous devons croire qu’il nous est permis d’aspirer à régner car il y a là de quoi nous inspirer une noble émulation. Mais pour régner ainsi pour J.C., par J.C. nous devons faire la paix avec nous-mêmes, dépouiller l’orgueil, nos faiblesses, nos craintes, nos hésitations avec lesquelles nous ne pouvons espérer cette paix si précieuse. On nous a appelés Jésuites, tant mieux, c’est un titre dont nous devons nous glorifier.

La prière seule peut nous perfectionner en nous élevant peu à peu à des pensées surnaturelles. Bien souvent on recherche la vie de l’âme où on ne peut la trouver. Les uns espèrent la découvrir dans les profondeurs de la science, les autres dans les arts, la vie de l’âme cependant ne peut être où Dieu n’est pas, où sa gloire n’est pas le but unique. La vie véritable est donc la prière et nous la trouverons dans la méditation de l’évangile, la prière faite en commun et l’exacte observation de notre règlement.

Mr le vice-président présente encore quelques observations sur la simplicité, puis la séance est levée après la récitation de None.

Notes et post-scriptum
1. Apoc 1,6 (...regnum et sacerdotes Deo).
2. C'est ce que nous croyons pouvoir lire.