- Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
- Cahier des procès-verbaux 1845-1847
16 à 20. Du 15 février au 15 mars 1846 - DI 208-210, pp. 15-18.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 AMOUR DES ELEVES
1 AMOUR FRATERNEL
1 APOSTOLAT SPIRITUEL
1 CAREME
1 COLLEGE DE NIMES
1 CONTRARIETES
1 CONVERSATIONS
1 DIRECTION SPIRITUELLE
1 EDUCATION EN FAMILLE
1 ENFANTS
1 ESPRIT CHRETIEN
1 ESPRIT DE L'EDUCATION
1 EXERCICES RELIGIEUX
1 FAIBLESSES
1 FATIGUE
1 FOI
1 FORMATION DES AMES DES ELEVES
1 GRAVITE
1 MISSION DES LAICS
1 ORAISON
1 OUBLI DE SOI
1 PIETE
1 PRETRE EDUCATEUR
1 PRIERE DE DEMANDE
1 PUNITION DES ELEVES
1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 RESPECT HUMAIN
1 SACRIFICE DE LA MESSE
1 SCANDALE
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 SURVEILLANCE DES ELEVES
1 TIERS-ORDRE DE PRETRES
1 TIERS-ORDRE MASCULIN
1 VIE DE PRIERE
1 VIE DE SILENCE
1 VOIE UNITIVE
2 BLANCHET, ELZEAR-FERDINAND
2 BOSSUET
2 CARDENNE, VICTOR
2 CUSSE, RENE
2 DECKER, FRANCOIS-JOSEPH
2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
2 GERMER-DURAND, EUGENE
2 HENRI, EUGENE-LOUIS
2 JOVENICH
2 LAURENT, CHARLES
2 MONNIER, JULES
2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
2 SURREL, FRANCOIS
2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Hommes
- du 15 février au 15 mars 1846
- 1846
- Nîmes
- Collège de l'Assomption
[16] Séance du 15 février 1846.
Etaient présents: M. d’Alzon, président, MM. Henri, Tissot, Surrel, Laurent, Cusse – Blanchet, d’Everlange, Cardenne, Jovenich, Monnier, – Durand, Sauvage, Decker.
Une réunion particulière aura lieu avant le départ de Mr d’Alzon, samedi soir, 25; après le souper de la communauté. Une messe sera dite dimanche à 6 h. moins 1/4. Une communion générale des membres de l’Association y sera faite à l’intention de Mr d’Alzon. – En son absence, les réunions ordinaires continueront chaque dimanche de 6 h. 1/2 à 7 h. 1/2. Elles seront présidées par Mr Surrel. L’ordre des réunions a été fixé ainsi qu’il suit:
Lecture de la lettre que Mr d’Alzon enverra régulièrement tous les huit jours (cette lettre sera décachetée en réunion; celle destinée à l’Ordre sera marqué d’un O, celle du Tiers-Ordre d’un T.O.). Lecture spirituelle laissée au choix de Mr Surrel.
Quelques réflexions pratiques sur cette lecture ou quelques communications pieuses.
Le Procès-verbal des séances sera envoyé à Mr d’Alzon.
Mr d’Alzon nous recommande comme exercice de mortification et de pénitence pendant le carême d’offrir à J.C. nos fatigues corporelles; en nous unissant à lui, pour retirer peu à peu la vie naturelle; notre volonté y gagnera de la force. Nous nous habituerons à mettre la volonté de Dieu à la place de la nôtre; nous nous élèverons à un calme grave et sérieux, nous nous séparerons des minuties, des bagatelles, et la vie naturelle disparaîtra peu à peu sous le souffle de la respiration de N.S.J.C. qui vient vivre en nous. – Mr d’Alzon recommande vivement l’observation du silence à la Bibliothèque et au Réfectoire.
[17] Séance du 21 février 1846.
Etaient présents: MM. d’Alzon, président, Surrel, Tissot, Henri, Laurent, Cusse – Blanchet, d’Everlange, Jovenich, Cardenne, Monnier – Decker, Sauvage, Durand.
La réunion s’entretient de l’esprit que nous devons apporter dans la direction des élèves. M. d’Alzon appelle notre vigilance sur plusieurs en particulier. – Il renouvelle les recommandations qu’il nous a faites dans la dernière réunion.
[18] Séance du 1 mars 1846.
Etaient présents: MM. Surrel, président, Tissot, Henri, Laurent, Cusse – Blanchet, d’Everlange, Cardenne, Jovenich, Monnier – Decker, Sauvage, Durand.
Le Président donne lecture de la lettre du P. Directeur. Le P. nous invite à rivaliser de zèle avec les SS. de l’Assomption pour l’avènement du règne de J.C. dans les âmes des enfants – et à nous pénétrer de plus en plus de l’esprit de J.C., à nous déposséder de notre volonté, pour nous abandonner entièrement et nous unir à Dieu.
La conversation s’engage sur la première partie de la lettre. Nos enfants avancent-ils en effet dans la connaissance de J.C. – La piété se développe-t-elle en eux. Faisons-nous tout ce qui est possible de faire pour les former à cette piété convaincue, franche, généreuse, qui va si bien à la jeunesse?
Nous le reconnaissons avec regret, cette piété existe à peine chez quelques-uns de nos élèves. Chez les meilleurs, il y a encore de la timidité, de l’hésitation; chez un grand nombre seulement, de l’habitude, chez presque tous beaucoup d’ignorance.
Il nous faudrait vaincre ces timidités, ces craintes, ce respect humain, faire comprendre et aimer la piété. – Peut-être ne soutenons-nous pas assez nos élèves, peut-être ne leur apprenons-nous pas assez à prier. Nous devrions nous mêler plus souvent à eux: nous ne le faisons pas assez. Les exercices religieux de la chapelle sont trop abandonnés par nous, et nos enfants y demeurent trop seuls.
Une famille réunie à la prière pour louer, bénir et invoquer Dieu est le plus touchant et le plus édifiant spectacle. N’en privons pas nos enfants, et ne nous en privons pas nous-mêmes.
Ces réflexions nous font prendre la résolution d’assister tous autant que possible à la prière du soir. On demandera au P. Directeur s’il n’y aurait pas avantage à faire l’oraison du matin à la chapelle. Ce serait peut-être un exemple de plus à donner à nos élèves.
Nous nous entretenons ensuite des soins particuliers à donner aux élèves. Ceux de nous qui sont prêtres devraient s’attacher aux petits enfants. C’est là surtout la jeune pépinière que nous devons cultiver avec assiduité. Le petit enfant respecte et aime le prêtre, qui peut s’en approcher sans craindre d’arrêter la confiance et l’abandon de ces âmes encore naïves. Les élèves déjà grands respectent peut-être le prêtre; mais sa présence leur impose la réserve, on ne se livre pas facilement avec lui. C’est aux laïques à les aborder, à se mêler à eux, à agir sur eux, à gagner leur confiance. Ils doivent servir d’intermédiaires entre les enfants et le prêtre.
Nous nous recommandons particulièrement la 2e division. Il y a là bien des enfants à surveiller, à guider, à contenir; de bonnes petites âmes à préserver des mauvais exemples, et des mauvaises influences. Nous nous invitons enfin à prier les uns pour les autres, à solliciter de chacun des prières pour les élèves dont nous nous faisons les conseillers et les amis. Un Ave Maria, réservé à l’intention spéciale du P. Directeur, pendant son absence, sera ajouté au Veni Creator, au commencement de la séance.
Lu et approuvé dans la réunion du 8.
Le secrétaire, Monnier – Le Président, Surrel.
[19] Séance du 8 mars 1846.
Présents: MM. Surrel, Tissot, Henri, Laurent, Cusse – d’Everlange, Blanchet, Jovenich, Monnier – Durand, Sauvage, Decker.
Mr Surrel donne lecture de la lettre du P. Directeur.
Le P. y insiste particulièrement sur le dévouement. Il faut craindre de le laisser s’user, nous dit-il, à mesure que l’on en use. Il faut le renouveler par la prière et la pénitence.
Entrant dans ces idées, la Réunion s’entretient des moyens de nourrir entre nous l’esprit de dévouement, et de le communiquer à nos élèves. Fortifions la charité entre nous. Emplissons nos coeurs de cette charité. Elle alimentera le dévouement. Nous aimant les uns les autres, nous aurons besoin de nous dévouer les uns pour les autres, de nous aider, de nous soutenir. Des conversations plus fréquentes, plus d’intimité, plus de fusion et de rapprochement nous y aideront.
Il nous sera facile de nous dévouer pour nos élèves, lorsque nous nous soutiendrons par la prière dans ce dévouement. Nous aurons moins de peine à les supporter, à nous donner à eux, à accepter pour eux les ennuis, les fatigues, les labeurs de l’enseignement et de l’éducation, et nous trouverons les moyens de devenir, autant que nous le pourrons, comme dit Bossuet, un bien commun à tous, en nous faisant tout à tous.
On convient de proposer à Mr d’Alzon l’agrégation de la communauté à l’Archiconfrérie du Saint et Immaculé Coeur de Marie. On verra plus tard à proposer des agrégations individuelles.
Lu et approuvé dans la réunion du 15.
Le Secrétaire, Monnier. – Le Président, Surrel.
[20] Séance du 15 mars [1846].
Etaient présents: MM. Surrel, Tissot, Henri, Laurent, Cusse – d’Everlange, Blanchet, Jovenich, Cardenne, Monnier – Sauvage, Decker, Germer-Durand.
Mr Surrel donne lecture de la lettre du P. Directeur.
Le P. approuve de faire l’oraison du matin à la chapelle; il exige seulement qu’il y ait une grande exactitude dans l’assistance à cet exercice. Le mélange du prêtre avec les petits enfants lui paraît tout à fait désirable, et il le recommande particulièrement. – Il nous engage dans les efforts que nous tentons pour inspirer la piété à nos élèves, à ne point perdre de vue que nous ne devons pas faire ce qu’on appelle des dévots, mais avant tout des chrétiens, et leur apprendre à faire passer la foi dans leurs actions. – Il nous donne à méditer notre triple condition d’hommes, de chrétiens, de pécheurs, à nous arrêter courageusement à la vue de notre misère et de notre corruption.
La Réunion, sous l’impression des pénibles détails qui ont préoccupé cette semaine la communauté, s’entretient des Elèves séquestrés, et se demande comment il faut agir à leur égard pendant le temps de leur punition. – Nous chercherons à les relever à leurs propres yeux, en leur parlant affectueusement, en les prenant à part, en leur donnant des conseils. Il ne faut pas les laisser seuls sous le poids de leur honte.
Nous nous invitons à nous occuper dans nos réunions pieuses de notre perfectionnement individuel et des moyens de nous développer comme chrétiens.
Un membre du T.O., ramenant l’attention de la Réunion sur les méditations que le P. nous propose dans sa lettre, exprime le désir que ces graves et sérieuses idées nous soient développées par nos chers confrères prêtres, qui, plus que nous peuvent, sur ces sujets, nous édifier de leurs lumières et de leur expérience.
Approuvé dans la réunion du 22.
Le Secrétaire, Monnier. Le Président, Surrel.