- Aux Oblates de l'Assomption
- Retraite sur l'Imitation de Jésus-Christ
Chapitre IX. - De l'obéissance et du renoncement à son propre sens. - CN 12, p. 5.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 CONSENTEMENT
1 CORRECTION FRATERNELLE
1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
1 HUMILITE
1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
1 ORGUEIL
1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
1 RENONCEMENT
1 SOUMISSION DE L'ESPRIT
1 SUPERIEUR
1 VOLONTE PROPRE
2 COULOMB, LOUISE
2 THERESE, SAINTE - Oblates de l'Assomption
- Oblates
- du 12 au 19 septembre 1869
- SEP 1869
- Nîmes
De l’obéissance et du renoncement à son propre sens. C’est quelque chose de bien grand de vivre sous un supérieur et de ne pas dépendre de soi-même.
L’obéissance est une chose admirable pour quiconque a à coeur son avancement spirituel. Etre dirigée dans toutes ses actions et dans toutes ses démarches par une personne qui vous connaît et qui a autorité sur vous, est sans doute très utile pour l’âme; mais il faut se laisser guider, mais il faut renoncer à son propre sens, à son jugement pour le soumettre à celui des autres, c’est quelque chose de bien dur. Obéissez en toutes choses. Mais me direz-vous, Notre Mère, Père d’Alzon, Mère Marie de Saint-Jean me commandent des choses absurdes. Tant pis pour eux, vous n’avez pas à juger leurs actions; contentez-vous d’obéir sans murmurer et vous aurez au moins le mérite de l’obéissance. Sainte Thérèse commanda un jour à une de ses religieuses d’aller planter la tête en bas un concombre pourri. J’aimerais bien qu’un jour votre Mère vous ordonnât d’aller planter une tranche de melon, et nous verrions si vous n’auriez pas des mais, des si, des car à objecter afin de vous soustraire à l’obéissance. Cela est bon, j’obéirai à mes supérieurs; mais trente-six! l’un me dit blanc, l’autre noir, etc., c’est pire que la cour du roi Pétaud; que vous importe que ce soit par l’un ou par l’autre que les ordres vous soient donnés, pourvu qu’en obéissant vous accomplissiez la volonté du bon Dieu. Voyons, quelles sont celles d’entre vous qui prendront la résolution d’obéir généreusement et sans murmurer. Car l’obéissance accomplie en murmurant, l’Imitation vous le dit, c’est une obéissance de nécessité. Je suis au couvent, je suis bien obligée d’obéir puisque j’y suis, mais que c’est ennuyeux et désagréable. Ceux qui obéissent ainsi seront toujours malheureux, parce qu’ils ne posséderont pas la liberté d’esprit.
Il est vrai que chacun aime à suivre son propre sens et a plus d’inclination pour ceux qui pensent comme lui. Etes-vous venues en communauté pour que l’on soit toujours de votre avis? ou bien y êtes-vous venues afin d’être brisées? Si vous êtes venues pour être domptées et brisées, consentez de bon coeur à ce que l’on ne soit pas toujours de votre avis, à ce que l’on vous contrarie, et à ce que l’on vous dise quelquefois des choses dures et désagréables.
Mais si Dieu est au milieu de nous il est quelquefois nécessaire de renoncer à notre sentiment pour le bien de la paix. Quel est l’homme si éclairé, qu’il sache tout parfaitement. Pourquoi donc demandez-vous à vos supérieurs d’en savoir davantage que ce qu’ils en savent?
Ne pas vouloir céder aux autres lorsque l’occasion ou la raison le demandent, c’est la marque d’un esprit superbe et opiniâtre. Laissons l’orgueil et voyons l’opiniâtreté. N’avez-vous pas été quelquefois opiniâtre dans votre obéissance? N’avez-vous pas dit bien souvent: J’obéirai bien mais j’ai dit que je ne ferai pas cela et je ne veux pas le faire, et puis, c’est trop ennuyeux, je veux tenir à ma tête et à mes idées. Examinez à quel point vous en êtes à ce sujet.