- Aux Oblates de l'Assomption
- Retraite sur l'Imitation de Jésus-Christ
Livre I, Chapitre Ier. Qu'il faut imiter Jésus-Christ. - CN 12, pp. 1-2 (cop. dactyl. du ms n° 8 de Hulsberg - notes d'une religieuse).
- 1 BAVARDAGES
1 CHARITE ENVERS DIEU
1 COMMUNION FREQUENTE
1 CORRUPTION
1 DEFAUTS
1 DETACHEMENT
1 EXAMEN DE CONSCIENCE
1 EXERCICES RELIGIEUX
1 FAIBLESSES
1 FAUSSE SCIENCE
1 FORTUNE
1 IMITATION DE JESUS CHRIST
1 IMMOLATION DE LA CHAIR
1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
1 PECHES CAPITAUX
1 ROUTINE
1 SERVICE DU ROYAUME
1 TIEDEUR
1 TRAVAIL DE L'ETUDE
1 VANITE
1 VETEMENT
1 VOEU DE PAUVRETE
3 HULSBERG - Oblates de l'Assomption
- Oblates
- du 12 au 19 septembre 1869
- SEP 1869
- Nîmes
Qu’il faut imiter Jésus-Christ et mépriser toutes les vanités du monde.
Dès les premières lignes l’auteur de l’Imitation nous apprend que pour imiter Jésus-Christ il faut mépriser le monde et toutes les vanités du monde. « Celui qui me suit ne marche point dans les ténèbres ». Jésus-Christ est la lumière du monde, si nous suivons Jésus-Christ notre âme ne sera jamais obscurcie par les ténèbres de l’orgueil, de la vanité, de l’amour-propre, du désir de plaire, etc. Ce sont les paroles de Jésus-Christ par lesquelles il nous exhorte à imiter sa conduite et sa vie si nous voulons être vraiment éclairés et délivrés de tout aveuglement de coeur. En quoi notre conduite est-elle de l’Evangile? Voyons-nous que Notre-Seigneur ait été orgueilleux, gourmand, habile, paresseux, curieux, bavard, etc…. Dans une retraite, il faut examiner à quel point nous en sommes à ce sujet, et ce qu’il est utile que nous fassions pour conformer en tout notre vie à celle de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Que notre principale étude soit donc de méditer la vie de Jésus-Christ. La doctrine de Jésus-Christ surpasse toute la doctrine des saints, et qui posséderait son esprit y trouverait la manne cachée. Mais il arrive que plusieurs à force d’entendre l’Evangile n’en sont que peu touchés parce qu’ils n’ont point l’esprit de Jésus-Christ. Laissons de côté la question de l’Evangile et voyons si nos actions sont conformes à l’esprit de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous nous levons, nous faisons quelques prières par routine et par habitude, nous faisons notre méditation, ou nous ne faisons qu’y assister, nous entendons la Sainte Messe, nous faisons la Sainte Communion et quel fruit en retirons-nous? Nous sommes après la Sainte Messe, après la communion, aussi tièdes qu’avant, c’est que nous n’avons apporté au plus auguste sacrifice de notre sainte Religion que lâcheté, nonchalance, nous avons apporté à la Sainte Table notre orgueil, nos impatiences, nos habiletés, nos susceptibilités, notre mauvaise humeur, nos imaginations, ce qui est cause que nous ne changeons pas et que nous sommes après la communion toujours les mêmes. Réfléchissez, mes filles, à quel point vous en êtes avec Notre-Seigneur à ce sujet, et voyez quel compte terrible vous aurez à rendre à Dieu de tant de communions et de l’assistance quotidienne au Saint Sacrifice de la Messe.
Voulez-vous comprendre et goûter parfaitement toutes les paroles de Jésus-Christ, voyons, le voulez-vous? l’auteur de l’Imitation va nous en donner le moyen. Appliquez-vous à conformer toute votre vie sur la sienne. Questions terribles et qu’il faut avoir le courage de se poser pendant une retraite. Veux-je oui ou non que ma vie soit conforme à la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ? Si je veux que ma vie soit conforme à celle de Notre-Seigneur il faut que j’abandonne mes prétentions, mes habiletés, mon désir d’être vue, estimée, il faut que je ne m’occupe plus de cette chère petite personne, que j’abandonne tout pour ressembler à Notre-Seigneur. Quand vous sauriez toute la Bible et toutes les sentences des philosophes, que vous servirait tout cela, si vous n’avez pas la grâce et la charité? Ceci doit être une consolation pour vous, mes filles, qui êtes presque toutes ignorantes. La science n’est pas nécessaire pour arriver au ciel; c’est sans doute un moyen de l’acquérir et je fais même un devoir de conscience à celles qui le peuvent de s’instruire, car il a été dit à l’homme: Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front; il est donc nécessaire de travailler, mais cela n’est pas utile pour arriver au ciel. Vanité des vanités, tout n’est que vanité, hors aimer Dieu et le servir lui seul. Il y a un moment où l’âme a besoin de se dire: Dieu seul. En effet, mes filles, tout n’est que vanité hors aimer Dieu et le servir lui seul. Je vous prie d’examiner les personnes de votre âge, qui sont au cimetière, et même plus jeunes que vous, à quoi leur a servi de faire de belles toilettes, d’avoir de la fortune, de la science, une tournure élégante, que leur reste-t-il de cela? rien! rien. Tout n’est que vanité hors aimer Dieu et le servir. La souveraine sagesse est de tendre au royaume du ciel par le mépris du monde. Or il y a deux espèces de monde: 1° le monde qui se promènera ce soir sur l’Esplanade, sur les boulevards, qui assistera au bal, au spectacle, et le monde intérieur que nous trouvons tous au dedans de nous et qui nous livre une guerre acharnée. Nous avons quitté le monde, nous sommes venues au couvent; mais, avons-nous renoncé au monde intérieur? Non. Examinons pas quels liens nous tenons encore au monde et demandons-nous sérieusement quand est-ce que nous nous séparerons entièrement de toute espèce de monde. Vanité donc d’amasser des richesses périssables et d’espérer en elles. Des filles qui ont fait ou qui feront un jour le voeu de pauvreté doivent-elles tenir à quelque chose? aiment-elles les richesses? et il y a plusieurs espèces de richesses; dans une communauté où l’on tient au mien et au tien quoique ayant fait le voeu de pauvreté, on a encore des liens qui vous enchaînent aux richesses. Suis-je résolue de briser ces liens, et de me dire sérieusement: tout n’est que vanité. Vanité d’aspirer aux honneurs et d’aspirer à ce qu’il y a de plus haut. Tout ce que vous pouvez désirer et pouvez attendre est d’être un jour supérieure dans une petite maison; et si votre Mère générale vient à mourir d’être supérieure générale. Vanité des vanités que tout cela. Vanité de suivre les désirs de la chair et de rechercher ce dont il faudra être bientôt rigoureusement puni. Contenter les désirs de la chair, c’est satisfaire les passions, c’est satisfaire sa curiosité, son orgueil, son amour-propre, etc., il serait trop long d’examiner tous les défauts les uns après les autres. Appliquez-vous donc à détacher votre coeur de l’amour des choses visibles, pour le porter tout entier vers les invisibles; car ceux qui suivent l’attrait de leurs sens souillent leur âme et perdent la grâce de Dieu.