Aux Adoratrices

2 JAN 1858 Nîmes ADORATRICES
Informations générales
  • Aux Adoratrices
  • Extrait d'un entretien avec les Soeurs Adoratrices
  • CC 1, pp. 36-40 (cahier d'inconnue).
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE GRACES
    1 ACTION DU CHRIST DANS L'AME
    1 ADORATION
    1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
    1 AMOUR DIVIN
    1 ANGES
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CIEL
    1 GRACES
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 PAIX DE L'AME
    1 PRIERE DE JESUS-CHRIST
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VERITE
    1 VIE CONTEMPLATIVE
    1 VIE DE RECUEILLEMENT
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
  • Adoratrices du Saint-Sacrement
  • ADORATRICES
  • 2 janvier 1858
  • 2 JAN 1858
  • Nîmes
La lettre

En considérant le sublime caractère d’Adorateur, il faut premièrement contempler N.S.J.C. dans sa sainte humanité comme le premier et le plus grand des Adorateurs. Ce n’est pas certes qu’il faille regarder N.S. comme une créature, car nous adorons en lui la divinité unie à la chair mortelle, comme l’Eglise l’enseigne. Nous croyons que c’est sa divinité qui donne un prix infini à l’adoration qu’il rend à son père céleste.

Nous pouvons considérer cette adoration comme une expiation pour les péchés des hommes, ou nous pouvons croire avec quelques théologiens et surtout saint François de Sales que, même si l’homme fût resté dans sa première innocence, le fils de Dieu se serait fait homme afin que son père fût loué sur la terre d’une manière digne de lui. C’est pourquoi dans nos adorations non seulement nous pouvons adorer N.S. présent sur l’autel, mais nous unir à lui afin qu’avec lui et par lui nous rendions nos hommages au Père céleste.

Mais ce n’est pas à N.S. seulement que nous pouvons nous unir dans nos adorations, il y a encore des intelligences créées dont la vie est la lumière de la vérité et dont l’office est l’adoration perpétuelle dans la cour céleste, ce sont les Anges, et c’est l’office invisible de ces esprits célestes que les Adoratrices sont destinées à rendre visible sur la terre. Puisque la vie de l’ange c’est la vérité, la vie de l’épouse de J.C. doit être toute puisée dans cette vérité adorable qu’elle a si souvent le bonheur de contempler dans ses heures d’adoration où elle peut boire à longs traits à la fontaine de l’éternelle lumière.

Il est écrit de N.S. que pendant qu’il était la terre une vertu s’échappait de lui. Et pensez-vous que l’on puisse se trouver souvent sous l’influence de ces divins rayons qui partent de son coeur adorable sans que l’âme soit transformée, changée, illuminée, et qu’il ne rejaillisse même pas sur l’extérieur quelque chose de surnaturel et de divin. Ce n’est pas qu’extérieurement on est changé, mais c’est quelque chose de divin qui échappe à travers la figure, même la plus ordinaire. J’ai connu un curé qui était d’une laideur repoussante, mais quand il faisait son action de grâces après la messe, la grâce qui débordait de son coeur rayonnait tellement sur son extérieur que sa figure prenait une expression toute céleste. En sortant de la chapelle l’autre jour, je voyais une femme qui priait devant la chapelle de la Sainte Vierge, son attitude de dévotion, la ferveur apparente de sa prière faisait naître chez moi cette pensée: Et moi, est-ce que comme cette femme je remercie la Ste Vierge, le dernier jour de l’an, des grâces qu’elle m’a faites pendant l’année? Voyez ce que peut faire la vue de quelqu’un qui prie avec ferveur, et c’est pourquoi les Adoratrices doivent par leur extérieur calme et recueilli rappeler la grandeur et la majesté du Dieu qu’elles adorent. Voyez une adoratrice sortant de l’église retourner dans sa famille. Pensez-vous qu’il soit nécessaire qu’elle parle pour faire du bien à ceux qui l’entourent? Non, ses manières douces et calmes, la sérénité qui règne sur son visage, fait plus que des paroles.

C’est ainsi que les Adoratrices peuvent imiter les Anges après s’être nourries de la vérité et l’avoir bue à longs traits. Un courant d’amour s’établira ainsi entre Dieu et elles; comme les Anges elles se sentiront embrasées d’un feu consumant, qui renverra à Dieu cette chaleur et ces ardeurs dont il est lui-même l’auteur et qui seront sans cesse alimentées par cette vérité éternelle.

n dernier lieu, un ministère apostolique découlera pour elles de l’adoration et de l’amour, c’est le zèle. Les Anges n’adorent pas seulement l’éternelle Vérité, ils sont encore partout où elle les envoie pour soutenir sa gloire et l’accroître dans les âmes.

dorez donc Notre-Seigneur, mes chères filles, soyez par votre ferveur les Anges de la terre, afin que vous soyez trouvées dignes d’adorer éternellement dans le ciel, celui qui sur la terre était le seul objet de votre amour.

janvier 1858.

Notes et post-scriptum