- A des dames ou jeunes filles
- Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
Vingt-troisième instruction [La mort de Jésus sur la croix] - BZ 5 (notes de Cécile Varin), pp. 67-69.
- 1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
1 CHATIMENT
1 CROIX DE JESUS-CHRIST
1 DESIR DE LA PERFECTION
1 DEVOTION AU CRUCIFIX
1 JESUS-CHRIST MODELE
1 LUTTE CONTRE LE PECHE
1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
1 MORT DE JESUS-CHRIST
1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
1 SACRIFICE DE LA CROIX
1 TIEDEUR
2 PAUL, SAINT
2 VARIN d'AINVELLE, CECILE - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Dames
- Du 8 au 15 novembre 1863
- NOV 1863
- Nîmes
- Prieuré des Religieuses de l'Assomption
Et ayant incliné la tête il rendit l’esprit (St Jean XIX, 30).
C’est après avoir jeté un dernier regard sur les prophéties accomplies et sur les tourments qu’il venait de subir que Jésus dit: tout est consommé, et quelques instants après il expira. Je vois trois choses dans cette mort de J.C.: la preuve de l’horreur du péché, la preuve de son amour pour nous et enfin le modèle de notre vie et de notre mort.
Il fallait, comme je l’ai dit bien des fois, que le péché fût une chose bien horrible pour que Dieu le Père accablât son Fils de telle manière qu’il fallait qu’il satisfît jusqu’à la mort la justice divine. La colère de Dieu ne s’apaisa point, elle poursuivit la divine victime chargée de nos péchés jusqu’à la consommation du sacrifice, et nous montra par là combien le péché que nous commettons si facilement lui faisait horreur.
J.C. nous prouve par sa mort combien il nous aime. Je voudrais, mes chères filles, que pour fruit de cette retraite vous prissiez la résolution de faire du crucifix votre meilleur ami. Alors si vous savez comprendre tout l’amour exprimé par l’image de Jésus mourant sur la croix, il y aurait presque à craindre pour vous l’exagération de l’amour. L’amour de Jésus a été vraiment exagéré et on se perd dans la contemplation de tant de souffrances endurées pour des pécheurs, pour des âmes lâches et tièdes, qui reculent devant un sacrifice et un effort. Je pourrais m’étendre à l’infini sur ce sujet, mais je préfère vous laisser apprendre aux pieds du crucifix le sens de cette parole: Quid retribuam Domino pro omnibus quae retribuit mihi?…
Enfin la mort de J.C. est le modèle de notre vie et de notre mort, c’est-à-dire que Jésus mort nous enseigne que nous devons mourir chaque jour à nous-mêmes pour que J.C. vive en nous. L’apôtre St Paul disait: Vivre pour moi, c’est J.C.. Toute âme que Dieu appelle à la perfection doit se pénétrer de cette doctrine de la mort continuelle. C’est affreux, c’est terrible, de recommencer chaque jour à se crucifier, à s’immoler, mais c’est la pure doctrine de la croix sans aucune exagération. Si vous n’entrez pas dans cette voie, vous serez sans doute des chrétiennes, mais des chrétiennes grossières, vulgaires, triviales, tandis que l’âme qui s’efforce chaque jour de faire mourir en elle ce qui déplaît à N.S. marche dans la voie des saints, qui tous n’ont pas connu d’autre science que celle de la croix.