A des dames ou jeunes filles

OCT 1862 Nîmes ENFANTS de Marie
Informations générales
  • A des dames ou jeunes filles
  • Retraite aux Enfants de Marie du Prieuré de Nîmes, 1862
    Dix-neuvième instruction. [La contemplation]
  • BZ 6, pp. 33-36 (cahier de Cécile Varin d'Ainvelle).
Informations détaillées
  • 1 AFFRANCHISSEMENT SPIRITUEL
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 POSSESSION DE DIEU
    1 VIE CONTEMPLATIVE
    2 PAUL, SAINT
    2 PIERRE, SAINT
    2 THERESE, SAINTE
  • Enfants de Marie du Prieuré de Nîmes
  • ENFANTS de Marie
  • Octobre 1862
  • OCT 1862
  • Nîmes
  • Prieuré des Religieuses de l'Assomption
La lettre

Nul sur la terre n’a vu Dieu, a dit St Paul, mais malgré toute la vérité de cette parole, on peut répéter après elle celle-ci qui est de N.S. lui-même: Bienheureux ceux qui ont le coeur pur parce qu’ils verront Dieu. En effet, s’il est possible dès cette vie de voir, de comprendre, de sentir Dieu, c’est aux coeurs purs qu’est réservé ce magnifique privilège. Une âme qui s’efforce de rompre les liens qui l’attachent à la terre, qui s’affranchit de ces mille riens qui la retenaient captive, s’élève à une vie au-dessus des désirs des sens, cette âme commence à voir Dieu, et alors, à peine a-t-elle aperçu quelques rayons de cette beauté infinie que son premier sentiment est l’admiration. Comment en effet ne pas tomber dans une extase d’admiration devant ces infinies perfections de Dieu qui ravissent les anges et les saints. Tel est le secret des contemplations des saints dont l’admiration croissait à mesure que les rayons de la gloire très pure de Dieu pénétraient dans leur âme.

Après l’admiration vient le désir de posséder ce bien infini. Laquelle d’entre vous, mesdames, n’a pas senti quelquefois ce besoin de posséder Dieu qui seul peut rassasier notre âme créée pour le bien infini. C’est ce désir produit par l’admiration des perfections divines qui faisait dire à St François d’Assise: mon Dieu et mon tout, vous êtes mon Dieu, vous m’êtes tout en toutes choses et rien au monde ne peut me satisfaire.

Mais pour remplir ce désir de posséder Dieu, il faut que l’âme fasse effort pour aller à lui. La nature corrompue l’entraîne vers la terre et Dieu est au plus haut des cieux. Il y a donc lutte, et pour soutenir cette lutte jusqu’au dernier soupir, l’effort est nécessaire. Voilà ce qui effraie et ce qui empêche beaucoup d’âmes de s’unir à Dieu chaque jour davantage. Il est dur et pénible en effet de combattre sans cesse, de surmonter ses répugnances, de mortifier sa volonté. Les saints ont fait des efforts continuels et leur volonté était parfaitement soumise à celle de Dieu. Ste Thérèse a lutté 21 ans contre elle-même pour parvenir à un degré admirable d’oraison que nous admirons en elle, et qui pourrait dire alors les trésors de grâce et de sainteté renfermés dans cette âme?… Serions-nous assez coupables pour refuser l’amour que Dieu nous offre avec lui-même?… N’imitons pas les âmes assez lâches pour résister à ce divin appel qui est fait à toutes les âmes, et allons aussi loin dans la voie du sacrifice de nous-mêmes, que Dieu nous le demande. On s’enfoncera peut-être comme St Pierre lorsqu’il se mit à marcher sur les eaux pour aller plus vite à N.S., mais N.S. soutiendra l’âme généreuse qui ne compte que sur lui et ne désire que lui pour récompense de ses efforts. Ne voyons que Dieu, ne recherchons que lui dans la prière et la méditation, et il se montrera à nous si nos coeurs libres et purifiés se nourrissent sans cesse de pensées surnaturelles, car notre conversation doit être dans le ciel…

Notes et post-scriptum