COURS D’INSTRUCTIONS SUR DIFFERENTS SUJETS DE PIETE.

Informations générales
  • TD51.010
  • COURS D'INSTRUCTIONS SUR DIFFERENTS SUJETS DE PIETE.
  • [Sur la communion]
  • Orig.ms. BM3, pp. 151-152 et 161-163; T.D. 51, pp. 10-11 et 11-12.
Informations détaillées
  • 1 COMMUNION FREQUENTE
    1 MORT DE JESUS-CHRIST
    1 PAQUES
    1 SAINTE COMMUNION
  • A des dames.
  • 1837-1839
La lettre

[1] DE LA COMMUNION PASCALE.

La communion pascale passage, sacrifice, nourriture, voyage, résurrection, mort.

Préparatifs: les reins ceints.

M. Dames, si la participation au corps et au sang de Jésus-Christ exige une préparation sévère, si l’on ne peut penser sans trembler à la table mystique où l’Agneau de Dieu s’offre en nourriture aux chrétiens; si, d’un autre côté, les effets de l’Eucharistie sont aussi merveilleux que consolants; il y a, je ne crains pas de le dire, quelque chose de plus merveilleux et de plus consolant encore dans la communion pascale, il y a quelque chose de plus grand dans la réception du corps d’un Dieu, dans le temps où l’Eglise rappelle…

Or, je viens vous parler de la préparation à la communion pascale, ce qu’elle signifie, et des biens plus particuliers qu’elle apporte.

Préparation. Préparation judaïque; préparation chrétienne, le carême, le temps de la Passion.

Signifie: passage, délivrance, réconciliation avec Dieu.

Fruits: résurrection.

Saint Paul nous déclare positivement que toutes les fois que nous mangerons de ce pain, nous annoncerons la mort du Seigneur jusqu’à son avènement. Mais la participation au pain eucharistique, faite à l’époque où l’Eglise propose aux chrétiens d’une manière plus particulière la mort du Sauveur, ne doit-elle pas annoncer plus particulièrement aussi cette même mort? Et si saint Paul, au même passage, ajoute que l’homme doit se préparer d’une manière toute particulière à la communion, la communion pascale ne doit-elle pas dès lors être l’objet d’une préparation plus particulière?

Quelque préparation que réclame la communion par elle-même, il est certain que la communion pascale exige à bon droit une préparation plus particulière encore. Oui, il faut une préparation plus particulière.

[2] DE LA COMMUNION FREQUENTE.

Mesdames, Vous avez, je n’en doute pas, participé toutes aux grands mystères de la Passion du Sauveur, et toutes vous vous êtes approchées de la table sainte ou du moins vous vous disposez à en approcher. Je ne doute pas que dans ce moment votre coeur ne soit plein d’amour pour son Dieu, et que les sentiments manifestés par vous au tribunal de la pénitence ne soient pleins de sincérité.

Toutefois, je ne sais comment il se fait que quelque temps après les pâques les résolutions s’effacent. Or, je viens vous parler aujourd’hui du désir de communier, et je me propose de vous faire observer: 1° que le désir de la communion est la première condition pour bien communier; 2° la preuve d’une bonne communion, ensuite qu’il est nécessaire, dans quelque état de l’âme que vous vous trouviez, de le recevoir.

Désir de la communion. – Condition pour la bien faire.

Que le désir de la communion soit pour la plupart du temps une condition pour la bien faire, c’est ce qui semble d’abord superflu de prouver. Non pas qu’il ne soit certaines circonstances dans lesquelles un confesseur ne doive, pour ainsi dire, forcer un pénitent à approcher de la table sainte et à triompher pour cela de certaines terreurs. Il est, je le sais, des consciences d’autant plus pures qu’elles sont plus timides; comme il en est d’autres aussi qu’il faut en quelque sorte réveiller par des coups violents. Mais ce sont là les exceptions, et je veux me placer dans les généralités.

Notes et post-scriptum