[Sermons pour l’Avent de 1841 à la cathédrale de Nîmes]

Informations générales
  • TD50.172
  • [Sermons pour l'Avent de 1841 à la cathédrale de Nîmes]
  • [II. Exorde d'un sermon sur] Adam et Jésus-Christ.
  • Orig.ms. BL3, pp. 31-32; T.D. 50, pp. 172-173.
Informations détaillées
  • 1 ACTE DE CREATION
    1 ANGOISSE
    1 AVENT
    1 BIEN SUPREME
    1 BONHEUR
    1 DESIR
    1 DOCTEURS DE L'EGLISE
    1 DOGME
    1 DOUTE
    1 HOMMES
    1 JESUS-CHRIST
    1 MISERES DE LA TERRE
    1 MYSTERE
    1 PECHE ORIGINEL
    1 REDEMPTION
    1 SAGESSE DE DIEU
    1 SENSATION DE DOULEUR
    1 SERMONS
    2 ADAM
    3 NIMES, CATHEDRALE
  • Avent 1841
La lettre

Sicut in Adam omnes moriuntur, ita et in Christo omnes vivificabuntur.

L’homme ne peut se replier sur lui-même et descendre au fond de son coeur sans y découvrir d’indicibles misères. Il est pressé d’un désir sans cesse croissant de bonheur, et ce désir rien ici-bas ne le satisfait. Si la terre ne peut lui donner ce qu’il demande et qu’il veuille sortir du monde des sens, livré à lui-même, il ne rencontre partout qu’incertitude, que doute. Les angoisses du voyageur égaré sur une terre étrangère par une nuit sans étoiles, les terreurs du naufragé qui se sent entraîné par les flots vers l’écueil qu’il ne peut éviter, ne sont que des images imparfaites de ce qu’il éprouve. Soit qu’il veuille tendre vers le but inconnu qu’il poursuit, soit que les illusions d’une vie sans repos commencent à se dissiper, il ne découvre plus que l’impuissance d’atteindre ce que son coeur réclame, et la réalité de ses douleurs. Mais quoi! l’homme a-t-il donc été créé par une puissance funeste qui se plaît à le tourmenter? Gardez-vous de le croire, chrétiens, et comprenez ce mystère que je viens vous expliquer.

J’emprunte la doctrine de celui des docteurs de l’Eglise qui a jeté le coup d’oeil le plus profond sur les misères de la nature. Le mal subsiste à la vérité, et le mal n’a pu naître que d’un principe bon: non de ce bien souverain qui est Dieu, mais de ce bien créé de rien par la sagesse de Dieu. Non enim ortum est malum nisi in bono, nec tamen summo et immutabili, quod est natura Dei, sed facto de nihilo per sapientiam Dei. Le mal n’a pu naître que dans l’homme.

Adam et Jésus-Christ, les deux hommes en qui se résume, selon saint Augustin, toute la foi chrétienne; étant par l’un vendus dans le péché, tandis que par l’autre nous sommes rachetés du péché. Adam principe du mal sur la terre; Jésus-Christ principe du retour au bien. La nature humaine créée pure, innocente dans Adam, et par lui dégradée, en lui et dans ses descendants. Jésus-Christ né avec la ressemblance de la chair du péché, et détruisant le péché, et nous rouvrant les portes du ciel; voilà tout mon sujet. La matière est assez importante pour l’aborder sur-le-champ. Je vous présenterai dans une première partie le mal introduit par Adam; dans une seconde partie le mal vaincu par Jésus-Christ.

J’entre en matière:

In causa duorum hominum, quorum per unum venumdamur sub peccato, per alterum redimimur a peccatis, proprie fides christiana consistit.

Notes et post-scriptum