- TD49.208
- [Notes d'Ecriture Sainte et d'instructions, 1837-1838]
- Orig.ms. BJ3, pp. 1-21; T.D. 49, pp. 208-214.
- 1 ANCIEN TESTAMENT
1 AUGUSTIN
1 CONNAISSANCE
1 CRAINTE
1 CREATION
1 DIEU LE FILS
1 ECRITURE SAINTE
1 EGLISE
1 ENFER
1 ENNEMIS DE DIEU
1 ETERNITE DE DIEU
1 HUMILITE
1 LOI DIVINE
1 MATERIALISME
1 PERES DE L'EGLISE
1 PHILOSOPHIE CHRETIENNE
1 PREDICATION
1 PROTESTANTISME
1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
1 REVELATION
1 SAGESSE DE DIEU
1 SAINT-ESPRIT
1 SAINTS DESIRS
1 SAUVEUR
1 TEMOIN
1 THEOLOGIE
1 THEOLOGIE DE SAINT AUGUSTIN
1 THOMAS D'AQUIN
1 TRADITION
1 VOCATION
1 ZELE APOSTOLIQUE
2 AMBROISE, SAINT
2 AMON
2 BASILE, SAINT
2 CORNELIUS A LAPIDE
2 CYRILLE D'ALEXANDRIE, SAINT
2 DEMOSTHENE
2 ERNESTI, J.A.
2 JEAN-BAPTISTE, SAINT
2 JEAN CHRYSOSTOME, SAINT
2 JEAN, SAINT
2 JEREMIE
2 ORIGENE
2 PAUL, SAINT
2 SIMON LE PHARISIEN
2 TERTULLIEN
3 ASIE
3 ATHENES
3 DRESDE
3 GRECE
3 LEIPZIG - Vers 1837-1838
[A] Notes sur l’Ecriture Sainte, extraites de Cornelius a Lapide.
Préambule. Le monde est un livre dans lequel nous lisons la sagesse de Dieu, mais ce livre est quelquefois effacé. Dieu a gravé sa loi d’une manière plus particulière et nous la fait connaître dans les Livres saints. C’est là que nous pouvons apprendre tout ce qu’il lui a plu de nous enseigner des mystères dont nous sommes entourés. Donc toute science théologique repose sur l’Ecriture Sainte.
Effets de la lecture des Livres Saints. Uti in paradiso inter vernantes arborum florumque surculos, aut rutilantes malorum facies, necesse est ut praetereuntes vel odore saltem et colore refici, ut ipse qui in sole licet animi causa deambulat, calescere tamen et rubidine imbui videmus, ita divinas litteras religiose assiduique legentium, audientium, discentium mentes, sensus, consilia, vota, moresque veluti quodam divinitatis colore tingi, sanctisque affectibus accendi necesse est.
Nécessité de l’Ecriture Sainte. In ipso limine theologiae quaerit s. Thomas, utrum praeter philosophicas disciplinas alia doctrina sit necessaria, respondet duplici conclusione. Prior: est necessaria ad humanam salutem doctrina quaedam a Deo revelata praeter philosophicas disciplinas, scilicet ad ea cognoscenda quae hominis intellectum et naturae vires excedunt. Secunda: eadem doctrina revelata necessaria exstat his quae lumine naturali per philosophiam a paucis per longum tempus et cum admixtione multorum errorum acquiritur; revelata ergo opus est, quae philosophiam dirigat, corrigat, et facile certoque ad omnes transmittat.
Dispositions. Non aliam ad capessendam et obtinendam veritatem, et sacram sapientiam, viam munias quam munitus es ab eo qui gressuum nostrorum tanquam suos videret infirmitatem. Ea est autem prima humilitas, secunda humilitas, tertia humilitas, et quoties interrogares, hoc idem docerem. Itaque sicut Demosthenes in eloquentia pronuntiationi primas, secundas, tertias dedit, ita ego in Christi sapientia primas, secundas, tertias dabo humilitati, quam Dominus noster ut doceret, humiliatus est nascens, vivens et moriens. S. Aug. ad Dioscorum.
Pères qui ont écrit sur l’Ancien Testament. S. Augustin, 33 lib. contra Faustum Deo contr. adversarium legis et prophetarum. – Tertullien, 4 libr. contr. Marcionem. – Basilius et ejus assecla s. Ambrosius in Genesim. Exaemeron, in Psalmos, in Isaiam. – Origène, in Genesim 16 libr. Chrysost. Hom. 67; in Pentateuch. Cyrillus, lib. 17.
Genèse.
Cap. I, v. 1. – In principio creavit Deus coelum et terram.
Ce verset soulève tout d’abord les plus importantes questions: l’éternité, Dieu, la création de la matière, la définition du temps et celle de l’espace. Ces questions, dont les deux dernières surtout ont agité les têtes allemandes qui n’ont pu y donner de réponse satisfaisante, ces questions sont placées tout au commencement des Livres saints, afin d’abaisser dès le premier pas l’orgueil de l’homme, et de lui apprendre tout d’abord que la première condition pour étudier l’Ecriture Sainte est l’humilité, la seconde l’humilité et la troisième l’humilité, comme disait s. August.
In principio. Les saints Pères ont donné plusieurs interprétations. In principio peut signifier que dans son Verbe Dieu a créé toutes choses. S’il est vrai que le Verbe soit la vie, Ego sum vita; s’il est vrai qu’en lui soit la vie, in ipso vita erat, il est évident qu’il est le principe de toute chose. Cette interprétation peut s’accorder parfaitement avec ces paroles de saint Jean: omnia per ipsum facta sunt. Une autre explication qui semble plus littérale est celle-ci: au commencement de toute chose, c’est-à-dire que toute chose a eu un commencement, excepté celui qui l’a donné. – Au commencement du temps, car le temps n’a commencé qu’avec les êtres créés. Ecoutons saint Augustin: Facta creatura, motibus ceperunt currere tempora; unde ante creaturam frustra tempora requiruntur, quasi possent inveniri ante ipsa tempora. Motus enim si nullus esset vel spiritalis vel corporalis creaturae, quo per praesens praeteritis futura succederent, tempus nullum omnino esset. Moveri autem creatum non utique posset, si non esset. Potius ergo tempus a creatura quam creatura coepit ex tempore: utrumque autem a Deo. Ex ipso enim et per ipsum et in ipso sunt omnia.
Genèse, cap. I. Donc le temps a commencé. Car si la mesure du temps est l’intervalle qui sépare un mouvement des autres, le mouvement ne pouvant être opéré que par un être capable de se mouvoir ou d’être mû, le temps n’a commencé qu’avec des êtres créés. Il ne faut pas dire, en effet, que le temps a pu commencer en Dieu. Dieu ne se meut pas, puisque le mouvement suppose une modification et que Dieu est immuable. Le temps a commencé comme l’espace. En effet, de même que le temps est l’intervalle qui sépare un mouvement d’un autre, de même l’espace est l’intervalle qui sépare un corps d’un autre. On pourrait s’élever en partant de ces notions d’espace et de temps à quelques considérations rationnelles sur l’impossibilité de l’éternité et de la matière.
Et vidit Deus lucem quod esset bona. Sur ces paroles s. Augustin fait les réflexions suivantes: Tria maxime nobis scienda de conditione creaturae, oportuit intimari: Quis ea fecerit, per quid fecerit, quare fecerit? Dixit Deus, inquit: Fiat lux, et facta est lux. Et vidit Deus lucem quod esset bona. Nec auctor excellentior est Deo, nec ars efficacior est Dei verbo, nec causa melior est, quam ut bonum creetur a bono. In sententiis, n. 141.
Et divisit lucem a tenebris. Quelques commentateurs croient devoir rapporter en ce moment la création de l’enfer. Les actes des intelligences célestes surnaturelles étant très rapides, les mauvais anges ont sans doute dès le commencement consommé leur révolte. Cette interprétation, soutenue de l’autorité de s. Augustin, est cependant purement allégorique.
Herméneutique d’Ernesti(1).
Je ne comprends pas trop le système protestant. Ils disent: Lisez la Bible, comme faisaient les premiers chrétiens, et ils déclarent eux-mêmes que la Bible, au moins le Nouveau Testament ne fut entièrement connu qu’au IIIe siècle, qu’auparavant chaque Eglise en conservait quelques livres, mais qu’ils ne furent unis en un seul corps que plus tard. Voilà les premiers chrétiens d’abord bien peu soucieux de compléter la connaissance de la vérité, si pour eux elle consistait seulement dans les livres sacrés, et si la tradition ne suppléait pas à ce qui leur manquait sous le rapport des Ecritures.
De l’ouvrage en lui-même:
Ce livre est assez bien fait, annoté par Amon, actuellement ministre protestant à Dresde. On s’aperçoit d’une certaine indigence dans le fond de ce livre. Je ne puis me persuader que celui qui l’a écrit pense avoir la vérité. Le protestant qui prétend dans l’interprétation des Livres saints s’en rapporter à la raison seule et lui soumettre toutes les autres lumières, pour ne chercher que le sens qu’il appelle littéral, me fait l’effet d’un aveugle qui cherche péniblement avec ses doigts à déchiffrer sur la saillie d’un marbre une antique inscription dont la langue lui est inconnue.
[C]
In ipso enim et vivimus, et movemur, et sumus.
En Dieu nous avons la vie, le mouvement et l’être.
[D] Commentaire sur Jérémie.
Cap. I, v. 7. Et dixit Dominus ad me: Noli dicere, puer sum; quoniam ad omnia quae mittam te, ibis: et universa, quaecumque mandavero tibi, loqueris. Ne timeas a facie eorum: quia tecum ego sum, ut eruam te, dicit Dominus. Et misit Dominus manum suam, et tetigit os meum.
Voilà la vie de ceux que Dieu destine à une mission particulière. Effrayés du poids qui leur est imposé, ils reculent, ils refusent d’obéir, nescio loqui. Ce n’est pas étonnant. Qui est plus inconnu qu’un envoyé de Dieu? Les tribulations, les croix sont les lettres de créance de tout ambassadeur céleste. Que peut-il espérer celui qui se voit au milieu des ennemis de Dieu? Nescio loqui.
[E Début de sermon.]
Quod ignorantes colitis, hoc ego annuntiabo vobis. Je viens vous annoncer celui que vous adorez sans le connaître.
Telles furent, mes frères, les paroles qu’adressait autrefois l’apôtre saint Paul aux Athéniens, lorsque dans le cours de ses travaux évangéliques, il vint annoncer Jésus-Christ à la Grèce savante. Après avoir parcouru différentes villes, il entra dans Athènes, et, dit l’histoire sacrée, son esprit s’agitait au-dedans de lui-même en voyant cette cité livrée à l’idolâtrie. Et incitabatur spiritus ejus in ipso, videns idolatriae deditam civitatem. Son zèle ne pouvait être contenu; c’était pour lui un besoin immense de renouveler dans cette ville célèbre la lutte qu’il avait livrée au paganisme dans une partie de l’Asie. Ses prédications furent écoutées et l’objet des entretiens de ces hommes, qui, toujours d’après l’écrivain sacré, ne s’occupaient que de nouvelles et cherchaient ceux qui leur procuraient quelque distraction. Paul est conduit dans l’Aréopage, et dans cette assemblée si connue par la sagesse de ses arrêts on lui demande quelle était sa doctrine. Paul répond; Deo ignoto. Quod ergo…
Mes frères, ces mêmes paroles je viens vous les adresser…
Et ingressus domum pharisaei, discubuit.
Facilité du Sauveur par rapport à ses relations avec les hommes. Sa bonté. – Les pharisiens étaient ses ennemis; il n’en communique pas moins avec eux. Mais remarquez son but, il voulait sauver une âme, il vient l’attendre.
La générosité de la femme pécheresse qui ne craint pas d’avouer son crime. Et nous n’osons pas le dire au confessionnal. Elle l’arrose d’un parfum et de ses larmes. – Scandale du monde, récriminations. Conduite du Sauveur.
Il fait trouver la condamnation et des impies et des faux dévots dans les paroles qu’il adresse à Simon: des impies par la manière dont il console la pécheresse, des faux dévots dont il expose la conduite.
Ce qu’il fait pour encourager l’âme, prix de l’amour.
[G]
Le Saint-Esprit fonde l’Eglise, le Saint-Esprit la conserve.
[H] Hoc est testimonium Joannis.
Quel témoignage, par lequel la perpétuité de l’enseignement se perpétuait dans l’Eglise! – Il refuse d’être la chaîne, afin de bien montrer que c’est Jésus-Christ. – Perpétuité de l’enseignement. – Preuve de la nécessité de la mission. – Jean n’est qu’une voix perdue au désert. Il ne peut pas dire comme Jésus: Si veritatem dico vobis, quare non creditis mihi?
[I] Questions sur la Genèse, [en] 1838.
Sixième dimanche après l’Epiphanie. Qu’est-ce que la création?
Septuagésime. – Et spiritus Dei ferebatur super aquas. Ame du monde. Eternité de la matière. – Emanations. – Système de ceux qui prétendent que Dieu est l’âme du monde; alors Dieu est matière, Dieu n’est pas parfait. Système des émanations. Donc quelque chose se détache de Dieu, quelque chose y retourne. Abolition de l’idée de crime et de vertu. Système fataliste.
Sexagésime. Création des ténèbres et de la lumière. Manichéisme. Lutte du bien contre le mal. Deux puissances: dualisme.
Consulter le livre 22 Contre Fauste pour les passages de l’Ecriture, où sont rapportées les actions des patriarches, blâmables en apparence, sur la guerre, sur les lois…