- TD49.175
- Analyses, extraits, abrégés de divers ouvrages sur l'Ecriture Sainte [et sur divers sujets].
- *De la vérité universelle ou introduction à la philosophie du verbe* par M. Lourdoueix, 1 vol. in-8°, 1838.
- Orig.ms. BI 13, pp. 37-40; T.D. 49, pp. 175-178.
- 1 AUGUSTIN
1 DIEU LE FILS
1 DIEU LE PERE
1 FAUSSE SCIENCE
1 LIVRES
1 LOI DIVINE
1 LOI HUMAINE
1 ORGUEIL
1 PHILOSOPHIE CHRETIENNE
1 SAGESSE DE DIEU
1 THEOLOGIE
1 THOMAS D'AQUIN
1 TRINITE
1 VERBE INCARNE
1 VERITE
2 CICERON
2 JEAN CHRYSOSTOME, SAINT
2 LOURDOUEIX, JACQUES-HONORE DE - 1838
P. 21. – Nous n’admettons pas ce besoin d’une sorte de pierre de touche, vainement cherchée par les philosophes, pour distinguer la vérité de l’erreur. L’esprit de l’homme a en lui-même cette faculté.
P. 26. Mais le plus grand des éléments de conviction que nous espérons lui offrir, c’est l’ensemble harmonique d’un système, dont toutes les parties se soutiennent les unes les autres. Pour qu’une philosophie soit admise, il faut sinon qu’elle dévoile tous les mystères, qu’aucun du moins ne soit inconciliable avec elle; elle doit paraître vraie non seulement dans tous ses principes, mais encore dans toutes ses conséquences.
P. 25. « Ces guides, outre l’autorité qu’il ne peut connaître qu’après être arrivé scientifiquement à l’auteur de toutes choses, sont l’expérience, l’étymologie, la dialectique et la critique ». Toutes les preuves que l’on apporte sont prises dans l’homme, aucune dans l’autorité. Quelle est la base de l’autorité? Pourquoi ne pas supposer un homme qui entendant parler de Dieu, demande ce qu’est Dieu et comment on peut lui prouver que Dieu existe. Alors se présentent toutes les preuves de l’existence de Dieu.
… Etat de l’homme qui est instruit par tout ce qui l’entoure, à son insu, et qui prétend ne recevoir la science que de lui-même.
Etres, ordre, ensemble, forces, lois, hiérarchies. Dépendance des êtres entre eux. Les êtres les plus parfaits dépendent des imparfaits qui dépendent d’eux. Nécessité d’un plan antérieur, à cause de la combinaison des êtres. Principe de la force, la volonté. Donc une volonté antérieure. Lois qui règlent le monde antérieures à la matière.
L’ensemble de ces deux ordres de lois est, comme nous l’avons dit, la vérité, la raison, l’ordre, la parole incréée, le verbe.
Je vous arrête ici, car vous êtes en formelle contradiction avec saint Augustin qui établit [le reste oublié par l’auteur]; car vous paraissez donner à Dieu le fils la vérité, l’ordre, la raison comme caractère distinctif. Je vous ferai remarquer en passant que le mot raison, appliqué à Dieu, est tout à fait moderne et qu’il faut le prendre pour sagesse. Car vous ne le prenez sûrement pas pour la faculté de raisonner, qui ne saurait se trouver en Dieu.
Quia in illa simplicitate non est aliud sapere quam esse: eadem ibi sapientia est quam essentia. Pater igitur simul una essentia et una magnitudo et una veritas et una sapientia; sed non Pater et Filius simul ambo unum Verbum, quia non simul ambo unus Filius. S. Augustin, t. VIII, p. 855, de Trinitate, édit. bénédictine.
La vérité et la raison ou sagesse ne sont donc pas le caractère distinctif du Fils, car puisque la vérité et la sagesse sont de l’essence divine, il s’ensuivrait que si elle était spécialement appliquée au Fils, le Père n’étant sage que par son Verbe recevrait de lui son essence, ce qui est absurde.
Les lois des êtres sont du temps et dérivent de la loi éternelle.
Selon saint Augustin, la sagesse et le nombre sont une même chose, et l’un et l’autre se confondent dans la vérité. Selon saint Augustin, la sagesse est la chaleur de la vérité, le nombre en est l’éclat; et de même que la chaleur du feu ne se répand qu’à une légère distance, tandis que la lumière se répand au loin, de même la vérité communique la sagesse aux seuls êtres intelligents, tandis qu’elle a gravé le nombre jusque sur les êtres inanimés. T. I, p. 599.
Lex vero aeterna est ratio divina vel voluntas Dei, ordinem naturalem conservari jubens, perturbari veterem.
« La loi, dites-vous, est l’idée déterminée, le terme, le caractère, la forme d’une action ou d’un être, le rapport entre cet être et Dieu. L’ensemble de ces lois c’est la vérité. Or la vérité c’est Dieu ». Mais comment Dieu peut-il être l’ensemble des rapports entre lui et les êtres créés, voilà ce que je ne puis comprendre. Ou donnez-moi une autre définition de la loi, ou je ne puis admettre sans idôlatrie qu’il me faille adorer comme vérité et par conséquent comme Dieu les rapports des créatures avec leur auteur.
P. 87. Dieu contemplant le possible dans son Verbe y prend la forme du monde actuel et le crée.
Les lois mathématiques ont leur éternité dans l’intelligence divine, mais ne sont pas Dieu. Pourquoi? Parce que ces lois n’ont d’existence qu’autant qu’elles sont connues par l’intelligence. Elles ne sont donc pas éternelles par elle-mêmes, mais par la connaissance qui en est formée dans l’intelligence divine.
Il en est de même de la vérité. Il y a plusieurs vérités. Donc toutes les vérités ne sont pas Dieu. Donc l’ensemble des lois n’est pas la vérité par essence.
P. 95. Confusion du Verbe divin avec le verbe humain.
131. Les lois logiques existaient en Dieu, mais n’étaient pas Dieu.
133. La difficulté des rapports de l’esprit avec la matière reculée, mais non résolue.
140. Saint Augustin a Dieu [= dit] que Dieu est le lien des intelligences et non le Verbe.
142. Les purs esprits voient le Verbe. Expression inexacte.
276. Explication présentée par nous. Substance divine. – Qu’est-ce qu’une substance divine?
249-250. Contradiction.
Saint Jean Chrysostome affirme que la sagesse ne fuit pas(1).
Impossibilité de s’entendre en philosophie, à cause des sens différents que l’on donne aux mots. Dieu renouvelle tous les jours le châtiment de Babel pour les philosophes orgueilleux.
La théologie plus précise, mais il faut connaître son langage. Le langage théologique, c’est le latin, non pas celui de Cicéron, celui de saint Thomas, latin qui a reconquis une partie de sa beauté sous le point de vue philosophique. Nécessité de sa précision, surtout pour le mystère de la Trinité dont tout le livre de M. L[ourdoueix] n’est qu’une réflection [= reflet]. Nous ne sommes cependant pas de ceux qui disent que les prêtres seuls doivent traiter ces matières. Ils ont quelquefois des points de vue qui échappent aux autres.
Il n’est pas exact de dire que les lois sont des parties de Dieu.