- TD41.184
- COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE
- XIV. *De l'âme*
- Ms du P. Alexis Dumazer CY 56; T.D. 41, pp. 184-185.
- 1 AME
1 CORPS
1 DIEU
1 DIRECTION SPIRITUELLE
1 ESPRIT FAUX
1 INTELLIGENCE
1 MEMOIRE
1 PUISSANCES DE L'AME
1 REVOLTE
1 THOMAS D'AQUIN
1 TYRANNIE DES SENS
1 VERITE - Etudiants assomptionistes
- 1872-1873
L’âme n’est point perpétuellement en acte, elle a des puissances distinctes de son essence. La première de ces puissances, c’est la mémoire. St Thomas se demande si la mémoire est distincte de l’intelligence, et il répond que si par mémoire on entend la faculté de se ressouvenir, évidemment le développement de la mémoire n’est pas le premier fait, mais il en est autrement si par mémoire on entend la capacité de recevoir que possède l’intelligence. Car l’âme reçoit d’abord, puis pense, et enfin veut, et tout cela est un en elle. Memoria intellectus et voluntas sunt una essentia animae, dit saint Augustin. C’est l’image de la Trinité.
Mais l’âme n’est pas un esprit séparé. Elle est destinée à être unie au corps. Les puissances sensibles agissent sur l’âme, et quand l’âme quitte le corps, ses facultés sensibles restent toujours in virtute. Depuis que l’âme s’est révoltée contre Dieu, le corps s’est aussi révolté contre l’âme, et les facultés sensibles exercent sur elle une vraie tyrannie. De là, nécessité pour le théologien mystique d’étudier à fond la question des rapports de l’âme avec le corps, pour rétablir l’équilibre et replacer les facultés sensibles sous la domination de l’âme.
Les théologiens reconnaissent dans l’âme des puissances actives et des puissances passives. Ces dernières correspondent à leur objet comme à leur cause (S. Th. q. 63, a. 3), les autres comme à leur terme. *Ego sum et . Il est donc de notre devoir de nous porter avec amour à la pensée de Dieu, lorsqu’elle est éveillée en notre âme, et [de] transformer ainsi notre état de passif en actif.
S. Thomas reconnaît dans notre intelligence un principe actif qu’il appelle intellect agent, qui n’est pas Dieu, mais qui est un écoulement de la substance de Dieu, sans en être une émanation. C’est la lumière mise en nous par Dieu, et au moyen de laquelle nous voyons la vérité. Mais cette lumière peut nous tromper; il faut donc nous mettre en relation avec Dieu, soleil des intelligences. Il y a un grand danger dans la vie mystique à n’être point sûr que notre lumière correspond à celle de Dieu. C’est le fanatisme qui crée et qui suit ces fausses lumières. Donc nécessité d’une direction, nécessité de consulter Dieu par les moyens qu’il a mis à notre disposition.