- TD41.175
- COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE
- IX. *Providence de Dieu*
- Ms du P. Alexis Dumazer CY 56; T.D. 41, pp. 175-177.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 BIEN SUPREME
1 BONTE MORALE
1 CREATION
1 CREATURES
1 DIEU
1 DIEU LE FILS
1 ETRE HUMAIN
1 INTELLIGENCE
1 LIBERTE
1 MAL MORAL
1 MECHANTS
1 ORAISON
1 PECHE
1 PERFECTIONS DE DIEU
1 PROVIDENCE
1 SAINTS
1 THOMAS D'AQUIN
1 VOIE ILLUMINATIVE
1 VOLONTE DE DIEU - Etudiants assomptionistes
- 1872-1873
Saint Thomas dit de la Providence divine: Nihil aliud est Dei providentia quam ratio ordinis rerum ad finem. L’intelligence et la volonté de Dieu produisent l’ordre: Tua omnia, Pater, providentia gubernat. La volonté de Dieu est dirigée par sa bonté infinie, et c’est suivant les principes de cette suprême bonté que l’intelligence et la volonté infinie de Dieu ont tout créé. La Providence produira donc dans les créatures une augmentation de bien, et, par suite, d’être dans les créatures, et ainsi se trouve expliquée la parole de N.S.: Veni, ut vitam habeant, et abundantius habeant.
L’Ecriture nous donne deux définitions de Dieu: la première ne contient que la notion d’être: Ego sum qui sum; la 2e placée au dernier livre du Nouveau Testament nous fait voir en Dieu le principe et la fin des êtres: Ego sum et , principium et finis. L’homme est placé entre cet être infini, ainsi considéré comme principe et comme fin, et tous les êtres sortis de Dieu doivent retourner à Dieu. Dieu veut d’une manière infinie son propre bonheur; il veut le communiquer aux créatures, et ce ne sera pas un bonheur capricieux, mais intelligent.
Dans l’ensemble des êtres, nous pouvons considérer le bien par rapport à la substance de chaque être en particulier ou dans l’ordre général. La substance en tant que substance est bonne; mais si par cette substance bonne les êtres troublent l’ordre, ils deviennent mauvais. Il faut donc une intelligence une pour régler l’ordre universel.
Tout a été créé par l’intelligence de Dieu, qui est le Verbe: Omnia per ipsum facta sunt. Cette intelligence infinie doit aussi gouverner ce qui est créé et entrer dans les moindres détails. Si la providence de Dieu ne s’étendait pas aux détails, ce serait par ennui, impuissance ou ignorance, ce qui supposerait des imperfections en Dieu. D’ailleurs plus une cause est parfaite, plus elle se fait sentir dans les moindres choses. Toutes les pensées de l’homme sont donc connues à Dieu, qui est dans le sens du mot latin un parfait provisor.
S’il en est ainsi, dit-on, pourquoi le mal? L’objection vient de ce qu’on se place à un point de vue inférieur et que l’on compare la Providence divine à celle des créatures. L’infinie Providence de Dieu peut permettre le mal pour en tirer le bien. Supprimer tous les maux serait supprimer beaucoup de bien. Et qu’on n’objecte pas la maxime: Non sunt facienda mala, ut veniant bona, car Dieu ne fait pas le mal, mais le permet seulement.
Dieu gouverne tout; on peut cependant distinguer la prévision qui n’appartient qu’à Dieu seul, et le gouvernement dont Dieu fait part quelquefois à des instruments, afin de les honorer.
Dieu gouverne-t-il les créatures par nécessité? Oui, pour les unes, non pour les autres, répond saint Thomas. Dieu met chaque chose en sa place: il gouverne par la nécessité les créatures inintelligentes et par la liberté les créatures intelligentes; il se sert de cette liberté même et la fait concourir à ses fins.
Je suis une créature intelligente et libre; Dieu est mon bien suprême, il est mon terme et mon bonheur. Mon libre arbitre doit se tourner vers lui. Dieu est infiniment parfait. Je sors donc d’une cause parfaite, je dois tendre vers un but parfait, par la volonté même de Dieu. Haec est voluntas Dei, sanctificatio vestra. Il faut donc que je cherche à accomplir la volonté de Dieu, Fiat voluntas tua. Ma volonté doit adhérer d’une manière permanente à la volonté de Dieu: c’est le bonheur des saints, comme le malheur des méchants est d’être sortis de cet ordre par le péché. Je dois y rentrer par l’intelligence et la volonté, d’où nécessité d’une oraison intelligente (vie illuminative), qui cherche à pénétrer les raisons de la volonté de Dieu. Da mihi intellectum, et scrutabor legem tuam.