DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION]

Informations générales
  • TD41.018
  • DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION]
  • Deuxième partie. Des vertus.
    [Chapitre III] Obéissance
  • Orig.ms. CP 36 et CZ 11; T.D. 41, pp. 18-19.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AUTORITE RELIGIEUSE
    1 CRITIQUES
    1 DOMINATION DE DIEU
    1 FOI
    1 RENONCEMENT
    1 SOUMISSION DE L'ESPRIT
    1 SUPERIEUR
    1 TENTATION
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    1 VOLONTE PROPRE
  • Religieuses de l'Assomption
  • 1859
La lettre

La foi est un acte de soumission de notre intelligence à la vérité de Dieu, mais en nous enseignant ce qu’il faut croire, la foi nous enseigne ce qu’il faut pratiquer. En nous manifestant les rapports qui subsistent entre Dieu et nous, elle nous montre nos devoirs envers lui. Si Dieu est le souverain Maître de toutes choses, si nous sommes ses serviteurs, si par la grâce nous sommes ses enfants à un double titre, nous lui devons la dépendance la plus absolue.

Mais notre empressement à lui montrer notre soumission peut aller au-delà de ses ordres; nous pouvons rechercher ses désirs et en faire pour nous des lois.

L’obéissance prend alors un caractère particulier de perfection et d’amour qui se manifeste par un voeu et c’est le premier lien de la vie religieuse.

L’obéissance prise en ce sens est le sacrifice de ma volonté à laquelle je renonce pour ne plus faire que la volonté de Dieu manifestée pour moi par mes supérieurs. J’ai fait voeu d’obéissance; comment l’ai-je accompli jusqu’à aujourd’hui? ma volonté est-elle entièrement sacrifiée? Est-ce que j’obéis de bonne foi, sans retour, ni restriction? Est-ce que je ne discute pas bien souvent avec moi-même l’autorité de mes supérieures, leurs droits, leurs excès de pouvoir? Est-ce que je soumets mon jugement même dans les affaires de règle? Est-ce que je n’ai pas critiqué quelquefois avec mes Soeurs les actes de l’autorité? Suis-je soumise au supérieur particulier que la disposition de mes premiers supérieurs me choisit? Suis-je soumise dans les emplois dont on me charge, aux officières qui sont au-dessus de moi dans cet emploi? Ai-je apporté les dispositions de Marie disant: Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole. Dans les tentations contre l’obéissance me suis-je souvenue que Jésus-Christ qui était Dieu s’est laissé donner par son Père, et qu’il a été obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix, quand il n’y était pas obligé?

Me suis-je persuadé que sans doute je ne suis rigoureusement tenue d’obéir qu’à un ordre formel, mais que la vraie obéissance accepte les moindres indications; au contraire n’ai-je pas dû me faire répéter bien des fois la même chose, ne me suis-je pas perdue en explications pour obtenir des permissions qu’on ne voulait pas m’accorder, n’ai-je pas biaisé et si je puis dire chicané avec les ordres donnés ou avec un texte de la règle?

Notes et post-scriptum