- TD52.273
- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA CONNAISSANCE DE NOTRE-SEIGNEUR JESUS-CHRIST
- VIII. LE SAINT-ESPRIT HABITANT DANS NOS AMES
- Ecrits Spirituels, p. 903-905.
- TD52. P. 273-274.
- 1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
1 ADORATION
1 AME
1 AUTEL
1 SAINT-ESPRIT
2 MOISE
3 JERUSALEM - 1873
Saint Paul lui-même nous le déclare: nous sommes les temples du Saint-Esprit. Et depuis, nous avons le bonheur, si nous ne chassons pas l’Esprit de vérité, l’Esprit consolateur, de penser qu’il habite en nous. Mais pourquoi le Saint-Esprit agit-il en si peu de chrétiens? Parce qu’ils oublient le privilège immense d’être les temples du Saint-Esprit, et, surtout, les conditions d’un temple où réside la divinité.
Un temple veut: un sanctuaire, un autel, un prêtre, des victimes. Examinons ces quatre conditions.
1. Le sanctuaire
Pour qu’un Dieu réside dans un lieu, il lui faut un séjour à part. Voyez le tabernacle de Moïse, le temple de Jérusalem. Les païens eux-mêmes avaient leurs sanctuaires à part, on en voit partout les traces. La divinité implique un respect mystérieux qui exige des abris plus reculés. Et pourquoi? Parce que les communications divines veulent quelque chose de plus intime. Il faut, dans le temple, une enceinte, où le vulgaire ne pénètre pas. Là, vient la divinité, pour intimer ses ordres, ses invitations, ses conseils, Les bienfaits. Eh bien, nous avons, sous la loi d’amour, un privilège spécial. C’est un Dieu qui veut venir habiter, non pas un temple de pierres, de marbre ou d’or, mais un temple spirituel, nos âmes, nos coeurs. C’est là qu’il veut venir. Il veut se promener dans ses temples, et ambulabo in eis; il veut y être glorifié et porté, glorificate et portate Deum in corpore vestro. Ici, ce n’est pas au corps qu’est fait l’honneur. Le corps c’est la première enceinte, mais le coeur est la plus intime, et c’est dans cette enceinte qu’il faut aller écouter Dieu nous parlant. Eh bien, on ne veut pas l’écouter et l’on ferme l’oreille à ses paroles. C’est pourquoi, le Saint-Esprit nous dit: prévaricateurs, rentrez dans votre coeur, praevaricatores, redite ad cor. Quelle insulte d’avoir un Dieu dans son coeur et de ne pas le glorifier, comme il convient! C’est pourtant ainsi que nous traitons le Saint-Esprit avec une incroyable légèreté.
Et, pourtant, que ne nous dira-t-il pas si nous voulons l’écouter? Ah! quand comprendrons-nous ce que peuvent être pour nous les paroles d’un Dieu? C’est dans ces intimes communications que les pécheurs se convertissent, que les tièdes se réchauffent, que se font les saints.
2. L’autel
L’autel est, si je puis dire, le théâtre du culte dû à Dieu, le point spécial du temple où l’on reconnaît son souverain domaine par l’holocauste, son droit de punir par le sacrifice pour le péché, sa bonté par les victimes propitiatoires, ses bienfaits par les victimes eucharistiques.
Eh bien, cet autel unique dans l’Ancienne Loi, pour montrer l’unité de Dieu et l’unité de son culte, cet autel s’est, en quelque sorte, multiplié avec les sacrifices. Mais, en même temps, nous avons dû apprendre à offrir à Dieu un sacrifice perpétuel soit d’adoration, soit de repentir, soit de demande, soit d’action de grâces, et c’est dans le fond de nos âmes que cet autel avait été dressé. Il faut que j’y adore, que j’y demande pardon, que j’y sollicite le secours dont j’ai besoin, que j’y témoigne ma reconnaissance pour les grâces que j’ai reçues.
A qui adresserai-je mes adorations? A un Dieu, la troisième personne de la Sainte Trinité. A qui demanderai-je pardon? A un Dieu tout amour. A qui demanderai-je? A celui qui, étant l’Esprit de vérité, voit bien dans leur réalité tous mes besoins. Qui remercierai-je? Le Dieu auteur de toutes les grâces et qui, parce que je ne sais pas prier, demande et remercie pour moi avec des gémissements ineffables. Voilà le Dieu à qui je dois m’adresser sous les voiles de mon être. Ah! je lui dresserai un autel et je lui offrirai un sacrifice de louange, et je le conjurerai que les divers sacrifices offerts par moi sur l’autel de mon coeur soient désormais consumés par les flammes de son amour. (Coetera desunt.)