- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
- XII. PLACE DE L'ESPERANCE PARMI LES VERTUS THEOLOGALES
[IIa - IIae, q. XVII.] - Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 434-436.]
- BI 9
- 1 BIEN SUPREME
1 BONHEUR
1 CHARITE ENVERS DIEU
1 CHARITE THEOLOGALE
1 ESPERANCE
1 FOI
1 POSSESSION DE DIEU
1 VERTUS - 1875
I. [L’espérance, vertu théologale distincte des deux autres. (Ibid., a. 5, 6.)]
L’espérance st une vertu théologale. Toute vertu est vertu en tant qu’elle suit une règle raisonnable pour atteindre un but. Or, l’espérance a un but, c’est de posséder un jour Dieu en tant que bien suprême, donc elle est une vertu théologale. De plus, le moyen essentiel de posséder Dieu, c’est le secours de Dieu lui-même, sa grâce par Jésus-Christ; or, tout cela est profondément divin: donc, par ce côté encore, l’espérance est une vertu théologale.
Quelle miséricorde de votre part, ô mon Dieu, que vous consentiez ainsi que je plonge tous mes désirs en vous seul, avec la ferme confiance qu’ils se réaliseront, pourvu que je consente à profiter des moyens que vous mettez à ma disposition! Mon Dieu, j’espère en vous et je mets toute ma confiance en vous qui voulez par votre grâce me faire vivre dans une atmosphère divine en attendant que dans le ciel vous me fassiez vivre en vous.
II. [L’espérance vient après la foi. (Ibid., a. 7.)]
La charité fait adhérer à Dieu pour lui-même, la foi, comme au principe de la vérité, l’espérance, comme au principe du bonheur et comme au moyen de le posséder. Voilà la distinction entre ces trois vertus qui ont Dieu pour objet.
Ensuite il est certain que la foi précède l’espérance. En effet, comment puis-je désirer ce que je ne connais pas? Or, je ne connais Dieu d’une manière surnaturelle, je ne crois en [lui] que par la foi, mais quel admirable rapport entre ces deux vertus! La foi me révèle l’être de Dieu, tout ce que je puis en connaître ici-bas, aussitôt j’ai le droit de désirer sa possession comme bien suprême. Je puis, avec une confiance fondée sur les mérites divins préparés par la bonté divine, me laisser aller à une joie commencée dont la consommation fera mon bonheur dans la patrie.
Seigneur, que je croie en vous et que j’espère en vous afin que, la foi et l’espérance m’illuminant et me fortifiant, je sois capable de tous les sacrifices.
III. [Elle précède la charité. (Ibid., a. 8.)
Dans l’ordre de la nature, l’imparfait précède le parfait. L’espérance qui a Dieu pour terme comme bien suprême est moins parfaite que la charité qui aime Dieu pour lui-même; en ce sens l’espérance précède l’amour. Mais si l’on regarde l’ordre de perfection, évidemment la charité est bien au-dessus de l’espérance.
Ah! quelle bonté de Dieu qui veut se présenter et briller sur l’âme comme le soleil sur le monde. D’abord c’est l’aube, puis la lumière, puis la chaleur. Le monde apparaît avant que l’astre ne se montre, mais dès qu’il est sur l’horizon on sent sa chaleur et c’est dans sa lumière qu’on voit, dans sa chaleur qu’on vit: faible image de la manière dont Dieu envahit l’âme par la foi, l’espérance et la charité.
Seigneur, qu’au terme de ma foi et de mon espérance, je puisse vous aimer pour vous-même.