- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
- DE L'AMOUR
[Ia - IIae, q. XXVI - XXVIII.] - Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 377-379.
- BH 5
- 1 AMOUR DE DIEU POUR SA CREATURE
1 AMOUR DIVIN
1 AUGUSTIN
1 CHARITE ENVERS DIEU
1 GLOIRE DE DIEU
1 IMITATION DE DIEU
1 INCLINATIONS
1 PASSIONS
1 THOMAS D'AQUIN
1 ZELE APOSTOLIQUE - 1875
I. La volonté étant mue par le double mouvement d’attraction et de répulsion, c’est évidemment à l’attraction qu’il faut rapporter l’amour, et l’amour est une passion en ce sens qu’il est attiré par un objet extérieur, et cet objet extérieur se présente sous la forme du bien. Je ne puis pas aimer raisonnablement quelque chose qui ne me paraîtrait pas bon. [Q. XXVI, a. 1, 2.]
II. -Il m’est impossible d’aimer ce que je ne connais pas, et, à cet égard, je suis coupable quand je ne cherche pas à connaître ce qui est mon vrai bien, et, si je le connais, quand je ne cherche pas à le connaître autant qu’il dépend de moi, afin de m’attacher de plus en plus à lui par un amour plus fort.
O Dieu, bien infini et mon unique bien, faites que je m’attache à vous par-dessus toutes choses, vous aimant de tout l’amour dont mon âme est capable dans la connaissance de vos perfections. [Q. XXVII, a. 2.]
III. -Les semblables s’attirent; il ne peut subsister de société qu’entre les êtres qui se ressemblent. Quand Dieu dit: « Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram, [faisons l’homme à notre image et ressemblance » (Gen. I, 26.], il fit ainsi pour aimer l’homme en qui il se complaisait comme dans son image. Mais en même temps il donnait à l’homme le pouvoir d’aimer son Créateur par cette ressemblance.
Combien ne dois-je pas m’appliquer à ressembler à Dieu, dans l’ordre où Dieu le veut, afin que, par cette ressemblance, je sois plus capable de l’aimer! [Q. XXVII, a. 3.]
IV. – Saint Augustin, dans le Traité de la Trinité, parlant de l’amour, dit: « Amor est inuctura quedam duo aliqua copulans vel copulare appetens,l’amour est comme un lien qui unit ou s’efforce d’unir deux êtres. » (De Trin. VIII, 10.) Cela est vrai d’une manière infinie dans l’union éternelle du Père avec le Fils par le Saint-Esprit. D’une manière inférieure l’amour produit cet effet entre les créatures. Il le produit de la façon la plus excellente entre les créatures et Dieu.
D’abord de Dieu aux créatures. Le Saint-Esprit, parlant de l’amour de Dieu, ne dit-il pas: « In caritate perpetua dilexi te, ideo attraxi te, miserans tui, [je t’ai aimée d’un amour éternel, c’est pour cela que je t’ai attirée, ayant pitié de toi. » (Ier, XXXI, 3.)] Voilà le Dieu cherchant à s’unir à l’homme. Mais en même temps, Dieu donne à l’homme par sa grâce le pouvoir de l’attirer, de s’unir à lui et de s’écrier: « Mihi autem adhaerere Deo bonum est et ponere in Domino Deo spem mean, [pour moi c’est mon bonheur de m’attacher à Dieu et de mettre mon espérance dans le Seigneur Dieu. » (Ps. LXXII, 28.)]
Et c’est ce qui, chez les saints, explique l’extase, l’amour les faisant en quelque sorte sortir d’eux mêmes pour les précipiter en Dieu. [Q. XXVIII, a. 1, 2, 3.]
V. -Le zèle est une flamme qui jaillit de l’amour. On peut l’entendre de diverses façons, et ici, je ne veux le considérer qu’au double point de vue du zèle pour le salut des âmes qui se rapporte au zèle pour la gloire de Dieu.
Si j’aime Dieu, si je veux m’unir à lui, je dois brûler de zèle pour ses intérêts.
O Dieu, donnez-moi ce zèle et que, seul désormais, ce zèle me préoccupe! [Q. XXVIIII, a. 4.]