- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME
- JEUDI DE LA QUATRIEME SEMAINE DE CAREME
[SUR L'EVANGILE DE LA FERIE: Luc. VII, 11-16] - Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 273-276.
- CO 6-7
- 1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
1 CAREME
1 EDUCATION
1 MIRACLES DE JESUS-CHRIST
1 MORT DE L'AME
1 PASSIONS MAUVAISES
1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
1 RESURRECTION DE JESUS-CHRIST
1 SCANDALE
1 SERVICE DE L'EGLISE
1 ZELE APOSTOLIQUE
2 LUC, SAINT - 1875
I. Notre-Seigneur veut préparer les hommes au prodige de sa résurrection par des prodiges analogues. Accompagné de ses disciples et d’une foule nombreuse, il rencontre un convoi. C’était celui d’un jeune homme, fils unique d’une pauvre veuve.
Que ceux qui s’occupent d’éducation ont souvent un pareil spectacle sous les yeux! Que de jeunes âmes ravies à l’amour non pas seulement de leur mère selon la nature, mais de cette mère divine, l’Eglise, qui, par le baptême, les avait enfantées; par l’Eucharistie les avait nourries et qui comptait sur elles pour la soutenir, la défendre, la glorifier. Que sont-elles devenues? Elles sont mortes, empoisonnées par leurs passions, entraînées par les mauvais exemples. Voilà ce que nous rencontrons tous les jours: « Ecce defunctus efferebatur filius unicus matris suae: Voici qu’on emportait un mort, fils unique de sa mère. »
II. Jésus, apercevant cette infortunée, est touché de compassion et lui dit: « Ne pleurez point: Misericordia motus super eam dixit illi: Noli flere. » Telle devrait être la perpétuelle disposition du religieux qui aimerait réellement l’Eglise. Il devrait sans cesse avoir cette immense compassion puisée au coeur du divin Maître, la compassion des âmes et la compassion de l’Eglise. La compassion des âmes, qui lui inspirerait les saintes hardiesses même contre la mort; et la compassion de l’Eglise, à qui il chercherait par tous les efforts de son zèle à rendre tous les enfants égarés, perdus, expirés.
Ah! Jésus, donnez-moi cette tendre compassion des âmes! Que je les arrête avant que la pierre de la tombe ne soit scellée sur elles, et que je les fasse participer à cette vertu divine qui, par vous, qui êtes la résurrection et la vie, arrache à la mort ceux qui en ont subi les étreintes.
III. « Et accessit et tetigit loculum. Hi autem qui portabant steterunt: puis il s’approcha et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. » Voilà le Maître. Il est le Maître de la vie et de la mort, Maître de ce corps immobile, Maître de l’âme qui s’en est séparée, et ceux même qui portent le cercueil s’arrêtent sous son regard dominateur. Tout ressent l’empire de Jésus.
O divin Maître, si jamais je m’endormais dans la mort du péché, arrêtez mon cercueil, si je puis dire ainsi, et commandez à mon âme, séparée de vous, de se rapprocher bien vite de vous et de revenir à la vie pour laquelle elle est faite.
IV. Le Maître poursuit la manifestation de sa puissance: « Adolescens tibi dico surge: Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Ce n’est pas une voix ordinaire, c’est la voix de ton Dieu qui t’ordonne de te lever. Et le jeune homme se dresse sur son séant. « Et resedit qui erat mortuus et coepit loqui. Et dedit illum matri suae: Et le mort se mit sur son séant et commença à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. » Tout commentaire est ici inutile. Le voilà ressuscité; il parle, il est rendu à sa mère.
Mon Sauveur, au milieu de la jeune génération, rendez-moi capable de ressusciter en votre nom bien des jeunes âmes en qui la vie n’est plus; et que les peuples, admirant vos prodiges, s’attachent de plus en plus à votre service.