OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME
  • MERCREDI DE LA PREMIERE SEMAINE DE CAREME
    [SUR L'EVANGILE DE LA FERIE:. Matth. XII, 38-50]
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 209-211.
  • CO 6-7
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 CAREME
    1 DETACHEMENT
    1 FAMILLE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 MIRACLE
    1 PECHE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SALUT DES AMES
    1 SATAN
    2 JONAS, BIBLE
    2 MATTHIEU, SAINT
    2 SALOMON
    3 JERUSALEM
    3 NINIVE
  • 1875
La lettre

I. L’Evangile nous montre le mélange des bons et des méchants. D’abord les demandeurs de miracles. Ces hommes veulent toujours que tout se fasse pour eux. Ils demandent des prodiges, et ils n’en auront point d’autre que celui de Jonas. Les Ninivites, qui n’en furent pas les témoins, n’eurent besoin que de la prédication du prophète et de ses menaces pour se convertir, mais les Juifs ne se convertirent pas à la résurrection de Jésus, qui fut bien autrement extraordinaire que la délivrance du prophète. La reine de l’Orient vint à Jérusalem, admira Salomon. Les Juifs virent plus que Jonas, plus que Salomon, et ils s’en durcirent. Pour exprimer sa pensée, le Sauveur se sert d’une comparaison. « Quand l’esprit immonde, dit le Sauveur, a abandonné un homme, il erre dans les lieux arides et ne trouvant pas le repos, il va, prend sept esprits plus méchants que lui, et il rentre chez cet homme, dont la fin est plus affreuse que le commencement: Et fiunt novissima hominis illius peiora prioribus. »

Prophétie effrayante des malheurs qui tombèrent sur Jérusalem. Mais en même temps image douloureuse de tant d’âmes qui ont été affranchies du démon par le baptême et qui, attaquées avec un nouvel effort, sont envahies, enchaînées, garrottées, et alors leur situation est mille fois pire qu’auparavant, quand elles n’étaient les esclaves que du péché d’origine.

Est-ce là mon état, ô mon Dieu? Suis-je semblable aux Juifs qui n’eurent que des supplices pour vos prophètes, qui ne voulurent pas vous reconnaître, vous attachèrent à la croix et blasphémèrent votre résurrection? Quel état est le mien, et ai-je mérité par mes péchés de faire partie de la génération mauvaise et adultère que vous maudissez?

II. Cependant, Seigneur, vous nous apprenez avec quel courage il faut rompre les liens coupables par l’exemple que vous donnez de rompre même les liens légitimes. En effet, pendant que Jésus parlait, on vient lui dire: « Voilà que votre mère et vos frères sont à la porte et vous cherchent. » Quoi de plus naturel que d’aller vers sa mère et les membres de sa famille qui le réclamaient. Mais non, il s’y refuse catégoriquement. « Qui est ma mère? Qui sont mes frères? » Et, étendant la main vers ses disciples, il dit: « Voilà ma mère et mes frères. Quiconque, en effet, fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux est mon frère, ma soeur et ma mère. »

Admirable disposition du Sauveur! Modèle parfait de l’homme apostolique appelé à se faire une nouvelle famille! Il n’a plus de liens selon la chair qui puissent le retenir, et tandis qu’une génération, détestable s’éloigne de Dieu, lui s’applique à accroître sans cesse les membres de la famille du Père qui est dans les cieux. O mon Sauveur, vous m’avez donné l’exemple, accordez-moi la force de le suivre et de marcher toujours sur vos traces, en brisant d’abord sans doute toute chaîne du péché, mais ensuite les liens les plus légitimes pour être plus capable de travailler à votre oeuvre.

Notes et post-scriptum