- TD 8.66
- ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES
- LE DIMANCHE DE QUASIMODO
- Le Pèlerin, N. S., II, n° 69, 27 avril 1878, p. 271.
- TD 8, P. 66; CO 202.
- 1 ANARCHISTES
1 ANTIPATHIES
1 APPARITIONS DE JESUS-CHRIST
1 ATHEISME
1 BAPTEME
1 CHATIMENT DU PECHE
1 DOUCEUR
1 DOUCEUR DE JESUS-CHRIST
1 ESPERANCE
1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA GRACE
1 JESUS-CHRIST CHEF DE L'EGLISE
1 JEUDI SAINT
1 JUSTICE DE DIEU
1 MISSION DES LAICS
1 NATIVITE
1 ORDRE SURNATUREL
1 PAIX DE L'AME
1 PAQUES
1 PARDON
1 PROVIDENCE
1 REDEMPTION
1 RESURRECTION DE JESUS-CHRIST
1 SAMEDI SAINT
1 VIOLENCE - 27 avril 1878.
- Paris
Un contraste frappant se présente ici. Le prophète a dit: « Il n’y a pas de paix pour les impies ». Jésus-Christ ressuscité dit à ses disciples: « La paix soit avec vous ».
Point de paix pour l’impie. Regardez autour de vous. La sentence est-elle assez vérifiée. Les impies détestent les justes, mais ils se détestent pour le moins autant les uns les autres. Le plus grand supplice que Dieu puisse leur infliger ici-bas, c’est de permettre qu’à certains moments le règne de la justice soit suspendu; aussitôt vous les voyez entrer en fureur, en rage les uns contre les autres, et n’avoir de fin que quand ils se sont presque tous entredévorés. Ici rien d’admirable comme la conduite de la Providence, qui permet le choc des passions et des vices, avec leurs fureurs, leurs fraudes, leurs hypocrisies, leurs lâchetés, et qui combinent ces diverses formes de la nature humaine corrompue pour arriver au supplice réciproque que les coupables sont eux-mêmes condamnés à s’infliger. Non, il n’y a pas de paix pour les impies. L’impiété étant le désordre suprême, la paix ne pourra jamais se rencontrer avec elle sur le même terrain.
Pour Jésus-Christ, c’est tout l’opposé. Le prophète l’a salué comme la paix par excellence: « Et erit iste pax« . Sur son berceau les anges, après avoir chanté la gloire de Dieu, publient aussi la paix que le divin Enfant apporte aux hommes » « Et in terra pax hominibus« .
Près de mourir, Jésus adresse à ses apôtres ces admirables adieux: « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». Et à peine ressuscité, il n’a pour saluer ses apôtres, quand il se trouve au milieu d’eux, que ce salut touchant: « Paix avec vous, Pax vobis« .
C’est qu’en effet la paix est le plus grand de tous les biens. La paix, c’est la réconciliation du pécheur avec la justice divine; la paix, c’est l’assurance du pardon; la paix, c’est un Dieu se faisant homme pour réconcilier la terre avec le ciel; la paix, c’est l’ordre rétabli et le repos qui en découle; la paix, c’est la joie du bonheur obtenu; la paix, c’est la splendeur de l’innocence recouvrée.
Lorsque le samedi-saint, avant les fêtes de Pâques, les catéchumènes étaient baptisés, ils portaient leurs habits blancs pendant huit jours, et fortifiés par ces belles solennités, ils n’avaient qu’à rentrer dans la vie ordinaire. L’Eglise leur rappelait ce jour-là l’apparition miraculeuse de Jésus au milieu des siens, comme si elle leur eût dit: « Jésus est toujours là caché, invisible, se manifestant pas ses dons; mais ne craignez rien, allez en paix à travers les épreuves de la vie. Pour moi, je serai toujours là, vous distribuant mes dons pour vous maintenir dans l’ordre, dans la paix. Que ce soit votre cachet définitif comme disciples du Sauveur. Vous serez des hommes de paix, parce que vous serez des hommes de l’ordre surnaturel. Allez donc, et comme vous avez reçu la paix, communiquez-la à vos frères ».
Seigneur, donnez-nous la paix, et que l’on connaisse que nous sommes vos disciples à l’esprit de paix que nous ferons régner en nous et autour de nous.