- TD 7.36
- ARTICLES
- LES VILLES MORTES DU GOLFE DE LYON, PAR CHARLES LENTHERIC
- L'Assomption, II, n° 28, 15 février 1876, p. 25-26.
- TD 7, P. 36-37.
- 1 AGRICULTURE
1 COMMERCE
1 ENSEIGNEMENT DES SCIENCES
1 MISSIONNAIRES
2 LENTHERIC, CHARLES
3 AFRIQUE
3 AUDE, DEPARTEMENT
3 ESPAGNE
3 GAULES
3 GOLFE DU LION
3 HERAULT, DEPARTEMENT
3 MARSEILLE
3 MIDI
3 RHONE, DEPARTEMENT
3 SAINTES-MARIES-DE-LA-MER
3 STAOUELI - 15 février 1876.
- Nîmes
Le charmant volume dont nous donnons le titre, devrait être au moins entre les mains de tous les anciens assomptionnistes qui ont vu le jour depuis Marseille jusqu’aux côtes d’Espagne. Le travail incessant de la mer sur les côtes de notre Midi, et l’envahissement successif des roches, des cailloux, des sables, des limons, qui, tour-à-tour, forment des deltas, des étangs, des marais, des terres arables, avec une lente et inexorable régularité; ces époques périodiques de commerce, d’épidémie, d’agriculture, selon que la mer baigne plus profondément la terre ou se retire devant le grain de sable plus fort qu’elle; que de questions intéressants étudiées avec amour et intelligence, avec une érudition étendue et sûre, par un savant et un artiste! Quelle source d’émotions pour tout français qui s’intéresse encore aux souvenirs, à la gloire, aux intérêts, à l’avenir de son pays!
Donnez-vous, ami lecteur, le plaisir de savourer ces pages si vivantes, grâce à un style clair, vrai, ému. Lisez surtout le chapitre sur les Saintes Maries et leur vieille Eglise-fortesse. Les pages en sont écrites avec la plume du critique, repoussant les objections d’une sorte de science qui se croit magistrale parce qu’elle est affirmative, et avec le coeur d’un chrétien, dont la reconnaissance pour les amis de J.-C. chargés d’être les premiers apôtres des Gaules, s’échappe comme malgré lui dans les accents d’une foi qui ne peut plus se dissimuler.
En parcourant, avec l’auteur, les ruines pleines de charme et de tristesse de ces villes mortes ou mourantes, les restes, dont beaucoup ont déjà disparu, de ces évêchés, de ces abbayes qui furent et ne sont plus, on ne peut s’étonner que si l’homme passe vite, le souvenir de son séjour passe aussi; mais on se demande pourquoi les nations, que Dieu a faites guérissables, ne reviendraient pas un jour sur ces côtes accrues des conquêtes faites sur la mer, pourquoi le génie chrétien qui a conquis sur la fièvre Staouëli, en Afrique, ne vaincrait pas un jour les miasmes de l’Aude, de l’Hérault, du Rhône, et n’ouvrirait pas ses bras à un nouveau commerce, à une nouvelle agriculture, à de nouvelles études.
Jeunes et futurs ingénieurs, fils de l’Assomption, imitez M. Lenthéric, et sur ses traces, donnez-nous des travaux capables de soulever les voiles les plus épais du passé, et de nous ouvrir de fertiles horizons pour l’avenir.
E. D'ALZON.