- T2-540
- 1118
- Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.540
- Orig.ms. AC P.S.A.; D'A., T.D. 34, n. 13, pp. 66-67.
- 1 AUTORITE DU MAITRE
1 CROIX DE JESUS-CHRIST
1 DIRECTION SPIRITUELLE
1 EXAMEN PARTICULIER
1 PENITENCES
1 PERFECTION
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 VERTUS
1 VEUVES - A MADAME DOUMET
- DOUMET_MADAME
- le] 2 oct[obre 18]58.
- 2 oct 1858
- [Lavagnac,
Il y a, en effet, ma chère fille, quelque chose d’effrayant dans la croix de Notre-Seigneur. Il faut prendre son parti de souffrir, si l’on veut s’attacher à lui. Mais je vous ai toujours crue courageuse et femme de bonne volonté; l’examen que je vous ai imposé est très nécessaire pour vous faire rentrer en vous-même. Je pars du point que vous m’avez fixé vous-même. Vous voulez vous donner à Dieu, vous ne voulez pas que je vous fasse perdre le temps, vous voulez réparer celui que vous avez perdu, vous voulez purifier votre âme par la pénitence, vous êtes sous le sentiment du besoin que vous avez d’expier vos péchés; évidemment, sous ces diverses impressions je comprends qu’il y ait du trouble et de l’agitation dans votre âme. S’il n’y en avait pas, ou vous auriez une nature bien molle, ou vous prendriez les choses bien peu sérieusement. Ne repoussez donc pas vos préoccupations, au contraire; seulement, dirigez-les vers Dieu, vers la croix de Notre-Seigneur, qu’il faut que vous embrassiez courageusement, vers les sacrifices que vous avez à offrir, l’expiation à accomplir, les vertus à acquérir, la perfection à pratiquer. Ou je ne vous connais point, ou vous ne pouvez être à Dieu à demi: c’est tout ou rien. Maintenant, si je me trompe, dites-le moi et dites-moi aussi sur quoi vous devez être ménagée. Autrement, souvenez-vous que j’arrive avec l’intention de vous mener rondement, et de vous faire pratiquer la dépendance, la pauvreté, l’oraison, la mortification, enfin toutes les vertus d’une veuve qui veut se donner à Notre-Seigneur sans réserve.
Adieu, ma fille. A samedi matin(1). Priez, tenez-vous toute sous la main de Dieu, afin de profiter de toutes les grâces, dont il a les mains pleines.
E. D'ALZON.