Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.455

26 may 1858 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il la remercie d’une lettre relative à Rethel. -Il ira prier à Rochefort pour que la vente de Clichy réussisse. -Ses actions du collège de Nîmes. -Des livres à lui procurer.

Informations générales
  • T2-455
  • 1041
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.455
  • Orig.ms. ACR, AD 120; D'A., T.D. 22, n. 496, pp. 145-146.
Informations détaillées
  • 1 ACTIONS
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 INTEMPERIES
    1 LIVRES
    1 MAISONS D'EDUCATION CHRETIENNE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORDINATIONS
    1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DU CALVAIRE DE TOULOUSE
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 RETRAITES PASTORALES
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 CAUSSETTE, JEAN-BAPTISTE
    2 CHAMPEAU, LOUIS-DOMINIQUE
    2 DARBOY, GEORGES
    2 FABER, FREDERIC-WILLIAM
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 MORLOT, FRANCOIS-NICOLAS
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 TOURNEUR, LOUIS-VICTOR
    3 ANGLETERRE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MANS, LE
    3 NIMES
    3 PARIS, ARCHEVECHE
    3 PARIS, MONTREUIL
    3 PARIS, TERNES
    3 RETHEL
    3 ROCHEFORT-DU-GARD
    3 SEDAN
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 26 mai 1858.
  • 26 may 1858
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

La lettre de M. Tourneur est très intéressante, et je vous remercie de me l’envoyer(1). Demain, jeudi(2), je vais à Rochefort, et je vais mettre bien du monde en prière, pour que l’affaire de Clichy réussisse. Je n’ai jamais entendu de ma vie une tempête, comme celle que nous avons depuis hier; c’est du vent, mais tout est emporté. C’est à croire que la maison va crouler.

J’ai parlé avec Joséphine(3). Voici ce qu’elle se propose. Elle prêtera, le 1er juillet sur hypothèques 5.000 francs pour le patronage; elle prendra pour vous 5.000 francs d’actions, pourvu que vous acceptiez un billet de 3.000 francs du P. Laurent; elle me donnera, de la main à la main, 8.000 francs, que je pourrai vous prêter pour votre construction; mais son intention est que cela serve, capital ou intérêts, pour le noviciat. Elle m’aurait donné 12.000 francs. J’ai préféré qu’elle ne m’en remît que 8.000 et qu’elle vous prît des actions. Si vous croyez la seconde combinaison préférable, elle s’y prêtera, mais elle ne prendra pas d’actions.

Le P. Laurent m’écrit que la Visitation n’offre de Clichy que 250.000 francs. Avec quoi paierait-il les 100.000 francs, qu’il resterait à devoir?(4). Vous avez dû voir l’abbé Mermillod, rappelez-lui la retraite qu’il m’a promise pour le mois de janvier. Si vous allez en Angleterre, voudriez-vous m’en rapporter le livre sur Le Saint-Sacrement et les Progrès de la vie spirituelle de Faber, et ce qui aura paru de remarquable en fait de controverse, depuis le 1er janvier? Joséphine me paiera tout cela.

Je suis de plus en plus convaincu que le P. Caussette souhaite un rapprochement; je ne le désire pas moins que lui.

Adieu, ma fille, et tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D' ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 23 mai, Mère M.-Eugénie de Jésus informait le P. d'Alzon qu'elle avait demandé à M. Tourneur, curé de Sedan, des renseignements confidentiels sur Rethel et c'est sa réponse qu'elle communiquait au P. d'Alzon. Après avoir dit qu'il est lui-même à l'origine de la proposition faite au P. d'Alzon, M. Tourneur parle de l'implantation du collège dans un milieu rural en développement. Puis il écrit:
"La maison va bien, à ce que tout le monde me dit; mais je redoute le succès du début, parce que je crains que le personnel des professeurs, ne pouvant répondre assez à l'attente des parents, le découragement ne vienne promptement remplacer les espérances. Les professeurs sont cependant bien, pour la plupart; mais inexpérimentés, en fait d'éducation surtout, et sous ce rapport au-dessous de leur tâche. Le directeur est bien, calme, grave, réfléchi, pieux. Je ne suis point étonné qu'il songe à entrer dans une congrégation, et ce ne doit point être par dégoût pour l'enseignement, mais plutôt par difficulté de diriger des professeurs indépendants, sans lien, sans obéissance, sans fixité, sortis aujourd'hui d'une paroisse pour y rentrer demain, et n'ayant dans l'enseignement qu'une position essentiellement précaire [...] A mes yeux, les chances sont en ce moment ce qu'elles peuvent être de mieux pour une maison nouvelle. Le noyau est crée; il n'y a encore aucune déception, la confiance est encore entière".
2. Jeudi 26 mai. -La lettre est donc antidatée.
3. Joséphine Fabre.
4. Le 19 mai, le P. Laurent écrivait au P. d'Alzon: "A l'archevêché de Paris, on nous en veut toujours à cause des ordinations du Mans. On croit que c'est pour cause de doctrines que nous sommes allés de ce côté-là. Hier, la supérieure s'est vu obligée de dire à M. Darboy que la véritable raison, c'est le refus de Nîmes d'écrire à Paris. Il est bien certain que le cardinal avait demandé une lettre personnelle. Ce qui a bien étonné M. Darboy. La supérieure a ajouté que nous pensons à quitter Paris, et que certainement nous n'avions pour le faire aucune raison qui pût un tant soit peu concerner l'archevêché. C'est alors que M. Darboy lui a dit que Clichy pourrait très bien convenir à la Visitation qui est à Montreuil, et qui s'y trouve horriblement mal. Il voulait tout de suite en parler à l'archevêque; mais la supérieure a cru devoir se réserver les premières démarches. Et c'est aujourd'hui même qu'elle doit aller trouver la supérieure de la Visitation. Aujourd'hui, la supérieure de la Compassion doit visiter Clichy, et enfin, c'est encore aujourd'hui que le P. Hippolyte ira faire des propositions au P. Champeau, qui serait bien aise, dit-on de quitter les Ternes".
Aucune de ces démarches ne devait aboutir.