Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.246

7 jun 1857 Lamalou, GALABERT Victorin aa

Voeux pour son sacerdoce. -Il le pressent comme supérieur de la communauté de Rome et désire qu’il revienne docteur en droit canon. -Souvenir à M. Barre.-Tout semble fini pour Nîmes. -Commissions au P. Picard.

Informations générales
  • T2-246
  • 841
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.246
  • Orig.ms. ACR, AJ 9; D'A., T.D. 32, n. 9, pp. 7-8,
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLLEGES
    1 DROIT CANON
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 INDULGENCES
    1 ORDINATIONS
    1 PELERINAGES
    1 PETITS SEMINAIRES
    1 PRESSE
    1 PROPRETE
    1 SANTE
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 VERTUS RELIGIEUSES
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BARRE, LOUIS
    2 PAUL V
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 SOULAS, ANDRE
    3 ASSISE
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 LORETTE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • 7 juin 1857.
  • 7 jun 1857
  • Lamalou,
La lettre

Vous êtes donc prêtre, mon enfant. Hier, au moment où vous receviez l’onction sacerdotale, je disais la messe pour vous. Je vous remercie de celle que vous direz demain pour moi(1). Que Notre-Seigneur vous donne le zèle de sa maison! Vous savez que cet amour est le fond, la base, l’esprit de l’Assomption(2). J’ignore ce que je ferai de vous. Il est possible que je vous demande de rester encore un an à Rome, et, dans ce cas, il faudrait qu’à votre tour vous y pussiez remplir les fonctions de supérieur, supposé que je dusse vous confier quelques étudiants. Je ne vous dirai rien de positif avant le mois prochain. Il faut que vous vous appliquiez à beaucoup de régularité, d’esprit d’oraison, de force, de générosité, afin d’être un modèle des jeunes religieux. Il faut aussi que vous vous exerciez à beaucoup d’humilité, de douceur et de patience. Jetez sur tout cela un peu moins de distraction, un peu plus de propreté, et les choses seront à merveille.

Je ne voudrais pas que vous revinssiez de Rome sans le bonnet de docteur en droit canon. Je regrette que le P. Picard n’ait pas pu subir ses examens pour la théologie, mais il lui faut soigner sa santé(3). Dites à M. Barre que je le remercie bien de son souvenir. Je prie pour lui du fond du coeur. A Montpellier, plusieurs personnes m’assurent qu’il est attendu pour remplacer M. Soulas dans ses bonnes oeuvres. Je ne puis guère croire à cette nouvelle. Le bon abbé Soulas a laissé sa Congrégation à des influences que M. Barre n’accepterait probablement pas.

Je suis à Lamalou pour un petit mois. Je voudrais vous apprendre des nouvelles, cela m’est impossible. Dieu permet que notre pauvre Assomption de Nîmes soit ballottée. Après avoir cru un moment pouvoir lui rendre la vie, voilà que tout semble fini; mais, d’un autre côté, de bonnes espérances nous viennent d’ailleurs. Je refuse des collèges, des petits séminaires. Il faut croire que, si nous nous confions absolument à Dieu, il saura bien tirer le bien du mal.

Quand le Pape revient-il à Rome?(4)

Adieu, mon cher enfant. Mille choses au P. Picard. Croyez que je vous suis bien attaché par le coeur.

E. D’ALZON.

Que le Père Picard n’oublie pas les indulgences pour nous et les membres du T[iers]-O[rdre](5). Si [sa] santé exigeait son retour, laissez-le partir. Il faudra que nous l’employions l’an prochain. Ecrivez-moi les nouvelles de Rome. Les journaux ne disent pas tout ou disent fort tard.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
2. Cf. *Règle de l'Assomption*, I, 11: *Du voeu de se consacrer au salut des âmes*.
5. Indulgences accordées par Paul V aux religieux, et indulgence plénière pour les fêtes de l'Assomption et de saint Augustin. Cf. l'indult du 26 août 1857 (*Collectanea*, n. 3).1. Dans sa lettre du 30 mai, alors qu'il se préparait à l'ordinations dans la retraite, le Fr. Galabert rappelait au P. d'Alzon les étapes de sa vocation. Bien qu'il appartînt à une famille très catholique, il s'était déshabitué des pratiques religieuses, au risque d'être pris, comme saint Augustin, "dans les ronces de la sensualité". Un sermon du P. d'Alzon à l'Assomption, où le jeune Galabert, professait, tout en préparant sa thèse en médecine le ramena à Dieu. Il se confessa donc au P. d'Alzon qui lui dit en le congédiant et sans peut-être attacher d'importance à ses paroles: "Allez, mon enfant, du courage! Dieu vous appelle à de grandes choses". La recommandation ne s'effaça plus de sa mémoire; sans cesse il se demandait ce qu'elle signifiait, et la crainte qu'il avait d'en empêcher par sa faute l'accomplissement suffit à le retenir désormais dans la bonne voie. A la veille de devenir prêtre, il croit en découvrir le sens: Dieu avait exigé de lui le sacrifice absolu dans la vie religieuse et le Ministère apostolique.
2. Cf. *Règle de l'Assomption*, I, 11: *Du voeu de se consacrer au salut des âmes*.
3. Le P. Picard devait quitter Rome le 29 juin,
4. Pie IX accomplissait alors un voyage à travers les Etats Pontificaux, avec pèlerinages à Assise et à Lorette.
5. Indulgences accordées par Paul V aux religieux, et indulgence plénière pour les fêtes de l'Assomption et de saint Augustin. Cf. l'indult du 26 août 1857 (*Collectanea*, n. 3).