Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.219

1 apr 1857 [Paris, COMBIE_JULIETTE

Les raisons de son silence. -A propos d’une fugue à l’orphelinat. -Directives spirituelles.

Informations générales
  • T2-219
  • 815
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.219
  • Orig.ms. ACR, AM 167; D'A., T.D. 37, n. 57, pp. 141-142.
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 DOUCEUR
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 HUMILITE
    1 LIVRES
    1 PATIENCE
    1 PERFECTION
    1 PETITES PROTESTANTES
    1 REMEDES
    1 REPOS
    1 SANTE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 MALBOSC, PAULIN DE
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • le] 1er avril [18]57.
  • 1 apr 1857
  • [Paris,
La lettre

Le Frère Hippolyte, Joséphine, ma nièce, ma santé, voilà quatre motifs de mon silence. J’ai eu bien du monde, bien des affaires, et ma chère enfant a cru que son père l’oubliait. Jugement faux et téméraire de tout point. Il faut que vous sachiez que je reste au lit entre dix et douze heures. Voilà mon grand remède, mais le temps est diminué d’autant. Quoiqu’il en soit, vous gagnez, quand je ne vous écris pas, que je prie un peu plus pour vous. Ah! mon enfant, quand nous reverrons-nous? J’ai beau m’exciter à la sainte indifférence, j’ai bien envie de revoir ma fille.

L’ennui que vous a causé votre petite échappée est un des incidents d’une oeuvre comme la vôtre(1). Il faut prendre son parti d’avoir de ces moutons fugitifs. Toutefois, je vois avec bonheur que l’abbé B[arnouin] sait faire venir l’eau au moulin.

Vous êtes bien bonne, chère enfant, de vouloir prendre un peu de mes maux. A présent qu’ils sont plus tolérables, je vous préviens que je ne me sens point disposé à vous en faire part. Voyez-vous, il me semblait qu’il n’y avait rien que je ne fusse prêt à partager avec vous, et voilà quelque chose que je veux garder pour moi. Le coeur humain est singulièrement façonné! Je voudrais pourtant bien vous donner un peu d’humilité, car entre nous soit dit, il est temps qu’elle vous pousse. Cherchez-la au pied de la croix, réfugiez-vous sous le manteau de pourpre qui recouvrait toutes les humiliations de Jésus, votre époux. Faites-vous, comme lui et par amour pour lui, petite, douce et patiente. C’est ce qu’il préfère trouver dans les coeurs, ou il veut prendre son repos. Laissez les autres; que tout soit entre vous et lui. Oh! mon enfant, je suis pris quelquefois d’accès de perfection pour votre âme. Quand la réaliserons-nous?

Votre cousine a été admirable au milieu des rudesses de son frère. Si vous pouviez lire couramment l’anglais, je vous indiquerais quelques livres. Mais l’essentiel, c’est que vous luttiez contre vous pour devenir extrêmement sainte. Le moment approche où il faudra travailler plus que jamais.

Adieu, bien chère enfant. Tout à vous avec un coeur de père bien dévoué.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Une des petites protestantes s'était évadée de l'orphelinat,"et nous avons dû lui refuser à son retour l'entrée de la maison", écrit l'abbé Barnouin. (OI 19).1. Une des petites protestantes s'était évadée de l'orphelinat,"et nous avons dû lui refuser à son retour l'entrée de la maison", écrit l'abbé Barnouin. (OI 19).