Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.565

16 jul 1855 [Lavagnac, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

C’est lui qui a recommandé l’abbé Gay, il serait gêné pour en présenter un autre. – Mgr de la Bouillerie réussit à Carcassonne. – Lutte avec ses parents pour sauver Nîmes.

Informations générales
  • T1-565
  • 524
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.565
  • Orig. ms. ACR, AD 1017: D'A., T.D. 21, n. 313, p. 176.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLICITE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CRUCIFIX
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 INDULGENCES
    1 NONCE
    1 PARENTE
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 JARICOT, PAULINE
    2 LA BOUILLERIE, FRANCOIS DE
    2 NANQUETTE, JEAN-JACQUES
    2 SACCONI, CARLO
    2 VAILHE, SIMEON
    3 CARCASSONNE
    3 NIMES
    3 NIMES, EVECHE
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 16 juillet 1855].
  • 16 jul 1855
  • [Lavagnac,
La lettre

Ma chère fille,

Les deux crucifix que vous avez reçus sont ceux que vous aviez demandés, indulgenciés comme vous l’aviez désiré. C’est moi qui ai fait écrire de Rome au nonce, pour avoir M. G[ay]. Mon ami a pu y être pour quelque chose, mais je crois que l’ordre est venu d’étudier notre cher abbé, du Quirinal. Quant à celui que vous m’indiquez, je l’accepte de tout coeur, mais je suis assez embarrassé, après avoir si fort poussé M. G[ay]. Toutefois, si vous pensez que je doive encore agir, je suis tout prêt[1]. Mais peut-être ferai-je mieux d’arriver à Paris le 23 ou le 24. Répondez-moi un mot à Nîmes, où je serai demain. D’autre part, ne ferai-je pas mieux de me tenir à l’écart, de peur de passer pour trop intrigant?

Il me semble que je vais mieux. L’abbé de la Bouillerie prend très bien à Carcassonne[2]. Il pourrait à coup sûr vous y appeler; il n’y a rien dans tout ce diocèse. Des filles qui n’auraient pas l’accent gascon y feraient des merveilles.

Adieu et tout vôtre en Notre-Seigneur.

16 juillet 55.

J’ajoute[3] que j’ai eu une journée de luttes terribles, pour obtenir que l’on me donne Anglas et que Nîmes ne soit pas fermé l’an prochain. Le reste est entre les mains de Dieu. S’il envoie des élèves[4], il prouvera qu’il veut l’existence de la maison; sinon, nous nous retirerons. Adieu. Priez pour votre père.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 13 juillet, Mère M.-Eugénie écrivait: <>. Le P. d'Alzon qui a recommandé personnellement au nonce M. l'abbé Gay hésite à faire une nouvelle intervention pour un autre auprès du nonce.
2. Mgr de la Bouillerie, nommé évêque de Carcassonne le 6 février 1855, avait été sacré à Paris le 20 mai 1855, après quoi il prit possession de son siège.
3. Ce post-scriptum est écrit sur une feuille à part et daté du 16 juillet par le P. Vailhé, comme venant à la suite de la lettre de ce même jour.
4. Autre indice de la crise financière qui menace de plus en plus près la maison de Nîmes. Pour la remettre dans un contexte plus large que celui d'une mauvaise gestion, ce qui n'est pas le cas, il importe de se rappeler qu'après la reprise des affaires en 1850, une nouvelle récession économique s'amorce et culmine en 1857. De plus, la liberté de l'enseignement secondaire, faisant surgir un peu partout et sans plan d'ensemble des institutions scolaires, avait ouvert les voies aux aléas de la concurrence qui pouvait entraîner la baisse des élèves dans tel établissement au profit de tel autre. Enfin, l'exemple contemporain de la faillite des oeuvres de Pauline Jaricot suffit à replacer dans la grande histoire la détresse des oeuvres de l'Assomption à la même époque où, dans l'opinion publique, toute faillite était une infamie.