- T1-494
- 455
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.494
- Orig.ms. ACR, AD 967; D'A., T.D. 21, n. 263, pp. 152-153.
- 1 ADORATION PERPETUELLE
1 COLONIES AGRICOLES
1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
1 FONDATION D'UN INSTITUT RELIGIEUX
1 FRERES CONVERS
1 ORPHELINS
1 PENSIONS
1 PETITES PROTESTANTES
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 TIERS-ORDRE FEMININ
2 AMBROISE, PERE
2 AUBIGNY, MADAME D'
2 BOLZE, MARIE-GERTRUDE
2 COMBIE, DAMES
2 DUPANLOUP, FELIX
2 ESCURES, MADAME GAILLARD D'
2 FABRE, JOSEPHINE
2 GAUME, JEAN-ALEXIS
2 JELOWICKI, ALEXANDRE
2 NAPOLEON III
2 REGIS, EULALIE DE
2 REVOIL, MADAME HENRI-ANTOINE
2 SAINT-PREGNON, MADAME DE
2 SOULAS, ANDRE
2 VENTURA, GIOACCHINO
3 ILE DE RE
3 MIREMAN
3 NIMES
3 NIMES, EVECHE - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- 29 nov[embre 18]54.
- 29 nov 1854
- Mireman,
Puisque Dieu semble vouloir que je vous voie peu, ma chère fille, je veux au moins profiter de toutes les occasions que j’ai de vous parler. Me voici à Mireman pour trente-six heures. Je profite de mon repos pour revenir sur une foule de choses que je puis avoir oubliées.
1° Monsieur votre frère. M. Soulas m’écrivit, il y a quelque temps, qu’il était mécontent de lui. Je priai M. Soulas de l’engager à venir me voir. Il paraît que cette invitation seule suffit pour produire un excellent effet. Depuis lors, M. Soulas en est très content. Ce bon abbé réclame sa pension. Je vous propose de lui remettre 300 francs, que je vous prierai de remettre à Mme d’Aubigny pour l’oeuvre des tabernacles. M. Soulas croit qu’on lui doit 600 francs. Quant à moi, d’après mes comptes, je crois lui avoir remis tout ce que vous m’avez confié.
2° L’oeuvre de Mireman va bien au moral. Nous avons 10 Frères convers et un assez grand nombre de petits orphelins, mais mes finances sont très courtes. Je fais faire les comptes à part, nous sommes réellement écrasés. Avec cela, j’espère que cette oeuvre prendra un heureux développement. Il me semble que Dieu la bénit.
3° Vous ai-je écrit que le P. Ambroise était parti?
4° Nous avons ici besoin de bras. Si le P. Jélowicki croit pouvoir nous envoyer quelques Polonais, dont le gouvernement serait peut-être bien aise de débarrasser l’île de Ré, nous pourrions les lui prendre, supposé qu’ils fussent bons ouvriers. Mais il faudrait des hommes profondément chrétiens et dont on pût faire un jour des religieux. Je voulais lui en écrire, mais il me semble qu’une conversation de vous vaudra encore mieux.
5° Mlle Combié commence fort doucement l’oeuvre des petites protestantes. Cela ira tout seul, sans que j’aie à m’en mêler beaucoup.
6° Louise Bolze vous arrive au grand galop, et, ce qui est plus important, sa mère donne son consentement. Cependant, il y faut aller encore un peu doucement, mais Louise sera chez vous avant six mois.
7° Quant à votre fondation ici, je prépare toutes choses de mon mieux. D’abord j’en parle tant que je puis; ensuite, je déclare que je m’opposerai à ce que l’on fasse venir les Visitandines, tant que vous ne serez pas ici. Cela ne fait pas [de] difficulté, mais ce qu’il y a de mieux, c’est que je trouve dans Mlle de Régis un concours admirable. Elle m’offre de se mettre à la tête des tertiaires qui voudront pratiquer la règle dans toute sa rigueur. Comme elle est admirablement posée dans Nîmes, cela produira un excellent effet. Mlle Fabre, avec moins d’esprit, les demoiselles Combié avec autant de dévouement s’y mettront également, je l’espère. Mlle de Régis veut absolument entreprendre Mlle de Pélissier, quand elle sera ici, et Mme Revoil nous viendra très sûrement en aide pour combattre l’influence de Mme de Saint-Prégn[on]. Je commence à dire que je veux grouper toutes les oeuvres de Nîmes autour de l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, et cette adoration, c’est aux religieuses de l’Assomption que je veux la confier. Ceci prend peu à peu la consistance d’un fait accompli. Il est évident qu’il faudra que les fondatrices aient, en commençant, quelque chose à souffrir, mais il me semble que ce sera de courte durée et que, plus tard, vous pourrez faire parmi nous un bien très grand.
Enfin, — car, pour ce soir, en voilà assez –, savez-vous que le P. Ventura veut nous donner l’abbé Gaume pour évêque? Il est possible qu’il réussisse. La nomination à l’Académie de Mgr Dupanloup a été un acte d’opposition au pouvoir. L’empereur pourrait fort bien riposter par M. Gaume. Je laisse faire. Dieu veuille qu’au milieu de tant d’excellents candidats nous n’en trouvions pas quelqu’un, qui passe par maille et qui soit le revers de ces belles médailles!
Ma santé semble se fortifier. Je prends des précautions et je crois bien aller. Je suis bien heureux, ma chère fille, des détails que vous me donnez sur la vôtre. Adieu, Je ne me relirai pas. Il me semble que je bavarde depuis une heure, mais il fallait revenir un peu sur le passé pour être à notre courant.
E. D'ALZON.