- T1-346
- 315
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.346
- Orig.ms. ACR, AN 40; D'A., T.D. 38, n. 40, pp. 172-173.
- 1 AFFRANCHISSEMENT SPIRITUEL
1 COMMUNION FREQUENTE
1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
1 DIRECTION SPIRITUELLE
1 DISCIPLINE INSTRUMENT
1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
1 ORAISON
1 PENITENCES
1 PERSEVERANCE
1 PREDICATION DE RETRAITES
1 PRIERE LES BRAS EN CROIX
1 TIERS-ORDRE FEMININ
1 VIE ACTIVE
1 VOEUX DU TIERS-ORDRE
2 ROUSSEAUX, MESDEMOISELLES
3 PARIS - A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
- ESCURES Comtesse
- 27 oct[obre 18]53.
- 27 oct 1853
- Nîmes,
- Mademoiselle
Mademoiselle de Pélissier
13, avenue Marbeuf, près les Champs Elysées
Paris.
Ma bonne fille,
Je ne veux pas non plus attendre mon arrivée à Paris, pour vous dire toute la joie que me cause votre lettre. Quelle différence entre ma fille d’aujourd’hui et ma fille d’il y a trois ans! Je prêcherai la retraite du Tiers-Ordre, et, puisque vous voulez vous faire diriger, voici ce que je vous prescris.
Vous communierez une fois de plus par semaine, c’est-à-dire quatre fois. Vous réciterez tous les jours cinq Pater et cinq Ave, les bras en croix, pour demander à Notre-Seigneur l’esprit de crucifiement intérieur. Passez le plus longtemps possible auprès du Saint-Sacrement, pour lui demander deux choses: 1° l’esprit d’oraison; 2° d’ôter à votre vie son inutilité. Je veux faire de vous une sainte, mais il faut étudier quel degré d’action vous devez mettre dans votre vie; c’est pendant la retraite que je vais vous faire faire, que nous déciderons ces choses-là. Je vous conjure d’offrir quelques mortifications, pour obtenir que nous sachions bien clairement sur quoi doit porter votre conversion. Vous avez eu tort d’interrompre vos communions pendant un mois; il faut redevenir un peu forte. Je vous conjure de bien vous préparer à me dire toutes vos misères, toutes vos peines. Notre-Seigneur me donne pour vous un coeur tous les jours plus paternel; vous me faites l’effet, par moments, de ces malades qui auraient bien bonne envie de se bien porter, et qui ne peuvent mettre une jambe devant l’autre. Je veux prendre votre pauvre âme et la porter là où Notre-Seigneur la veut. Priez donc bien, et souvenez-vous que le grand sacrifice de la croix commença par un ennui profond dans l’âme de Notre-Seigneur.
Si vous trouvez que la discipline vous fasse du bien, prenez-la un peu généreusement, sinon laissez-la pour quelque temps. C’est à vous à juger des résultats qu’elle a pour vous; mais ce que je vous demande, c’est de persévérer dans l’oraison et d’y avancer, malgré vents et marées. Où en sont vos affaires pécuniaires? Il faut bien y mettre ordre, si vous voulez vous occuper de quelques bonnes oeuvres.
Pensez-vous que les demoiselles des Rousseaux pourraient venir à la retraite du T(iers]-O[rdre]? Elle aura lieu vers le 15 novembre. On les y recevrait, je crois, très volontiers, si elles voulaient faire partie du T[iers]-O[rdre] et commencer à faire quelques bonnes oeuvres.
Adieu, ma bonne fille. Je ne sais pourquoi j’espère beaucoup de nos prochaines conversations; nous chercherons à les rendre utiles autant que faire se pourra, de telle façon que vous en rapportiez le désir de devenir une sainte. Tout à vous, mon enfant, avec un coeur qui se dilate dans l’espoir de vous rendre tout à fait bonne. Je désirerais, à la fin de la retraite, vous faire prendre au moins quelques engagements. Songez-y. Ecrivez-moi d’avance vos pensées là-dessus. Que pensez-vous de l’idée de faire pour un temps les trois voeux?
E. D'ALZON.