- T1-314
- 282
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.314
- Orig.ms. ACR, AD 906; D'A., T.D. 21, n. 163, pp. 99-100.
- 1 COLONIES AGRICOLES
1 SALUT DES AMES
2 MILLERET, EUGENE
2 MILLERET, MADAME EUGENE
2 REVEILHE, MADAME
2 SOULAS, ANDRE
3 ALGERIE
3 LAVAGNAC
3 MIREMAN
3 MONTPELLIER
3 NIMES
3 SETE - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 25 juillet 1853].
- 25 jul 1853
- [Lavagnac,
Ma bien chère fille,
Je vous remercie des efforts que vous avez faits pour m’écrire, souffrante comme vous l’êtes. Je suis sur le point de quitter Lavagnac. Demain matin, je serai à Cette, après-demain à Nîmes. Vous pouvez, si vous le voulez, m’envoyer votre frère[1] à Mireman pour quelque temps; d’ici là je lui chercherai quelque chose comme vous le désirez. Je suis partagé entre le désir de tenter moi-même la conversion de votre frère et la crainte qu’il ne nous jouât quelque mauvais tour, en parlant trop. Je suis absolument à votre disposition et bien heureux, non pas de cette marque de confiance, je voudrais mille fois que le motif n’en subsistât pas, mais de pouvoir alléger votre peine en quelque chose. Ainsi jugez vous-même, vous le pouvez mieux que moi, s’il y a quelque possibilité que je puisse faire quelque bien à Monsieur votre frère. Si le séjour de Mireman peut lui convenir, je ne pense pas que huit ou quinze jours passés ici lui fissent tort ou nous en fissent. Enfin, mon enfant, je suis à vous de la tête aux pieds, en passant par le coeur, quoique vous me reprochiez de ne pas vous en montrer assez. Voulez-vous que je cherche à le colloquer en Algérie? Un de mes excellents amis, M. l’abbé Soulas[2], a une colonie agricole. Voulez-vous que je voie si on peut l’y caser? De quoi peut-il s’occuper? A quoi est-il propre? Vous m’aviez parlé d’une fabrication de couleurs pour les étoffes, mais ceci n’a guère de chance de succès à la campagne.
Si vous pouvez me renseigner, expédiez-le moi. Vous comprenez avec quels égards je suis disposé à traiter votre frère. Mais ne trouvez-vous pas que lui témoigner trop de déférence serait s’exposer à recommencer ce qu’on lui reproche? Dirigez-moi, ma fille, et croyez que j’irai au devant de toutes vos indications, autant qu’il dépendra de moi. Je voudrais faire du bien à cette pauvre âme, je voudrais la relever un peu, s’il y a moyen. Ecrivez-moi à Nîmes. Vous pouvez faire partir immédiatement ce pauvre malheureux, si cela presse. Je lui donnerai bien volontiers l’hospitalité, tant que vous le voudrez; seulement, il sera pauvrement nourri.
Adieu, ma chère fille. Je n’ai plus une minute. Je vous écrirai de Nîmes. Je ne me relis pas. Merci de ce que vous faites pour la nièce de Mme Réveilhe. Je communiquerai à celle-ci les renseignements que vous m’envoyez.
E. D'ALZON.2. L'abbé Soulas (1808-1857) était un ami du P. d'Alzon depuis son séminaire à Montpellier. A sa mort, en 1857, il écrivit à son éloge un article dans *l'Univers.* L'oeuvre principale de l'abbé Soudas a été dans le diocèse de Montpellier la fondation des Soeurs garde-malades de Notre Dame Auxiliatrice.