Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.262

12 apr 1853 [Nîmes], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il vient d’écrire au P. Laurent qu’il n’ira pas dans une maison achetée malgré elle. – La vraie raison en est qu’il ne tient pas à ce que les deux communautés soient trop éloignées pour leur mutuelle sanctification.

Informations générales
  • T1-262
  • 240
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.262
  • Orig.ms. ACR, AD 878; D'A.,T.D. 21, n. 135, p.84.
Informations détaillées
  • 1 GLOIRE DE DIEU
    1 PATIENCE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    2 AMBROISE, PERE
    2 LAURENT, CHARLES
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 12 avril [18]53.
  • 12 apr 1853
  • [Nîmes],
La lettre

Je vous écrivais hier que je consentirais à rester un an dans notre bicoque. Vous me faites la même proposition, je l’accepte s’il est besoin. Quelque chose me dit de ne pas me presser. Est-ce grâce de Dieu? Est-ce lassitude? Je ne sais, mais j’ai besoin de donner à Dieu ce témoignage que, dans son oeuvre, je ne veux pas mettre de mon caractère, toujours pressé, comme vous savez. J’écris au P. Laurent que jamais je n’irai dans un local, pour lequel vous auriez une trop forte opposition. Mettez qu’elle ne soit pas fondée. De véritables amis sont un bien trop précieux pour ne pas savoir quelquefois leur sacrifier quelque chose.

Aller à Paris m’est impossible absolument. Mais la question n’est pas à comparer local à local. L’important, c’est la situation et les raisons relatives aux deux communautés. Voilà ce qui me frappe. Je ne dis rien de ce dernier motif au P. Laurent, qui, si je ne me trompe, est poussé par le P. Ambroise[1]. Mais il faut laisser tomber tout cela. Puisque nos deux maisons doivent aller ensemble, il ne faut pas qu’elles se trouvent à des distances trop énormes. Et puis, même au point de vue matériel, n’est-il pas évident que, si nous faisons quelque chose pour vous, vous ferez quelque chose pour nous? Mais je ne veux pas toucher cette corde, bonne à faire vibrer pour d’autres., Entre nous, ma fille, n’est-ce pas qu’il y a d’autres raisons? Ce sont ces rapports si utiles à la gloire de Dieu et qui s’établissent pour la sanctification des uns et des autres.

Adieu. Je ne me relis pas. Attendons, encore une fois. Cela vaut mieux.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Un prêtre novice, qui n'était pour rien dans cette affaire.