- T1-211
- 195
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.211
- Orig.ms. ACR, AD 852; D'A., T.D. 21, n. 109, pp. 69-70.
- 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
1 AVENT
1 BATIMENTS DU NOVICIAT
1 CIBOIRE
1 COLLEGE DE NIMES
1 DISCIPLINE INSTRUMENT
1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
1 MISSION DU CAP
1 MORTIFICATION
1 MORTIFICATION CORPORELLE
1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
1 ORAISON
1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
1 SUPERIEURE GENERALE
1 UNION A JESUS-CHRIST
2 CHARLES, ENFANT
2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
2 LAURENT, CHARLES
3 CAP, LE
3 METZ
3 MIREMAN
3 NIMES
3 PARIS
3 PARIS, FAUBOURG-SAINT-HONORE - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 20 nov[embre] 1852.
- 20 nov 1852
- Nîmes,
- Evêché de Nîmes
Ma chère fille,
Votre lettre m’arrive avec quelques autres, mais je veux vous répondre sur- le-champ. J’attendrai pour le ciboire; je préfère quelque chose de bien et prendre patience. Je l’ai écrit au P. Laurent. Et puisque son nom vient sous ma plume, je veux vous parler de lui. Ne se met-il pas dans la tête de faire le noviciat à Paris? Je lui ai répondu qu’à Paris il ne pouvait y avoir de noviciat, pas plus qu’à Nîmes; Mireman devra être de longues années notre berceau. Les choses commencent à s’y bien établir; il faut les y développer, voilà tout. Plus tard, nous verrons ce qu’il y aura à faire dans les environs de Paris. Dieu semble nous bénir dans la voie que nous suivons, il faut y rester[1].
Vous ai-je dit que nous avions 16 à 17 Frères convers, 18 même, je crois, en comprenant le petit Charles qui n’est encore qu’un enfant? Une pépinière se formera peu à peu, je n’en doute pas, mais les perpétuelles transplantations ne valent rien.
De tout ce que je vois au fond de votre âme depuis quelque temps, je m’aperçois que j’ai eu un tort immense envers vous, c’est de ne vous avoir pas assez poussée à toute perfection, ou plutôt à toute la perfection d’une religieuse supérieure. Je suis obligé de réparer le temps perdu; et des quatre points que vous me signalez vous-même, je ne sais trop sur lequel je dois insister le plus, car ils me paraissent tous également nécessaires[2]. Vous me paraissez portée à l’oraison et à la mortification. Je ne veux pas y mettre d’obstacle, et, malgré vos répugnances, laissez-moi vous imposer de passer tous les soirs, non pas une demi-heure, mais dix minutes devant le Saint- Sacrement. Je ne pense pas devoir vous imposer rien de fatigant, mais habituellement mettez trois fois par semaine de l’absinthe à quelque chose de vos repas. Le vendredi, portez pendant toute la matinée jusqu’au dîner un bracelet en crin. Je ne veux pas autre chose pour à présent. Seulement pour une seule fois, et afin de sentir l’autorité qui vous fait avancer, vous prierez Soeur M[arie]-Walburge[3] de vous donner la discipline pendant un Pater et un Ave, Maria.
L’affaire du Cap me préoccupe bien. Evidemment vous ne pouvez accepter leurs novices. S’ils veulent des Filles de Charité, qu’ils en fassent venir, mais il faut tenir à la règle. Evidemment il y a quelque chose à faire. Toutefois je renoncerai avec peine à cette fondation, à moins qu’on ne la transportât au Cap.
Adieu, ma chère fille. Il faut vous quitter. Vivons dans une grande union à Jésus-Naissant pendant ces quatre semaines. Je prie avec bien de l’affection pour vous et toutes vos filles. Il me vient encore des élèves; c’est vraiment inouï. Adieu et tout vôtre en Notre-Seigneur.
E. D'ALZON.2. Se rendant de Paris à Metz, et préférant en chemin de fer la réflexion au bavardage qui la fatigue, Mère M.-Eugénie écrivait au P. d'Alzon, le 14 novembre, qu'elle était <<tombée sur quatre paroles d'un saint homme, qui lui donnaient assez à réfléchir; tout le monde dit-il, sait ce qu'il y a à faire pour arriver à ressembler à Notre-Seigneur: *une mortification universelle, l'humilité de coeur l'oraison continuelle et la conformité à la volonté de Dieu*.
3. Soeur Marie-Walburge Howly, entrée à l'Assomption, le 5 octobre 1850.