Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.192

6 aug 1852 Nîmes, ESCURES Comtesse

Si elle vient à Nîmes vers la fin d’août, il pourra s’entretenir avec elle. – La lutte intérieure qu’elle subit peut tourner à bien. – Il attend d’elle une lettre sur l’état de son âme.

Informations générales
  • T1-192
  • 175
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.192
  • Orig.ms. ACR, AN 21; D'A., T.D. 38, n.21, pp. 134-136.
Informations détaillées
  • 1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 DESINTERESSEMENT DE L'APOTRE
    1 GALLICANISME
    1 REFORME DE L'INTELLIGENCE
    1 REFORME DU COEUR
    1 REFORME LITURGIQUE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 TRISTESSE
    1 ULTRAMONTANISME
    2 LAURENT, CHARLES
    3 ANGLETERRE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PARIS, FAUBOURG-SAINT-HONORE
    3 ROME
  • A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • le 6 août 1852.
  • 6 aug 1852
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
  • Mademoiselle
    Mademoiselle Amélie de Pélissier Hôtel de France aux Eaux-Bonnes Basses-Pyrénées.
La lettre

Je veux vous répondre sur le champ, ma chère fille, et vous dire que, si vous savez découvrir les moindres nuances, vous verrez dans cette lettre et toute mon affection et tout mon désir de vous faire le plus grand bien. Je regrette bien vivement de ne pouvoir vous voir; arrangez-vous donc pour arriver ici vers le 28 août. Nous aurons au moins deux autres jours, et je vous promets une causerie de trois ou quatre heures, s’il le faut, enfin tout le temps nécessaire pour mettre votre âme en paix. Il y a des choses que je ne puis approuver chez vous, et vous avez tort de croire que mon intérêt et mon attachement diminuent, parce que je ne vous approuve pas entièrement.

Votre tristesse, ma chère fille, ne me surprend pas le moins du monde. Les agitations que vous éprouvez en sont cause, et il faut bien avoir la force de supporter une lutte intérieure, qui, je l’espère et d’après ce que vous me dites, tournera à bien. Qui peut dire que vous n’eussiez pas besoin de ce dernier ébranlement? Il me semble qu’il vous fera du bien en vous montrant plus vous-même à vous-même. Si, au milieu de toutes vos angoisses, vous sentez la pensée de Dieu venir dominer votre âme, ne vous y opposez pas, je vous en conjure. Qui sait où Dieu vous pousse? Peu à peu la lumière se fera; mais, je vous le répète, je désire de la manière la plus vive vous voir avant mon départ pour Paris. Je ne partirai pas avant le 2 ou 3 septembre; mais, je vous en conjure, ne vous faites pas attendre trop longtemps.

Je souhaite que ces quelques lignes vous fassent du bien; elles vous prouveront que vous avez un père obligé à vous dire ce qui fâche, mais dont le coeur est tout vôtre. Ceci n’est point une nuance, mais une couleur très prononcée. Nous prendrons votre petit homme. M. Laurent arrive ici demain, je lui en parlerai.

J’attends encore une lettre de vous. Je la veux absolument, afin de m’apprendre si ma chère Amélie est plus calme et si elle a repris sa confiance pour un père qui lui est bien profondément attaché, malgré sa sécheresse.

Adieu, mon enfant. Au revoir dans trois semaines, si vous le voulez. Tout à vous avec le coeur le moins sec et le plus paternel.

Je voudrais bien que vous pussiez m’écrire un peu plus longuement et sur l’état de votre âme, et sur vos dispositions de piété.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum