- T1-185
- 167
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.185
- Orig.ms. ACR, AD 834; D'A., T.D. 21, n. 91, pp. 59-60.
- 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
1 AMOUR DU CHRIST
1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
1 COMMANDEMENTS DE DIEU
1 EXAMEN DES JEUNES PRETRES
1 MISSION DU CAP
1 PENITENCES
1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
1 PRETRE
1 REFORME DE LA VOLONTE
1 SUPERIEURE
1 VIE ACTIVE
1 VIE CONTEMPLATIVE
1 VIE DE PRIERE
2 CART, JEAN-FRANCOIS
2 GAUDE, MARIE-RODRIGUEZ
2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
3 CAP, LE
3 NIMES
3 NIMES, DIOCESE
3 NIMES, RUE DU PONT DE LA SERVIE - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 10 juillet 1852.
- 10 jul 1852
- Nîmes,
- Maison de l'Assomption
Ma chère fille,
Je n’ai pas répondu à votre lettre du 3, parce que nous avions les examens des jeunes prêtres qui m’ont un peu cassé la tête[1]. Cependant, quoique nous soyons à samedi, je veux trouver un moment pour vous écrire. Vous dites bien vrai, quand vous parlez de la difficulté où une supérieure se trouve d’accomplir simultanément ses devoirs comme supérieure et ses devoirs de religieuse, et d’unir ainsi les deux vies d’action et de contemplation. C’est pour moi une lutte continuelle, et je partage tout ce que vous souffrez pour arriver à quelque chose de bien qui satisfasse ma conscience sur ces deux points, en apparence contradictoires. Le meilleur parti à prendre et auquel je tâche de m’arrêter, c’est de m’exercer à prier en faisant des oeuvres de charité. Je n’en viens pas toujours à bout, mais il me semble pourtant que par là j’obtiens quelque chose.
Je vois toujours avec une profonde douleur, ma chère enfant, votre disposition à l’indépendance. Elle ne diminue pas, et elle gâte le peu de bien que vous pouvez faire: Ecce in sacrificiis vestris invenitur voluntas vestra[2]. Voilà un texte sur lequel vous auriez bien besoin de méditer un peu sérieusement. Pourquoi priver vos mortifications du mérite de l’obéissance? Et, d’un autre côté, cette amitié que vous avez le bonheur de porter à Notre-Seigneur est quelque chose de bien précieux. Je vous engage à la conserver et à la faire grandir par tout ce que votre piété pourra vous suggérer envers lui.
Je ne puis rien vous dire pour Soeur Th[érèse]-Em[manuel]. Ces inégalités sont de grandes croix pour ceux qui y sont exposés, et je sais combien je suis humilié, quand je m’aperçois que je m’y suis laissé aller à l’égard de ceux qui m’entourent. Pour vous qui avez une si grande égalité extérieure, profitez-en et souvenez-vous que c’est un bien puissant moyen d’action, dont vous aurez un jour à rendre compte.
L’ancienne maison des Carmélites est toute bouleversée; il n’y a plus à y songer[3]. Pour le moment, il faut laisser un peu dormir la chose. L’évêque y est tout opposé, mais cela reviendra. Priez pour moi.
Il me revient des petites menées, de la part des Jésuites, au-dessus ou au-dessous desquelles je ne me mets pas assez en saint et puis j’en suis tout humilié. Je préfère autant que Soeur Marie-Rodriguez parte pour Richmond. Avez-vous des nouvelles du Cap?
Adieu, ma chère fille. Je suis fort triste ces jours-ci, mais d’une tristesse que je crois m’être utile pour mon salut. Tout à vous, avec une bien entière affection.
E. D'ALZON.3. Mère M.-Eugénie avait songé à cette maison <>, écrivait-elle le 3 juillet. - Il s'agissait de la maison Paradan, rue de la Servie, en face de l'entrée du collège, où le Carmel de Nîmes fut installé par le P. d'Alzon et y demeura de 1843 à 1848.2. Is. 58,3.