- T1-151
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- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.151
- Orig.ms. ACR, AL 173; D'A., T.D. 34, n. 6, pp. 283-284.
- 1 ACTION DE GRACES
1 EMPLOI DU TEMPS
1 FIDELITE A LA GRACE
1 PREDICATIONS DE CAREME
1 RENONCEMENT - A MADAME DE ROCHER
- ROCHER_MADAME
- le 22 mars 1852.
- 22 mar 1852
- Paris, Faubourg Saint-Honoré, 234.
- Maison de l'Assomption
Je suis bien heureux, ma chère enfant, que vous ne puissiez plus vous passer de m’écrire, puisque j’ai la joie de recevoir de vos nouvelles, et je puis vous assurer que je les attendais avec un véritable empressement. Ne croyez pas que le temps que je mets à vous lire soit pour moi du temps perdu; je le crois, au contraire, très bien employé et à vous lire et à vous répondre. Du moment que je me suis chargé de vous devant Dieu, il est évident que j’ai dû tenir un très grand compte de tout ce qui vous intéresse.
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Cette lettre commencée avant-hier a été interrompue bien malgré moi, ma chère fille, et je ne puis la reprendre qu’à présent. Dieu vous accorde donc bien des grâces et vous presse de vous donner toujours plus à lui. Courage! Courage! Ne perdons pas un moment et souvenons-nous qu’il est indispensable de nous renoncer sans cesse, de mourir à nous-même et de profiter de toute consolation qui vient surabonder dans notre âme, pour nous donner toujours avec un zèle plus grand à ce qui est demandé de nous. Que de sacrifices ne doivent pas payer, pour un coeur reconnaissant, ce que Dieu met dans le vôtre! J’espère donc que cette ferveur, que vous me dites être venue réchauffer votre misère, sera pour vous un point de départ tout nouveau et que, avec la grâce de Notre-Seigneur, vous allez devenir une tout autre personne. N’est-ce pas, après tout, ce à quoi nous devons très uniquement tendre?
Priez beaucoup ces jours-ci pour la paroisse où je prêche et où l’on se conduit de la manière la plus scandaleuse. Je vais commencer la retraite dimanche prochain[1], et peut-être plus tôt, si besoin est. Je m’entendrai avec le curé sur ce point.
Adieu, ma chère fille. Vous voyez que j’ai un peu à faire. Il faut donc que vous soyez assez bonne pour excuser ma brièveté. Préparez-vous pour le Tiers-Ordre, où il me tarde bien de vous voir enrôlée.
Tout à vous en Notre-Seigneur.
E. D'ALZON.