- T1-140
- 125
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.140
- Orig.ms. ACR, AN 13;D'A., T.D. 38, n. 13, pp. 121-122.
- 1 DIRECTION SPIRITUELLE
1 PATERNITE SPIRITUELLE
1 PENITENCES
1 RENONCEMENT
1 UNION A JESUS-CHRIST
1 VERTUS THEOLOGALES
1 VIE DE PRIERE
2 PELISSIER, MONSIEUR ET MADAME DE - A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
- ESCURES Comtesse
- 31 janv[ier 18]52.
- 31 jan 1852
- Nîmes,
- Mademoiselle,
Mademoiselle de Pélissier
94, rue de Chaillot,
Paris.
Dans quinze jours j’espère vous voir, ma chère fille, mais je veux vous dire déjà quelque chose pour rendre nos conversations utiles. Je désirerais que, puisque vous voulez me faire entrer dans tous les petits détails de votre vie, vous prépariez d’avance toutes les questions que vous pourrez m’adresser. Je souhaite aussi que vous soyez assez bonne, pour me dire de quelle manière vous envisagez la pratique des vertus chrétiennes. Je vous ferai quelques questions sur la manière dont vous entendez la pratique des vertus théologales, où en est votre amour envers Notre-Seigneur, quelle est la sévérité que vous apportez à votre toilette, à vos habitudes, à vos relations. Il n’y a en tout cela rien d’obligatoire; mais, quand on veut se donner à Dieu, il y a bien quelques sacrifices à lui offrir. Toutes ces choses-là ne sont pas nécessaires, mais elles sont bonnes et un moyen de prouver à Notre-Seigneur que vous l’aimez. Or, tout est là. Si vous vous mettez à bien aimer ce divin Maître, vous n’avez pas besoin de rien autre, et tous les sacrifices vous seront doux pour lui[1].
Priez-vous avec ferveur? Je vous engage à consacrer un peu de temps à la prière. Cela ne fait point de mal aux yeux et fait beaucoup de bien à l’âme[2]. C’est précisément la parfaite sincérité avec laquelle vous m’avez confié votre âme qui m’a fait prendre avec vous une marche tout autre. Il me semble, ma fille, que vous devez vous en apercevoir. Continuez de même;je ne vous demande que cela. Il me semble aussi que vous devez être bien plus contente de moi. J’espère bien qu’il en ira toujours ainsi, à mesure que je pénétrerai, comme vous le voulez, dans ce pauvre coeur que je voudrais rendre si parfait, si pur, si saint, si digne de Notre-Seigneur.
Adieu, mon enfant. Quand je songe que vous avez été privée si jeune de votre père et de votre mère, il me prend un immense désir de suppléer pour vous, de mon mieux, tout ce qui vous a manqué, pour remplir ce besoin d’appui que vous avez ressenti plus que bien d’autres. Je prie Notre-Seigneur de vous bénir et de vous rendre toute sienne.
E. D'ALZON.2. Mlle de Pélissier souffrait des yeux.