- T1-068
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- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.68
- Orig.ms. ACR, AD 775; D'A., T.D. 21, n. 32, pp. 23-24.
- 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
1 COLLEGE DE NIMES
1 CONVERSION SPIRITUELLE
1 DOULEUR
1 ECOLES
1 ETRE HUMAIN
1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
1 MAITRES
1 PENSIONS
1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
1 SYMPTOMES
1 TRISTESSE
1 UNION A JESUS-CHRIST
1 VIE SPIRITUELLE
2 BERNARD DE CLAIRVAUX, SAINT
2 CARDENNE, VICTOR
2 CART, JEAN-FRANCOIS
2 ESGRIGNY, LUGLIEN de JOUENNE D'
2 FORNARI, RAFFAELE
2 LAURENT, CHARLES
2 SCHMIT, ALPHONSE
2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
2 VAILHE, SIMEON
2 VERNIERE, JEAN-JEROME
3 ANGLETERRE
3 FONTAINEBLEAU
3 PARIS, FAUBOURG-SAINT-HONORE - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 20 août 1851.
- 20 aug 1851
- Nîmes, Saint Bernard,
- Maison de l' Assomption
Quoique un peu souffrant, ma chère fille, je veux vous écrire aujourd’hui tout à mon aise; je profite même de ce que je ne me porte pas très bien, pour ne pas sortir et avoir sans aucun dérangement une bonne causerie avec vous. Ce jour de saint Bernard me fait toujours une certaine impression. En 1830, je subis une espèce de conversion le jour de saint Bernard, et depuis j’en reçois chaque année comme le contre-coup]. Pour vous, bien chère fille, vous êtes dans la tristesse et vous avez toujours besoin de vous désoler aux pieds de Notre-Seigneur. Ne pensez-vous pas qu’en écartant de cet état ce qui pourrait sentir l’imperfection de la nature humaine, et en y ajoutant cette résignation amoureuse que Jésus souffrant aime tant, il y eût dans votre état quelque chose de très agréable à Notre-Seigneur? La peine, la douleur, la fatigue, le découragement, tout cela est fort triste; mais en tant que cela est indépendant de notre volonté, ce n’est pas nous, et peut être employé à notre perfection en nous unissant à Jésus souffrant. Pour moi, ma bien bonne fille, il me semble que je voudrais prendre une partie de vos peines, non pas seulement pour vous en débarrasser, mais parce qu’il me semble que je pourrais en tirer profit pour ma sanctification.
On me dérange à chaque minute. Il faut donc que je me hâte d’arriver aux affaires.
1° M. Cardenne est parti avant-hier pour Fontainebleau. Mais ce pauvre garçon est dans un état tel que ce sera beaucoup s’il passe l’hiver].
2° M. Laurent voudrait bien partir, mais je tiens à ce qu’il fasse sa retraite avec nous. Or, l’absence de l’évêque de Nîmes m’empêche de la faire avant le 1er septembre. M. Laurent sera le 11 septembre à Paris].
3° Je vais vous expédier 600 francs pour acheter quelques objets, puis 3.000 francs pour le paiement du 1er septembre. Je ne pourrai guère vous envoyer autre chose avant la rentrée, à moins que mon père ne se décide à me payer ma pension, dont je n’ai pas encore touché un sou cette année].
4° L’abbé Laurent me révèle tous les jours de plus précieuses qualités pour l’emploi que je lui confie; j’espère que réellement il formera bien nos enfants de Paris. C’est ce qui me fait désirer vivement qu’il aille au plus tôt prendre possession de la maison, de peur que M. Tissot ne s’y pose un peu trop en maître, ce que je ne veux positivement pas[5].
6° Je suis tout surpris de ne pas vous avoir écrit que l’abbé Vernières ne se sentait plus le courage d’aller en Angleterre et que je viens de lui donner son congé. Il y a six semaines environ qu’il me porta la nouvelle de son découragement, et je tenais pour certain de vous en avoir aussitôt prévenue. Je suis désolé que ma distraction m’ait fait défaut [sic].
7° Je viens d’écrire au cardinal Fornari pour lui demander un professeur de droit canon. Nous aurons pour commencer bien peu d’élèves, mais nous ne sommes pas pressés et je veux que les choses s’organisent le plus tôt possible pour nos études.
8° Si vous entendiez parler d’un bon professeur d’histoire, d’un professeur de troisième, je m’en chargerais volontiers. Je viens de congédier Schmit, qui était par trop impertinent envers les maîtres et envers les élèves.
9° Je vais faire partir pour Paris quelques caisses de linge: draps de lit, serviettes, etc. Vous sera-t-il possible de nous prêter pour quelque temps quelque objets d’église?
Adieu, ma fille. Ma plume ne veut plus tenir entre mes mains et je vais m’étendre sur mon lit.
E. D'ALZON2. De fait, il mourut le 14 décembre 1851.
3. Le P. Laurent partit pour Paris le 24 août.
4. Jusqu'à la mort de sa mère, le P. d'Alzon disposait, par an, de son traitement de vicaire général (3.000 francs) et d'une pension alimentaire fournie par sa mère (6.000 francs).
5. Il n'y a pas de n.5.