Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.33

8 may 1851 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nouvelle relative à la dot d’une soeur Nîmoise. – Dieu qui veut toujours plus posséder son coeur, le purifie par la souffrance. – Il quittera Nîmes dans trois jours. – Autres nouvelles.

Informations générales
  • T1-033
  • 26
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.33
  • Orig. ms. ACR, AD 757; D'A., T.D. 21, n. 14, p. 15.
Informations détaillées
  • 1 ASCESE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 DOT
    1 POSSESSION DE DIEU
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 DUPRE, MARIE-DOMINIQUE
    2 GAUDE, MADAME
    2 GAUDE, MARIE-RODRIGUEZ
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 8 mai 1851
  • 8 may 1851
  • Nîmes,
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Je reçois votre lettre, ma chère fille, qui contient celle pour Soeur Marie- Dominique. Avant de vous parler de vous, laissez-moi vous dire que je me suis occupé de l’affaire de Soeur Marie-Rodriguez et que le notaire pense que son beau-frère consentira à payer la somme. Du reste s’il persiste dans sa résolution, on pourra très aisément trouver la somme. Je crois déjà avoir quelqu’un.

Votre état d’âme me ferait la plus vive peine, si je n’y voyais quelque chose de plus que vous n’y apercevez vous-même. Dieu veut posséder tous les jours plus votre coeur et il veut, pour y habiter avec plus de joie, le purifier par la souffrance. Il veut vous traiter à sa façon, et cette tristesse calme, si elle sait s’élever vers Dieu avec un peu d’amour, produira, je suis sûr, en vous de très heureux effets. Vous devez devenir très sainte, et, pour cela, vous devez beaucoup souffrir. Vous devez donc vouloir la souffrance tout entière. Là est votre perfection. J’admets, tant que vous le voudrez, tous mes torts à votre égard. Il n’en est pas moins vrai que je sais à quel point se porte mon affection pour vous, et que je sais aussi toute la douleur que peut contenir un coeur comme le vôtre. Dieu veut sanctifier tout cela et s’emparer par tous les moyens de votre pauvre âme jusqu’à ses moindres impulsions. Je pars d’ici dimanche,[1] mais j’irai à petites journées, car je n’arriverai à Paris que vers le 19, jour de l’ouverture de la session. Mme Gaude sort de chez moi; elle me remettra 500 francs pour sa fille; elle ne m’a parlé de rien autre chose.

Voilà vingt-quatre heures que cette lettre est commencée; je ne sais si je pourrai l’achever aujourd’hui, d’autant plus que je veux répondre quelques mots à Soeur Marie-Thérèse et qu’à la veille de mon départ les visites m’envahissent. Adieu donc. J’ai pourtant à vous parler d’un certain développement que semble devoir prendre le Tiers-Ordre des femmes et qui me préoccupe assez. Il me semble que l’on pourra faire quelque chose pour la gloire de Dieu.

Adieu, ma bien chère fille. Mille fois à vous avec le désir le plus paternel de vous être bien bon.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Dimanche, 11 mai.