Vailhé, LETTRES, vol.3, p.631

• V3-631
• 0+721|DCCXXI
• Vailhé, LETTRES, vol.3, p.631

• 1 ASSOMPTION
  1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
  1 MALADIES
  1 MORT
  1 PRIERE DE DEMANDE
  2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
  2 BOUBET, CLAIRE-EMMANUEL
  3 PARIS
• A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• le 30 octobre 1850.
• 30 oct 1850
• Nîmes,

Voilà trois jours que je ne puis dire la messe, ma chère fille. Je ne sais si je pourrai la dire demain, et ce n’est pas une petite peine pour moi de ne pouvoir offrir le Saint Sacrifice pour Soeur Claire-Emmanuel(2). Les détails que vous me donnez sur cette pauvre Soeur sont bien édifiants. Dieu trouve que là mort lui est plus avantageuse que la vie; il la prend pour qu’il y ait enfin une véritable professe de l’Assomption dans le ciel.

Voilà une heure que je dispute avec ma tête pour aller plus avant. Je n’ai qu’un bon mal de gorge, mais qui me fait monter le sang à la tête, et j’en suis tellement hébété que je ne sais trop ce que je dis. Je vois qu’il faut prendre mon parti de ne pas dire la messe demain; c’est un peu dur. Si Soeur Claire-Emmanuel est encore en vie quand cette lettre arrivera à Paris, dites-lui bien qu’ici nous avons beaucoup prié pour elle. Je voudrais pouvoir me recueillir un peu ces jours-ci, puisque je les passe dans ma chambre, je ne puis qu’offrir à Dieu tout ce que je voudrais faire, mais pas plus. Il est honteux de ne pouvoir rien dire de plus à une pauvre fille qui souffre comme vous de la perte d’une de ses Soeurs. Ne vous en prenez pas à mon coeur, mais à ma sotte tête qui se plaint déjà de ce que je l’ai courbée devant une demi-page.

Merci de ce que vous me dites de Soeur Marie-Aug[ustine]. Tout à vous et à vos Soeurs en Notre-Seigneur.