Vailhé, LETTRES, vol.3, p.303

13 nov 1847 Nîmes, CARBONNEL Marie-Vincent ra

Son voeu a été imprudent et ne paraît pas valide. -On est toujours le même jusqu’à la fin de sa vie, c’est la grâce qui nous transforme. -Nouvelles diverses.

Informations générales
  • V3-303
  • 0+546|DXLVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.303
Informations détaillées
  • 1 GRACE
    1 LEVER
    1 MALADIES
    1 REGIME ALIMENTAIRE
    1 SUFFISANCE
    2 BECHARD, FERDINAND
    2 CARBONNEL, ANTOINETTE
    2 CARBONNEL, ISAURE
    2 CHAUVELY, MARIE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  • A LA SOEUR MARIE-VINCENT CARBONNEL (1).
  • CARBONNEL Marie-Vincent ra
  • le 13 novembre 1847.
  • 13 nov 1847
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère enfant,

Je réponds le plus vite que je puis à votre lettre confidentielle. Il est évident que vous avez commis une grande imprudence en faisant le voeu dont vous me parlez. Qui vous dit que l’on consente à vous garder trois ans postulante, et si, par ce voeu, vous vous exposez à sortir de l’état où Dieu vous voulait, à qui devrez-vous vous en plaindre? Ceci est très grave. Le seul parti que vous ayez à prendre est de vous en ouvrir avec vos supérieurs, afin de vous en faire relever. La question même, théologiquement parlant, est de savoir si vous avez pu le faire et, dès lors, s’il est valide. Un voeu est un engagement de faire quelque chose de meilleur que ce que l’on fait habituellement. Or, une grave imprudence n’est pas une bonne chose. Ne vous faites pas illusion là-dessus.

Vous me dites que vous êtes toujours la même. Cela ne me surprend pas. Vous le serez jusqu’à la fin de votre vie, et les saints aussi l’ont été. C’est là le prodige de la grâce de faire de nous quelque chose, malgré toute l’opposition que fait notre nature à toute espèce de bien. Il faut donc que vous preniez votre parti de vous supporter telle que vous êtes, puisque Dieu vous supporte. Il faut, de plus, que vous vous accoutumiez à être heureuse de vous voir contrariée dans vos volontés et vos désirs; il n’y a pas de sainteté sans cela.

La maison va bien. J’admire les économies de queue d’anguille que l’on nous fait. Hier, la moitié des maîtres n’ont pas eu d’épinards; on a trouvé cela charmant. Vos soeurs vont bien, si j’en crois Chauvely qui prend un peu d’humeur contre elles. Croyez-moi, soyez bien avec M. Béchard; c’est une chose importante. Je n’écris pas à notre Mère aujourd’hui, parce que je suis un peu écrasé. J’ai eu mal de gorge toute la semaine, ce qui m’a forcé à me lever tard. Mais je n’ai plus rien aujourd’hui; seulement, le temps me manque.

Adieu. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.