- V3-044
- 0+458|CDLVIII
- Vailhé, LETTRES, vol.3, p.44
- 1 ASSOMPTION
1 DIPLOMES
1 PERSEVERANCE
1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
1 VOCATION RELIGIEUSE
1 VOYAGES
2 AFFRE, DENIS
2 CARDENNE, VICTOR
2 CART, JEAN-FRANCOIS
2 DECKER, FRANCOIS-JOSEPH
2 DURAND, LOUIS-AUGUSTIN-FIRMIN
2 FAVENTINE, JEAN-MAURICE DE
2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
2 MONNIER, JULES
2 VIGNAUD, MADAME JEAN
3 FRANCE
3 MONTPELLIER
3 NIMES
3 PARIS
3 PARIS, CITE BERGERE
3 PARIS, COLLEGE STANISLAS
3 PARIS, RUE SAINT-DOMINIQUE
3 VIGAN, LE - A MONSIEUR EUGENE GERMER-DURAND (1).
- GERMER_DURAND_EUGENE
- le 29 mars 1846.
- 29 mar 1846
- Nîmes,
Il faut bien, bon gré, mal gré, avoir un moment pour vous écrire, mon cher ami, et vous accorder sans intermédiaire la permission que vous me demandez. Allez donc au Vigan, où je souhaite que vous trouviez Mme Durand bien portante. J’ai eu de ses nouvelles et de celles de Mme Vignaud par mon oncle Faventine, qui, nous sachant rue Saint-Dominique, dans l’unique but d’être à deux pas de nous, est allé se loger cité Bergère.
Comme vous, je crains quelquefois que le zèle de notre excellent Monnier n’aille pas toujours jusqu’au bout, mais il faut lui laisser donner un coup de collier à un moment aussi nécessaire que celui ou nous nous trouvons. Quant aux peines de coeur que vous en pouvez ressentir, cher et excellent ami, il ne faut pas trop vous en préoccuper. Le premier coup de feu donné, il faut bien espérer que bien des choses reprendront leur place. Il ne faut donc pas prendre pour un arrangement définitif ce qui n’est que transitoire. Merci de ce que vous m’apprenez sur le compte de Cardenne. Je crois que nous aurons là un précieux sujet. Je pense tout comme vous et plus que vous sur le compte de Decker.
Je vous assure que tous les renseignements que vous me donnez sur l’Ordre me sont très précieux. Je savais déjà quelque chose, mais non pas autant. Toutefois, vous le dirai-je? Je n’en suis pas trop effrayé. Outre qu’il y a un peu [d’]enfantiliage chez certain esprit formé et un peu informable, chez d’autres il y a aussi des tentations. Il y a, de plus, action d’opposition de la part de l’évêque. Il faut tenir compte de tout cela. Puis, il faut prier et attendre jusqu’aux vacances.
Il se présente ici quelques jeunes gens qui auraient la vocation religieuse et qui, de plus, auraient de la fortune. J’ignore si je les prendrai. On ne peut pas trouver étonnant que l’on réfléchisse à deux fois, avant de s’engager dans une oeuvre pareille. Aussi, suis-je tenté non pas d’y renoncer, mais de la faire connaître un peu plus positivement, afin que les hommes qui auraient le désir de s’unir à nous vinssent de plus de points de la France. Ceux qui sont à l’Assomption croient me faire une grâce en restant; il faut qu’ils se persuadent bien qu’on leur fera une grâce en les gardant. Du reste, pour commencer cette oeuvre, si je n’avais pas Nîmes, j’aurais la plus magnifique position ici, où l’archevêque serait fort disposé à me soutenir. On me presse beaucoup de rester, mais mon parti est bien pris, je retournerai à Nîmes manger mon dernier sou, et, quand la Providence m’en aura chassé, si elle m’en chasse, je verrai à me tourner du côté de Paris, où vous êtes toujours certains, vous et Monnier, d’avoir une position à Stanislas.
Ce que l’on dit à Montpellier sur mon voyage était prévu. Si l’on vous dit qu’il a été question, pour moi, de m’attirer à Paris, il faut répondre que c’est très vrai, mais que j’ai refusé. Il ne faudrait pourtant pas parler de Stanislas. J’ai votre diplôme depuis un mois.
Adieu. Tout à vous. Je ferai prier pour Monsieur votre père.
E. d’Alz.
J’ai décacheté la lettre ci-jointe, non pour la lire, mais pour la ployer.
E.D'ALZON