Vailhé, LETTRES, vol.2, p.235

• V2-235
• 0+373|CCCLXXIII
• Vailhé, LETTRES, vol.2, p.235

• 1 ANGE GARDIEN
  1 CAPITAUX EMPRUNTES
  1 CEINTURE INSTRUMENT
  1 DISCIPLINE INSTRUMENT
  1 FONCTIONNAIRES
  1 JEUNE CORPOREL
  1 MALADIES
  1 PAQUES
  1 PENITENCES
  1 SACRIFICE DE LA CROIX
  1 SANTE
  1 SEMAINE SAINTE
  1 VENDREDI SAINT
  2 DUVERGER
  2 NICOLAS, JEAN-EUGENE
  2 RICARD, DE
  2 SEMENENKO, PIERRE
  3 FRANCE
  3 NIMES
  3 PARIS
• A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• le 13 mars 1845.
• 13 mar 1845
• Nîmes,

Je vais répondre sur-le-champ, à votre lettre, chère enfant, mais deux mots. J’aurais voulu que vous puissiez faire du bien à la tête du bon abbé Nicolas. C’est un saint prêtre, mais nerveux, et, par l’effet de sa maladie, vaporeux. Si cela lui passe, il reviendra à faire beaucoup de bien, Parce qu’il a tout ce qu’il faut pour en faire.

Peut-être viendrai-je à bout de vous procurer des capitaux assez considérables d’un personnage qui habite Paris et a ses fonds à Nîmes: c’est M. de Ricard, un pair de France, ancien avocat général et membre actuel de la, Cour de cassation. On m’a promis de s’en occuper. Votre M. Duverger est un fameux original. Il paraît qu’on obtient de lui plus par la rondeur que par les procédés.

Quant à vous, ma pauvre enfant, je comprends toute votre honte d’être encore si peu bonne. Il faut aller la déposer au pied de la croix, et puis y monter. Quand donc vous aurai-je tout à fait attachée à cet instrument de mort absolue? Voyons, laissez-vous faire un peu. Voici un temps précieux; soyez une âme bien immolée pour toute cette belle Semaine Sainte. Voulez-vous que je vous porte un défi: à qui des deux la passera le plus surnaturellement? Celui qui aura perdu donnera à l’autre le quart de tout ce qu’il aura fait(2). Pendant ce temps, nos anges gardiens arrangeront tout cela. A propos d’anges gardiens, savez-vous que j’aime prodigieusement le vôtre?

L’expérience me prouve tous les jours l’avantage de l’esprit sérieux, au sens où nous le comprenons. Je vous conjure de devenir sérieuse pour l’amour de Jésus qui vous aime sérieusement. Pendant la Semaine Sainte, vous pourrez prendre la discipline tous les jours, le Mercredi et le Vendredi-Saint jusqu’au sang. Ne portez la ceinture qu’autant que vos douleurs de côté vous le permettront: chaque jour, trois heures; le Vendredi-Saint, six. Le Vendredi-Saint, vous pourrez jeûner au pain et à l’eau. Voilà ce que je désire. Mais je n’ordonne pas, pour ne pas vous troubler, si votre santé s’y oppose.

Je compte toujours vous aller voir après Pâques. Mais sera-ce aussitôt après? Je l’ignore. Vous ai-je parlé de M. Semenenko? Il est charmant. Il m’a donné quarante-huit heures; c’est un excellent jeune homme.

Adieu, ma fille. Moi aussi, j’ai quelque ennui; mais il me semble que je ne le porte pas trop mal. Adieu. Tout à vous en Notre-Seigneur.