- V2-166
- 0+343|CCCXLIII
- Vailhé, LETTRES, vol.2, p.166
- 1 MALADES
1 PENSIONS
1 VOYAGES
2 ALZON, HENRI D'
2 BAROLO, MARQUISE DE
2 JOBARD
2 PERRET, CLEMENTINE
2 PUYSEGUR, ANATOLE DE
2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
2 ROUSSY DE SALES, FELIX DE
2 ROUSSY DE SALES, MADAME FELIX DE
2 ROUSSY, MADAME PAULIN DE
3 ALPES
3 BEAUCAIRE
3 FRANCE
3 LYON
3 NIMES
3 PRABERNASCA - A SA MERE (1).
- ALZON_MADAME
- le 6 juillet 1844.
- 6 jul 1844
- Turin,
Encore quelques jours, chère petite mère, et je serai de retour en France. Je pars mardi prochain et je présume être à Nîmes avant la fin de la semaine. Si les Alpes n’étaient pas sur mon chemin, il est sûr que j’arriverais beaucoup plus tôt; mais il me faudra aller passer par Lyon.
Marie est aujourd’hui à Prabernasca avec les Roussy. J’ai gardé Anatole, comme hier Marie le garda, et j’allai chez Mme de Barol. C’est une femme réellement étonnante autant par sa foi que par la force de sa tête. Elle me mena voir deux châteaux royaux, dans les environs de sa vigne, et s,amusait à me faire voir toutes les salles où elle avait dansé, et celles où elle avait vu des grandeurs déchues. Mais vous voulez savoir ce que devient notre malade. Il rit de tout son coeur à la vue de M. Jobard, dont Mme de Barol a bien voulu lui envoyer la collection; il bâille à étourdir des sourds, il mange tous les jours un peu plus, il cause avec Clémentine qui a de nouveau trouvé grâce à ses yeux(2), il se fait conter des histoires tant qu’il peut, il a une peur de plus en plus décidée de la mort; et puis, voilà!
Les Roussy sont si excellents qu’il n’y aurait pas moyen de leur refuser d’aller à Prabernasca. Sous ce rapport, je me permets de ne pas être de votre avis. Je sais fort bien quel est le caractère de Mme Paulin, mais il faut dire aussi qu’elle a mis un tel dévouement dans cette circonstance qu’il y aurait une certaine discrétion qui, j’en suis sûr, la blesserait. A l’époque où je croyais n’avoir que peu de jours à rester à Turin, M. de Roussy me fit un grand sermon pour me montrer qu’il fallait que je restasse, et Mme de Barol ayant offert sa campagne à Anatole, je ne refusai pas pour lui. Si vous aviez vu le désespoir de Mme de Roussy et de son mari, vous auriez peut-être compris qu’ils ont réellement du plaisir à les garder.
Je serais bien reconnaissant à mon père, s’il voulait s’arranger pour que je trouvasse à Nîmes ma pension de juin et de juillet: je suis un peu en retard, et, à Nîmes, on paye une foule de comptes à la foire de Beaucaire. C’est pour cela que je voudrais pouvoir trouver de l’argent à mon arrivée.
Adieu, chère petite mère. Vous ne m’écrirez plus jusqu’à mon retour, mais j’espère bien trouver de vos nouvelles à Nîmes; j’y compte.