- V1-683
- 0+210|CCX
- Vailhé, LETTRES, vol.1, p.683
- 1 AMITIE
1 APATHIE SPIRITUELLE
1 CATECHISME
1 CHANOINES
1 COLERE
1 DOCTRINE CATHOLIQUE
1 DOUTE
1 EDIFICE DU CULTE
1 FETE DE LA NATIVITE DE MARIE
1 LOISIRS
1 MIRACLE
1 MORT
1 NOTRE-SEIGNEUR
1 NUTRITION
1 ORDINATIONS
1 PELERINAGES
1 PREDICATION
1 RESIDENCES
1 SACERDOCE
1 SAINTE VIERGE
1 SEMINAIRES
1 SOUS-DIACONAT
1 TOMBEAU
1 VACANCES
1 VIE DE PRIERE
1 ZELE APOSTOLIQUE
2 AOUST, ABBES
2 ARIEN
2 BOUSSINET, ROCH-MARIE
2 DANTE ALIGHIERI
2 LONJON, MARIE
2 SOULAS, ANDRE
2 THEODORIC
2 VERNIERES, JACQUES
3 BEZIERS
3 LORETTE
3 LORETTE, BASILIQUE NOTRE-DAME
3 MONTPEYROUX
3 RAVENNE
3 VIOLS-LE-FORT - AUX SEMINARISTES DE MONTPELLIER (1).
- CLERGE_ET_FIDELES
- le 22 septembre 1834.
- 22 sep 1834
- Florence,
Pendant toutes les vacances, vous avez, mes bons amis, gardé le silence le plus complet, au point que je ne sais où vous en êtes, si vous êtes morts ou partis pour la gloire. Je pense cependant que vous ne serez pas tous morts. C’est pourquoi je vais vous prier de me dire ce que vous faites, ce que vous vous proposez de faire.
Soulas, mon ami, avez-vous bien prêché, catéchisé, évangélisé à Viols-le-Fort? Et vous, mon jeune Aoust, quel a été le résultat de votre zèle sur les Biterrois? C’est un pays ingrat, je le sais, mais votre zèle est si grand! Et M. Marie Lonjon est-il revenu de Montpeyroux? J ai fait la commission dont il m’avait chargé. Je vous dirai tout à l’heure dans quel endroit je l’ai faite, quand vous m’aurez appris des nouvelles du bon Bouissinet(2) que j’aime tant et qui ne m’écrit pas plus pour cela. Faites-lui savoir, je vous prie, que je lui en veux beaucoup, mais que toute ma colère ne m’a pas empêché de prier pour lui et pour vous tous à Notre-Dame de Lorette. Oui, mes amis, à Notre-Dame de Lorette. J’en arrive, il n’y a pas quinze jours. Certains critiques prétendent élever des doutes sur cette pieuse croyance, que la maison habitée par la Sainte Vierge et Notre-Seigneur a été transportée à Lorette. J’aime bien mieux croire ce qu’une pieuse tradition enseigne. Je suis si content de penser que je suis entre deux fois dans la maison habitée par Notre-Seigneur, que j’ai baisé la cheminée à laquelle la Sainte Vierge préparait la nourriture de notre bon Maître, que j’ai baisé aussi un plat dans lequel était servi son repas.
Certes, si jamais miracle a excité la piété des fidèles, c’est bien celui-là! Un concours immense se pressait pour entrer -c’était le jour de la Nativité, une des fêtes principales du sanctuaire. Mon habit ecclésiastique, mon titre de chanoine, que l’on me donne partout et que je ne refuse jamais quand il m’est utile, me firent entrer sans difficulté. Je priai avec le plus de ferveur que je pus pour ce que j’avais de plus cher; je priai pour vous. Je vous prie de dire à nos jeunes gens de la Congrégation que je ne les oubliai pas non plus, si eux, de leur côté, ne m’ont pas oublié.
Je vous prie de me tenir au courant de ce qui se passe au Séminaire. Vous êtes les anciens, maintenant, vous devez donner le branle plus que jamais. Pour moi, je ne sais à qui je pourrais le donner et j’aurais bien besoin qu’on me le donne. Je suis un de ces êtres lourds et massifs, qui vont un peu comme on les pousse et qui, lorsqu’on ne les pousse pas, restent en place et se fondent comme une boule de neige au soleil. Cependant, mes bons amis, le temps passe et nous pousse vers le terme de notre préparation. Mon bon Soulas, vous serez probablement prêtre avant la fin de l’année qui commence. Vous, mon cher Aoust, vous serez sous-diacre. Moi, je serai ce qu’il plaira à Dieu et à M. Vernière; mais enfin, un jour viendra aussi pour moi où, si je ne suis pas mort, je serai prêtre.
Je dis: si je ne suis pas mort, car la pensée qui m’est surtout restée d’une excursion que je viens de faire et que je n’ai pas encore terminée, c’est la mort. J’ai été à Ravenne; j’y ai vu les tombeaux des exarques, celui de Théodoric, qui se l’était construit de son vivant et qui n’eut cependant pas le triste avantage de l’habiter -ses cendres furent jetées au vent, comme Arien, et son mausolée fut converti en église; j’ai vu le tombeau de Dante, qu’il a fallu refaire trois fois; j’ai vu ailleurs deux de ses cénotaphes, qui ne contiennent pas plus ses restes que son véritable sépulcre -car, qu’est-ce que les restes d’un homme mort il y a six cents ans? Je vois ici des chefs-d’oeuvre et, tout auprès, les tombeaux de leurs auteurs. Partout je rencontre des tombes, des mausolées, des inscriptions funèbres. Et cependant, fort peu de gens, je vous l’assure, paraissent autour de moi préoccupés de la pensée de la mort…
Une visite m’a dérangé dans mes réflexions. Comme vous le savez, mes bons amis, j’ai le malheur de ne pas aimer à revenir sur les mêmes sujets(3)..
2. Plus tard Dom Roch, prieur général des Chartreux.
3. La fin manque.